« Ça commence fort !, avoue en riant l’Almatoise d’origine en entrevue téléphonique. Ce sera ma première course 2.Pro. Je n’en ai jamais couru de toute ma vie. En plus, ce sera la première grosse course de l’année, alors toutes les meilleures du monde vont être là ! »
Cette course par étapes avec des parcours exigeants devrait d’ailleurs être l’occasion de rivaliser contre sa jumelle, Adèle, qui a elle aussi trouvé un poste avec une équipe espagnole, Massi Tactic. « Mon directeur sportif m’a dit à la blague : “On verra laquelle a le meilleur environnement. Moi, je pense que ça va être toi !” », raconte-t-elle en rigolant.
Bon défi
La cycliste, qui réside maintenant à Chicoutimi, convient que cette course par étapes de la mi-février constituera un bon défi, parce qu’elle aura accumulé peu de volume d’ici là. « Heureusement, j’en ai fait quelques-unes la saison dernière. Mais commencer l’année avec une course par étapes, c’est un défi. (...) Je vais avoir roulé un mois avant d’embarquer dans quatre jours d’entre 100 et 150 kilomètres, avec de la bosse en plus. Ce sera donc un gros défi, mais il faudra que je m’habitue à faire le volume d’une saison complète », explique-t-elle, bien déterminée à relever le challenge.
Elle mise d’ailleurs sur les conseils de son directeur sportif, qui demeure dans le coin de Valence. « Comme la première course que je vais faire sera la Semaine valencienne, on va aller faire les parcours. Ce sera un gros avantage de pouvoir voir les parcours et les rouler plus qu’une fois. Je vais faire vraiment beaucoup d’heures, mais j’aime ça rouler toute seule. Ça permet de bien faire les choses et d’être dans sa bulle. Je vais donc m’entraîner toute seule et prendre du volume ! »
Autres objectifs
Florence en sera à sa deuxième année en Europe et elle souhaite prendre part au plus grand nombre de courses possible pour acquérir de l’expérience et accumuler des jours de courses. « Parce que c’est comme ça que tu deviens bonne. Le vrai entraînement se fait en course », fait-elle valoir.
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L’an dernier, elle a été un peu désavantagée, puisqu’elle n’a commencé à courir en Europe qu’à la mi-juillet, alors que toutes ses rivales avaient déjà plusieurs courses à leur actif.
« Mais en arrivant en Europe, ç’a vraiment bien été et ça allait toujours en s’améliorant. J’avais vraiment un bon encadrement avec l’équipe des Pays-Bas. Ma meilleure performance a été au Watersley Women Challenge, aux Pays-Bas. Une course pro où j’ai réussi à faire une 16e place au contre-la-montre (CLM) et une 15e place au général. Et on ne roulait pas pour moi, mais pour mes coéquipières, alors je suis vraiment satisfaite d’avoir pu quand même tirer mon épingle du jeu. »
La Vuelta est aussi dans sa mire, tout comme le Tour de l’Avenir (U23), qui aura cette année, pour la première fois, sa version féminine. Une course par étapes de cinq jours qui suivra le Tour de l’Avenir masculin, en août.
« Pour la Vuelta, (notre équipe) devrait être invitée et ce sera vraiment un bel objectif de la faire », dit-elle. Et pour le Tour de l’Avenir, Florence croit qu’elle et sa sœur Adèle pourraient aider l’équipe canadienne si elles sont retenues pour y participer. « Il faut se qualifier, oui et non, car ils ne font que regarder les résultats de qui court où. Ils nous connaissent un peu de par nos résultats précédents », dit-elle en rappelant qu’à Watersley, elle avait mieux performé que toutes les membres de l’équipe canadienne présente. Un résultat que les sélectionneurs de l’équipe canadienne auront certainement en mémoire, espère-t-elle.
Entre-temps, elle aimerait bien se distinguer aux Championnats canadiens sur route, en juin. L’an dernier, elle avait conclu au sixième rang du CLM chez les moins de 23 ans, avant d’être affectée par la COVID.
« Ç’a été une déception de mon côté. Je n’ai pas pu performer comme j’aurais voulu à la course sur route. J’aurais pu faire un podium, voire jouer le titre en U23 », estime celle qui compte bien se reprendre.
Avec sa nouvelle formation, Florence aimerait obtenir de bons résultats, voire des podiums, sur de plus petites courses de niveau professionnel ou sur les coupes d’Espagne.
« Je pense qu’avec l’équipe, on peut faire de bons résultats », croit celle qui se définit comme une bonne grimpeuse et une bonne rouleuse.
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Un soutien important
Les jumelles Florence et Adèle Normand ont reçu un soutien financier important pour leur nouvelle année de course sur le Vieux Continent. Outre la fondation TIMI, qui leur a remis une importante bourse de 5000 $ chacune, elles ont reçu une bourse de développement de Bleu Gîte, l’Association des gîtes du Saguenay-Lac-Saint-Jean. Pour une troisième année dans le cas de Florence et une deuxième pour Adèle.
« C’est pour nous appuyer dans notre cheminement et c’est vraiment apprécié de voir le support de la région. C’est de l’entraide. Ils savent c’est quoi venir de la région et qu’on est de bonnes personnes. C’est vraiment l’fun ! », souligne Florence Normand, ajoutant au passage qu’elle bénéficie d’un bon appui de Mauvalin, parmi ses commanditaires.
Adaptation facile
La jeune femme possède visiblement un grand sens de l’adaptation. Sa nouvelle équipe ne compte que quatre coureuses non espagnoles et elle est la seule provenant de l’extérieur de l’Europe. Son directeur sportif ne parle que l’espagnol. Alors, en plus de son nouvel environnement, Florence devra apprivoiser beaucoup de choses rapidement.
Mais pour l’avoir vécu par le passé, cela ne l’inquiète pas. « C’est très agréable d’arriver dans des endroits. C’est toujours accueillant et la communauté du cyclisme féminin est toujours accueillante et c’est facile de faire des liens avec les gens, de rencontrer les nouveaux. Tout le monde te fait de la place et t’accueille. C’est vraiment l’fun », assure celle qui, l’an dernier, avait changé d’équipe à mi-chemin de l’année pour se joindre à une formation néerlandaise et courir en France, en Pologne et en Belgique, entre autres.