«L'heure de l’imputabilité a sonné», a lancé le chef solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, jeudi après-midi, à sa sortie de l’hôpital pour enfants du CHUL de Québec.
M. Nadeau-Dubois accompagnait son député porte-parole en matière de santé, Vincent Marissal, dans sa tournée des établissements du réseau de la santé à travers le Québec. Ils venaient d'y passer deux heures, entre autres à l'urgence pédiatrique.
La Coalition avenir Québec (CAQ) amorce sa cinquième année au pouvoir et deuxième mandat. Le ministre de la Santé, Christian Dubé, en poste depuis deux ans et demi, doit rendre des comptes, disent les solidaires.
Qui comptent le talonner sur la question dès le retour des élus au Salon bleu de l’Assemblée nationale du Québec, mardi prochain, pour une courte session de deux semaines.
Le premier geste à poser est d’obliger les agences de placement de personnel infirmier à prendre les quarts de travail défavorables, comme les nuits et les fins de semaine.
MM. Nadeau-Dubois et Marissal assurent que tout ce qui manque pour y arriver, c’est de la volonté politique.
«Parce qu’il ne manque pas d’infirmières, il manque d’infirmières dans le réseau public», précise le chef parlementaire de QS.
Le fameux temps supplémentaire obligatoire, le TSO, n’est imposé qu’aux travailleuses du réseau public. Véritable «cancer» qui ronge le système, illustre le duo. Et raison première de la désertion massive vers le privé.
En 2021, QS a proposé un plan de trois ans au terme duquel les agences de placement de personnel dans le milieu de la santé n’existeraient plus.
À qui les primes?
Pendant ce temps, Le Soleil a révélé la semaine dernière qu'un peu moins du quart du milliard $ en primes annuelles de rétention promises aux infirmières avait été payé au 22 octobre, soit un an après l'annonce.
Les infirmières «qui ont droit aux primes ne savent pas quand elles vont recevoir la deuxième portion et certaines ont l'impression de s'être fait rouler dans la farine, a constaté M. Marissal. Parce que les primes sont rattachées à toutes sortes de critères, toutes sortes de prérequis. Alors en plus, elles ont l'impression qu'on essaie de les appâter avec un chèque et elles ne sont même pas sûres de l'avoir.»
Il reconnaît que l'idée du gouvernement Legault et du ministre Dubé «n'était pas mauvaise. Mais le moindre que l'on puisse faire, c'est de s'assurer que ces primes-là soient versées et qu'il n'y ait pas cinquante-six mille conditions».
«Deuxième mandat de la CAQ. C'est leur job, maintenant, de réparer le système. On va être là bien sûr pour les talonner, mais aussi pour leur faire des propositions», a de son côté résumé M. Nadeau-Dubois.
Leur serment au roi est fait
M. Nadeau-Dubois a confirmé plus tôt dans la journée que les 11 députés solidaires ont prêté serment au roi cette semaine, à l'abri des regards indiscrets, aux bureaux du lieutenant-gouverneur du Québec. Ce qu'ils avaient d'abord refusé de faire lors de leur assermentation au Salon rouge, il y a cinq semaines. Ils pourront donc siéger au Salon bleu dès mardi.
Ce qui n'est toujours pas le cas des trois députés du Parti québécois. Cela reste donc à voir s'ils siégeront pour être en mesure de voter pour le projet de loi qui rendra le serment à la couronne britannique optionnel à l'Assemblée nationale du Québec.
Mardi, on aura droit à la nomination d'un nouveau président de l'Assemblée, ou plutôt une présidente, qui sera vraisemblablement la caquiste Nathalie Roy. Le premier ministre François Legault livrera son discours d'ouverture de la 43e législature mercredi.
Dans cette courte session de seulement huit jours de travaux parlementaires, les projets de loi pour le serment au roi et le plafonnement des tarifs de l'État à 3 % seront traités en priorité.