Chronique|

Un gouvernement de réparateurs

Ce deuxième gouvernement Legault sera accaparé par tout ce qui ne fonctionne pas au Québec (ou qui ne fonctionne pas comme il le faudrait).

CHRONIQUE / Un gouvernement de réparateurs plus que de réformateurs... Voilà qui illustre ce que devra être le deuxième gouvernement Legault. Il sera, de fait, accaparé par un travail de réparation.


On devrait le percevoir mercredi lorsque le premier ministre François Legault prononcera le discours qui lancera officiellement la nouvelle législature — le discours «d’ouverture».

Dans cette allocution, M. Legault reliera entre eux les pointillés de son programme électoral et ceux des «priorités» soumises par ses ministres depuis un mois.

Son conseiller-rédacteur, Stéphane Gobeil, aura très certainement rassemblé et emballé tous ces pointillés avec le souci que s’en dégage une cohérence; qu’une vision d’ensemble apparaisse.

Car, c’est ce que l’on attend généralement de ce type de discours. 

Mais l’exercice aura nécessairement été difficile.

Ça l’est toujours, certes. Mais ça l’est encore plus quand le parti au pouvoir n’est pas mû par un objectif qui supplante tout le reste, par un but qui conditionne tout — outre l’idée récurrente de créer plus de richesses pour offrir de meilleurs services publics.

Cette idée sera d’ailleurs cette fois resservie en prenant appui sur «l’économie verte» et la «décarbonation» du Québec.

N’empêche que ce deuxième gouvernement Legault sera accaparé par tout ce qui ne fonctionne pas au Québec (ou qui ne fonctionne pas comme il le faudrait).

C’est en ce sens que ses membres devront mener un travail de réparateur au cours des quatre prochaines années.

Parce qu’elles existent depuis longtemps, plusieurs des priorités qu’énoncera le premier ministre Legault dans son discours d’ouverture sonneront comme autant de réparations à effectuer.

Pour le domaine de la santé et des services sociaux, les priorités gouvernementales tourneront encore autour de l’accès à la «première ligne», de la réduction des délais aux urgences, de celle des listes d’attente en santé mentale, à la DPJ; du virage vers le soutien à domicile. 

En éducation, elles incluront la valorisation du travail des enseignants, l’aide aux enfants aux prises avec des difficultés d’apprentissage, l’augmentation des inscriptions en formation professionnelle et la rénovation des écoles.

Il ne faudrait pas non plus oublier la lutte contre le décrochage scolaire et celle contre les inégalités en éducation.

Pensons également au système de justice et à tant d’autres domaines.

La maison commune québécoise a besoin de réparations. On voit les mêmes morceaux s’effriter depuis de nombreuses années.

Pour des caquistes qui débutent leur cinquième année au pouvoir, l’heure des résultats a plus que sonné.