Pie Braque a le développement durable «dans l’ADN»

Simon Mélançon et Félix Daviault-Ford, copropriétaires dela microbrasserie Pie Braque, ont reçu le prix Conscience d’Affaires.

Livraison par véhicules électriques, économie circulaire avec ses voisins corporatifs de la zone industrielle de Jonquière, achat local : la microbrasserie Pie Braque a le développement durable « dans son ADN depuis qu’elle a été conçue », selon le copropriétaire, Félix Daviault-Ford. Tous ces efforts ont été récompensés lors de la dernière édition du congrès annuel de l’Association des microbrasseries du Québec (AMBQ), alors que l’entreprise a reçu le prix Conscience d’Affaires, remis avec Recyc-Québec.


La coopérative, basée sur la rue Alexis-le-Trotteur, au cœur de la zone industrielle de Jonquière, participe depuis ses débuts au projet de zone durable, parrainé par Promotion Saguenay. Pie Braque et ses très nombreux voisins s’efforcent, depuis quelques années, de collaborer entre eux afin de réduire leurs impacts sur l’environnement, en plus d’augmenter l’efficacité de leurs opérations.

« On s’est rendu compte qu’historiquement, les entreprises de la zone travaillaient en rang, chacun dans leur coin sans vraiment se parler. Pourtant, il y a plein de moyens d’utiliser les extrants des uns pour être les intrants de l’autre. Par exemple, nous chez Pie Braque, on utilise le pain déclassifié de la Boulangerie du Royaume pour faire notre bière. Ça fait notre bonheur et eux le jetteraient, c’est gagnant-gagnant », explique Félix Daviault-Ford.

L’entreprise ne limite pas son intérêt pour l’économie circulaire à ses voisins. Une fois par an, une bière à la fraise, utilisant les fruits déclassifiés des Jardins d’Alex et Jennie, à Laterrière, fait son apparition sur les tablettes de la région.

La microbrasserie mise également sur l’achat local afin de réduire son impact environnemental. « Presque tous nos ingrédients sont achetés locaux », affirme le copropriétaire.

Pour Félix Daviault-Ford et ses partenaires, il reste beaucoup de choses à améliorer. « On veut se pencher sur le défi de notre consommation d’eau. Une microbrasserie utilise entre six et 13 litres d’eau par litre de bière en moyenne au Québec. On veut trouver une manière de réduire ça. »

Pour ce faire, la microbrasserie Pie Braque fait affaire avec le Centre québécois de développement durable (CQDD). Ce dernier a permis à la compagnie jonquiéroise d’obtenir un diagnostic, suivi d’un plan d’action détaillé afin de devenir encore une meilleure référence sur le plan de la durabilité des opérations.

« Un autre gros défi pour l’avenir, c’est d’arriver à réutiliser le CO2. En gros, la fermentation de la levure, une étape de fabrication de la bière, relâche du CO2 qu’on n’est pas capable de récupérer, mais plus tard dans la chaîne, il nous faut du CO2 alors on en rachète. Ça n’a aucun sens. Les gros brasseurs arrivent à le récupérer, on va chercher une solution innovante pour être capable de le faire nous aussi », a conclut Félix Daviault-Ford.