Cette lettre ouverte a été écrite par Marcel Lapointe, de Jonquière.
La question se pose, si tant est qu’il existe des alternatives à l’érection d’une hideuse construction en béton à un endroit reconnu pour sa vue panoramique sans égale.
Le chroniqueur du journal Le Quotidien Roger Blackburn en a suggéré de pertinentes dans un récent billet fort intéressant. Sans compter deux autres opinions sur le même sujet pour aider à comprendre le fond d’un dossier urbain devenu un écheveau.
Un lecteur d’opinion, Roger Martineau, dans le Carrefour des lecteurs, vendredi dernier, en rajoute une couche qui réglerait tous les problèmes qui s’ajoutent d’une année à l’autre ; autant à l’intérieur d’une bâtisse du siècle dernier qu’à l’extérieur, où les problèmes de congestion de toutes sortes sont monnaie courante dans un secteur névralgique de la ville. Un secteur qui, visiblement, gagnerait à être ventilé.
Monsieur Martineau, faisant du pouce sur l’idée d’un médecin de l’hôpital de Chicoutimi, suggère la construction d’un hôpital neuf, quelque part entre Jonquière et Chicoutimi, où l’espace ne demande qu’à être comblé, de façon durable, pour le plus grand bien de la population régionale et des régions avoisinantes, incluant la Côte-Nord. Voilà un projet qui serait rassembleur, vivifiant et stimulant, car porteur de retombées pour notre région.
La sortie de la mairesse de Saguenay, je l’ai trouvée non seulement intempestive et brutale, mais inappropriée, parce qu’elle reproduit les schèmes d’une époque révolue, lorsque la stratégie de la courte vue s’imposait grâce à l’ignorance et à un manque de vision urbanistique. On parle beaucoup d’un stationnement qui ressemblera à une verrue sur ce secteur de la haute ville de Chicoutimi. Mais que pensez-vous d’un raboudinage sans fin d’une structure titanesque qui a fait son temps ?
La mairesse semble aveuglée par un développement socioéconomique à dénoncer, à abolir. Sinon, pourquoi foutre en l’air la pérennité d’un corridor visuel à nul autre pareil, au mépris des citoyens qu’elle préjuge peu préoccupés par le sort réservé à ce dernier ? Cela me laisse songeur sur sa compétence à assumer le reste de son mandat. N’a-t-elle pas sciemment déclaré qu’à défaut de construire ce stationnement – un autre pour satisfaire l’automobile –, c’est la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean tout entière qui fermera ? Juste cela !
Un humaniste florentin de la Renaissance a déclaré que celui qui contrôle la peur des gens devient le maître de leurs âmes. La citation vaut autant pour les petites que pour les grandes mises en garde.
Madame la Mairesse, vous avez semé une panique inutile dans la population, mais il est encore temps de vous reprendre pour calmer le jeu, sinon on vous taxera d’irresponsable. Comme élue à un poste de l’importance que vous occupez, vous vous êtes, à mes yeux, discréditée ; vous avez franchi une ligne rouge. Par chance, on a eu la Commission municipale du Québec, qui a remis les pendules à l’heure, en portant un jugement raisonné sur la question. Le tribunal est arrivé à la conclusion que ce projet bétonné est tout sauf censé, car il ferait disparaître de notre vue un tableau naturellement singulier.
Il est de notoriété publique que le populisme gagne du terrain chez les élus. Ils feront tout pour amadouer le peuple. Ils ont déjà commencé leur propagande en brandissant une image artistique représentant un stationnement en béton enjolivé par du gazon et des arbres autour. Ils savent y faire.
Ils ont travaillé fort pour s’allier l’opinion publique dans le cas du projet anti-écologique de liquéfaction de gaz naturel au port de Grande-Anse. Mais en vain. Un BAPE a empêché qu’opère la tyrannie formatée de l’opinion publique générée par le populisme de certains politiques.