Avec les locaux en avance 4-2 avec moins de cinq minutes à la rencontre, les partisans du Drakkar croyaient bien que leurs favoris voguaient sans problème vers un deuxième triomphe consécutif. Toutefois, en l’espace de 38 secondes, les Eagles avaient fait 4-4, avec les buts de Conor Shortall (1er) et Ivan Ivan (2e).
Et avec 56 secondes à jouer, Charles Boutin (4e) a jeté un air glacial dans l’aréna local avec le but de la victoire, privant ainsi le Drakkar d’au moins un point au classement.
Le tableau des tirs, qui a indiqué 37-27 en faveur du Drakkar, ne laissait pas entrevoir un pointage aussi serré, Cap-Breton ayant de la difficulté à générer de l’offensive après leurs deux premiers buts. Mais ils ont su faire preuve d’opportunisme.
Jean-François Grégoire ne se berçait pas d’illusion et excluait le facteur malchance pour expliquer ce résultat. «Quand tu joues avec le feu, tu risques de te brûler», a fait remarquer avec justesse l’entraîneur-chef et directeur général du Drakkar. «À 3-2 et 4-2, on a pris des décisions avec la rondelle qu’on ne prenait pas lors des derniers matchs. On a quand même fait de bonnes choses, mais à la fin, il y a des choses qui se sont passées parce qu’on avait perdu le focus.»
Le pilote dit avoir pris plusieurs notes dans cette rencontre. «Tu vois qui est capable de jouer sous pression. Il y avait de l’ambiance ce soir et je ne sais pas si tous les parents des joueurs du Québec de l’autre équipe étaient ici, mais c’est rare qu’il y a autant de monde qui prend pour l’autre équipe. Ils ont aussi des gros bonshommes et certains ont mal réagi. C’est ça, grandir.»
Retour victorieux pour Goyens
Dans l’autre vestiaire, l’entraîneur-chef Jon Goyens est venu rencontrer Le Soleil après s’être changé, lui qui s’est fait asperger par ses joueurs, particulièrement heureux d’avoir arraché la victoire pour le retour de leur coach à Baie-Comeau. On se rappellera que Goyens a démissionné de son poste d’entraîneur-chef du Drakkar en août 2020, après un an à la barre de l’équipe, pour des raisons familiales liées à la pandémie de COVID-19.
«Malgré tout ce qui a pu être dit après mon départ, c’est une place spéciale pour moi et ma famille. Baie-Comeau, c’est la première organisation qui m’a accepté comme entraîneur-chef dans le hockey junior majeur, et ce n’est pas tout le monde qui voulait me donner cette chance. C’est donc spécial de revenir et c’est aussi spécial de gagner», a-t-il lancé avec émotion.
Pour revenir au match, Goyens a bien sûr noté l’opportunisme des siens, mais aussi le travail enclenché depuis le début de la campagne qui commence à porter fruit.
«Le premier mois de la saison, il y avait des gens qui pouvaient rire de nous, mais la plupart d’entre eux ne voyaient pas nos matchs. Ils ne voyaient pas le travail. On établit une fondation et depuis trois ou quatre semaines, on démontre plus de caractère. C’est comme ça qu’on établit une culture. On n’a pas lâché parce qu’on perdait et c’est ça qu’on veut voir.»
Le fil du match
Le Drakkar a marqué deux fois sans riposte au premier engagement, l’oeuvre des deux Européens du club. Matyas Melovsky (3e) a ouvert le bal en poussant une rondelle libre dans une cage qui l’était tout autant, gracieuseté de la belle manœuvre de Xavier Fortin.
Avec 76 secondes à faire, Niks Fenenko (4e) a bien suivi la montée de Maël Lavigne et lorsque ce dernier lui a remis le disque, le Letton a tiré sur réception entre les jambières d’Oliver Satny pour faire 2-0.
Les Eagles ont rapidement créé l’égalité en début de deuxième période. William Shields (5e) a d’abord cassé la glace pour Cap-Breton après que la rondelle ait fait un bond capricieux pour apparaître devant lui, au grand désarroi d’Olivier Ciarlo, qui n’y pouvait rien.
Deux minutes plus tard, Cam Squires croyait bien avoir marqué et célébrait en conséquence, mais le jeu s’est poursuivi. Lorsque le disque est revenu devant lui, il n’a pas raté sa deuxième chance d’enfiler son sixième de la saison.
Baie-Comeau a haussé le rythme après ces deux filets des visiteurs, et Satny a eu à se distinguer à quelques occasions. Il n’y pouvait toutefois rien sur le 8e de Félix Gagnon, qui a habilement redirigé le tir d’Isaac Dufort à 17:06.
En troisième, le gardien des Eagles a tenté une sortie de zone pendant que les siens étaient en supériorité numérique. Mal lui en pris car Melovsky l’a intercepté au vol pour ensuite inscrire un but facile, son 4e de la saison. Le Tchèque consolide ainsi sa place au sommet des marqueurs chez les recrues du circuit Courteau.
NOTES : Cette rencontre se tenait sous la thématique Mamu-Ensemble-Together, qui vise l’inclusion par le sport. Pour l’occasion, le Drakkar portait un chandail spécial… En lien avec cette thématique, de nombreux jeunes Innus faisaient partie de la foule de 1 938 partisans réunis vendredi soir au Centre Henry-Leonard… Le Drakkar fera une courte escapade à Chicoutimi dimanche afin d’y affronter les Saguenéens.