Procès de St-Amand: Sylvie Lachapelle fait face à l’accusé pour la première fois [VIDÉOS]

Sylvie Lachapelle

Pour la première fois depuis le début du procès, outre son témoignage derrière une cloison, Sylvie Lachapelle a assisté à l’audience du procès de Patrice St-Amand. Et pour la toute première fois, elle faisait face à l’individu qui lui aurait asséné plus d’une vingtaine de coups lors de la violente agression à l’Hôtel Central de Parent en janvier 2020.


«Je devais le faire pour passer à autre chose», a-t-elle confié pour expliquer sa présence à l’audience.

«Au début je ne voulais pas y aller pour ne pas voir les vidéos […] Je me suis dit qu’au pire j’allais sortir», a-t-elle ajouté.



Elle a d’ailleurs dû quitter la salle à un certain moment, emportée par les émotions, quand le procureur a décrit la scène où elle a reçu plusieurs coups alors qu’elle était inerte au sol. Malgré tout, Sylvie Lachapelle entend bien être présente jusqu’à la fin des procédures.

(Audrey Tremblay)

La Couronne a clos sa preuve, mardi, dans le procès de Patrice St-Amand, accusé de tentative de meurtre. Six autres témoins ont été entendus dans le cadre des procédures judiciaires.

Le procès a été ajourné sur la présentation d’une motion en non-lieu sur les chefs d’accusation de tentative de meurtre et d’introduction par effraction. La défense estime qu’il y a une absence de preuve au niveau de l’intention criminelle sur ces deux chefs d’accusation, ce à quoi s’est vivement opposée la poursuite. Le juge Simon Ricard se prononcera sur la motion dans les prochains jours.

«On a une affaire où la violence alléguée est exceptionnelle et inouïe et on a un dossier qui se transforme avec des procédures exceptionnelles et inouïes. C’est un dossier qui a trois ans. Il y a eu cinq avocats. Par chance, aujourd’hui on a clos notre preuve. On est vraiment content. Les témoins de la poursuite ont tous été entendus. Une autre chose qui n’est pas inouïe, mais plutôt rare, la défense va fort probablement présenter une défense d’intoxication extrême», a commenté le procureur de la Couronne, Me Éric Thériault.



Plusieurs témoins ont été entendus au courant de la journée, dont un homme qui est tombé sur l’accusé au chalet familial du lac Lavigne à Casey le 3 janvier 2020.

L’accusé Patrice St-Amand lors de sa comparution en 2020.

À son arrivée en après-midi, il a aperçu une trace de motoneige «fraîche et pas normale».

«C’était un vieux phazer», a précisé le témoin en parlant de la motoneige stationnée au chalet.

Il se rend alors compte à travers la fenêtre qu’un individu est assis sur le lit. Un homme grand et chauve au teint blême a-t-il décrit.

À l’extérieur du chalet, l’accusé lui aurait dit qu’il avait été blessé dans un accident de motoneige, mais qu’il n’avait pas besoin d’aide.

«Moi, je voulais qu’il s’en aille», a souligné Steve Coulombe.



Le témoin affirme également avoir senti une forte odeur de gaz et de propane qui émanait du chalet.

«Le matelas sentait le gaz et le propane de la cuisinière était à on, pas de feu», a témoigné M. Coulombe qui avait à ce moment demandé à quelqu’un d’ouvrir les fenêtres rapidement.

Le témoin aurait insisté pour que l’individu quitte les lieux et il aurait aussitôt appelé les policiers. Il soupçonnait qu’il pouvait s’agir de l’homme impliqué dans les événements qui se sont déroulés à Parent dont il avait été informé.

(Vidéo déposée en preuve)

Consommation d’alcool

Daniel Laliberté, celui qu’on surnomme Ti-Rouge, s’est soumis au contre-interrogatoire en début de journée. Il a été questionné longuement, comme plusieurs autres témoins, sur la consommation d’alcool de l’accusé durant la soirée du drame.

En interrogatoire principal, lundi, il avait indiqué que, cette soirée-là, personne ne voulait voir Patrice St-Amand, qu’il était désagréable et que l’ambiance était «très néfaste à son arrivée». Il avait également remarqué la motoneige de Patrice St-Amand selon des caractéristiques bien précises.

«Elle se démarque des autres, elle est vintage et c’est à peu près le seul type de motoneige que le phare est directionnel avec le guidon. C’est typique à ce genre de motoneige», a indiqué le témoin.

Il a ensuite été réveillé dans la nuit par deux amis venus l’avertir qu’un individu envisageait de venir mettre le feu. Dans les mêmes instants, il affirme avoir vu une motoneige quitter les lieux en direction du village de Casey. Une motoneige «phazer» blanche et bleu.

C’est là qu’il aurait aperçu deux foyers d’incendie à l’extérieur du relais de motoneige.



Un autre témoin civil a vu une motoneige quitter le relais Chez Ti-Rouge. Anthony Claveau s’est aussi amené à la barre pour en témoigner. Le témoin a affirmé avoir été réveillé vers 2h30 du matin pour aller chez Ti-Rouge pour le mettre en garde.

Avec un autre homme, ils ont suivi «la seule trace» de motoneige jusque sur les lieux.

«Il n’y avait qu’une seule trace parce qu’il avait neigé», précise-t-il.

En arrivant sur place, au lac Dandurand, il confirme avoir vu une motoneige «un vieux Yamaha avec une lumière sur le guidon» quitter les lieux et qu’il n’y avait qu’une seule personne sur le véhicule.

«Là, j’ai vu qu’il y a avait un feu. J’ai lâché un cri et ils sont venus m’aider», a-t-il témoigné.

Trois témoins policiers ont également été entendus mardi. Un technicien en scène de crime est venu présenter les photos qu’il a prises au relais concernant deux incendies. Un policier a également raconté avoir poursuivi une motoneige sur la route 25 et dans le secteur de Casey. Une policière a quant à elle raconté comment s’était déroulée l’arrestation de l’accusé.