Tout d’abord, on sait bien que les primates sont généralement de très bons grimpeurs, un fait qui doit être pris en compte au moment de la conception de leurs habitats. Ainsi, dans l’habitat des macaques japonais, qui fait près de 4000 m², on retrouve plusieurs arbres auxquels ils peuvent grimper, qui sont placés de façon à prévenir toute fuite hors de l’habitat. Tous les jours, le gardien vérifie d’ailleurs l’efficacité des contentions de ce vaste espace.
Chaque primate a également un régime bien différent. Alors que les macaques japonais sont des omnivores principalement frugivores, les géladas ont une diète particulière et doivent manger une variété de légumes en plus de foin ou d’herbe. Lorsqu’ils préparent ces plats, les gardiens doivent d’ailleurs porter le masque. Pourquoi donc ?
Du fait qu’ils sont proches de nous génétiquement, les autres espèces de primates non humains posent des défis supplémentaires. Lorsque l’on travaille avec eux, il faut être conscient de leur écologie, comme c’est le cas pour chaque espèce, mais également des risques particuliers qu’il y a en matière de santé. Ils peuvent parfois être porteurs de maladies transmissibles à l’homme, ce que l’on appelle des zoonoses. Inversement, nous pouvons nous aussi leur donner des maladies. Il est aussi important de savoir que, si une maladie est bénigne pour une espèce, elle peut être fatale pour une autre.
Avec tout cela en tête, le personnel du Zoo doit suivre des protocoles particuliers lorsqu’il travaille à proximité des primates. Selon les tâches effectuées, l’environnement et la présence des animaux, les employés vont porter des protections adéquates afin de protéger nos animaux tout en se protégeant eux-mêmes. Par exemple, lors du lavage des quartiers de nuit des primates, les gardiens animaliers portent un ensemble complet. Celui-ci inclut un habit de travail et des bottes dédiés à l’habitat, une visière, un couvre-cheveux, des gants et bien sûr un masque.
Ces mesures sont bien sûr des précautions. Les animaux du Zoo sont testés (et en bonne santé !), tout comme le personnel, qui ne doit pas travailler avec les primates s’il est malade. Cependant, comme il peut arriver que certaines maladies soient dormantes, ou qu’elles soient contagieuses sans afficher de symptômes, l’équipe doit être vigilante et proactive en matière de prévention. À cet effet, il n’y a jamais de contact direct entre les primates et les employés, et ceux-ci sont toujours bien équipés lorsqu’ils travaillent à proximité de ces pensionnaires spéciaux.
Travailler avec des primates représente une bonne quantité de protocoles à suivre, et implique, entre autres, beaucoup de lavage de mains et de changement de vêtements. Cela en vaut cependant largement la peine, car ces animaux sont fascinants et travailler de près avec eux est une expérience formidable. Ils sont attachants, amusants et, surtout, ont chacun des personnalités différentes. On peut d’ailleurs en avoir un aperçu lors des collations, des rencontres animées ou simplement en les observant durant une visite au Zoo sauvage.
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Saviez-vous que...
Les deux espèces de primates qu’on trouve au Zoo sauvage tolèrent bien le froid. Alors que le macaque japonais est le primate le plus nordique au monde après l’Homme, le gélada habite jusqu’à des altitudes de 4400 mètres dans les monts Simiens.
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David Pagé est directeur conservation et éducation au Zoo sauvage de Saint-Félicien.
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En vedette
Nom : Jaa-jaa
Espèce : Macaque japonais
Nom binominal : Macaca fuscata
Ordre : Primates
Famille : Cercopithécidés
Sexe : Mâle
Âge : 16 ans
Tempérament : Serein, il est l’ancien mâle dominant
Aliment préféré : Arachides
Activité préférée : Surveiller les environs
Secteur au Zoo : Asie orientale