Une jambette à l’idéalisme dans Le tigre et le président [VIDÉO]

Jacques Gamblin interprète dans <em>Le tigre et le président</em> un nouveau chef d’État croulant sous la pression.

CRITIQUE / Paul Deschanel n’est pas le personnage politique le plus flamboyant de l’histoire française. Il est plutôt reconnu comme le chef d’État qui est tombé d’un train. Dans la sympathique comédie historique Le tigre et le président, Jean-Marc Peyrefitte s’intéresse à son parcours et met en scène un solide duo d’acteurs composé de Jacques Gamblin et d’André Dussollier.


Avec une facture légère qui ne boude pas ses élans fantaisistes, le réalisateur nous amène dans les coulisses de l’Élysée juste après la Première Guerre mondiale. Deux hommes aux ambitions opposées croiseront le fer pour se faire élire président de la République.

D’un côté, Georges Clémenceau (André Dussollier), surnommé le tigre. Ce vétéran de l’arène politique a été largement impliqué dans les pourparlers ayant mené à la signature du traité de Versailles balisant les sanctions imposées à l’Allemagne au lendemain de la Grande Guerre.



Sous son imposante moustache, il savoure déjà la vengeance de la France.

De l’autre, Paul Deschanel (Jacques Gamblin), qui craint les conséquences de ces représailles sur le maintien de la paix en Europe. L’Histoire lui donnera tristement raison…

Mais nous n’en sommes pas encore là. Plutôt en 1920, lors d’une élection présidentielle qui portera au pouvoir cet intellectuel inconnu du peuple.

Sa priorité sera d’abord de suspendre l’application du traité de Versailles, mais aussi d’implanter une panoplie de réformes sociales et humanistes : éducation, code du travail, suffrage universel, abolition de la peine de mort, etc.



Les acteurs chevronnés Jacques Gamblin, André Dussollier croisent le fer dans la comédie historique <em>Le tigre et le président</em>.

Le stress et l’angoisse gagneront le nouveau venu en pleine préparation d’un discours crucial dans lequel il souhaite exposer ses idées progressistes aux Français. Jusqu’à cette nuit où il se «volatilisera» pendant un voyage en train, laissant du même coup momentanément le champ libre à son rival Clémenceau.

Jean-Marc Peyrefitte s’inspire de faits réels dans Le tigre et le président. Mais il s’accorde aussi des libertés pour raconter cette histoire rocambolesque, qui prend des teintes presque surréalistes à mesure que l’état mental de Deschanel se détériore.

En idéaliste qui perd tranquillement les pédales, Jacques Gamblin sait d’ailleurs se faire fort attachant.

Le cinéaste n’attend toutefois pas ce tournant pour insuffler une bonne dose d’humour dans les coulisses du pouvoir.

Il souligne avec une certaine malice le caractère symbolique de la fonction présidentielle de l’époque. Il brosse de surcroît un portrait réjouissant de ce Clémenceau, vieux ratoureux ne manquant pas d’imagination campé de belle manière par André Dussollier.

Le tigre et le président est présenté au cinéma.



Au générique

Cote : 7/10

Titre : Le tigre et le président

Genre : Comédie historique

Réalisateur : Jean-Marc Peyrefitte

Distribution : Jacques Gamblin, André Dussollier, Christian Hecq

Durée : 1h38