Une histoire de pirates en réalité augmentée

Carolyn Chouinard et Lora Boisvert ont créé un premier livre en réalité augmentée, le roman jeunesse <em>Bandits des mers</em>. Il relate les aventures de William, qui doit mettre la main sur un trésor afin de retrouver sa liberté.

Carolyn Chouinard a produit une cinquantaine de romans jeunesse, depuis 2010, mais aucun ne possède les attributs du tout dernier, Bandits des mers. Cette histoire de pirates réalisée de concert avec sa fille, l’artiste numérique Lora Boisvert, propose en effet une option inédite, celle de la réalité augmentée. Il suffit d’intégrer une application sur son portable ou son téléphone pour voir de quoi il en retourne.


« L’application a été conçue par ma fille. Chaque fois qu’on tombe sur une illustration, on passe l’appareil dessus pour faire apparaître une énigme à résoudre ou du visuel à 360 degrés. On peut aussi entendre la voix des pirates, ce que je vois comme autant de moyens d’encourager les enfants à lire, notamment ceux qui sont moins attirés par cette activité », a raconté l’auteure au cours d’une entrevue téléphonique accordée au Progrès.

Ce projet a pu se concrétiser grâce à une subvention du Conseil des arts du Canada. Ayant déjà un scénario en tête, Carolyn Chouinard l’a adapté en tenant compte des possibilités que lui offrait la technologie. Parfois, elle a dû renoncer à des idées qui se révélaient peu compatibles avec le nouvel outil, alors qu’à d’autres moments, ce fut l’inverse.

En raison de son caractère unique, Bandits des mers a justifié la création de la maison d’édition AppLit. D’ici à ce que le livre soit distribué partout au Québec, on peut d’ailleurs le commander ici. Ça reste le moyen le plus simple pour se procurer un exemplaire. « L’un des avantages de ce roman réside dans les interactions qu’il rend possibles. Entre autres, elles permettent aux parents et aux enseignants de vérifier si les jeunes ont vraiment lu le texte », fait valoir l’auteure.

S’ils ont le goût de l’aventure, cependant, les péripéties que vit William, le personnage principal, suffiront pour capter leur attention. Elles commencent pendant une visite chez son cousin, à Madagascar. L’enfant perd connaissance avant de se réveiller dans une cité habitée par des pirates. Pour retrouver sa liberté, il doit accumuler la coquette somme de 500 doublons d’or, d’où ses efforts pour mettre la main sur un mystérieux trésor.

« William se fait une amie qui l’aide dans sa quête. À mesure que l’histoire progresse, lui et les lecteurs ont des énigmes à résoudre », fait observer Carolyn Chouinard. C’est justement un pictogramme attribué à La Buse, un flibustier actif dans l’océan Indien, dont le véritable nom était Olivier Levasseur, qui fut sa source d’inspiration. Lui aussi aurait caché un butin au 18e siècle, mais pour savoir où, il faudrait le déchiffrer, ce que personne n’a pu faire à ce jour.

« Étant originaire de Sainte-Perpétue-de-L’Islet, j’ai toujours été fascinée par les îles du Saint-Laurent, de même que la vie des pirates. Quant à l’écriture, c’est devenu mon travail à temps plein depuis un an », indique l’auteure, qui planche déjà sur la suite de Bandits des mers. Une fois de plus, ce livre proposera des éléments de réalité augmentée, une technologie que le duo mère-fille maîtrise de mieux en mieux.

« Ce projet progresse un peu plus vite que le précédent. Ça ne prendra pas deux ans pour le compléter », assure Carolyn Chouinard, qui se promet d’aller au Saguenay-Lac-Saint-Jean en septembre, à l’occasion du Salon du livre. Il s’agira pour elle d’un retour, après quelques années d’absence.