Un nouveau programme en santé mentale mise sur le sport

La Fondation santé Jonquière, en collaboration avec le CLSC et le Centre de réadaptation en dépendance (CRD), se dote d’un nouveau programme intitulé Mon rétablissement en mouvement (MREM), qui vise à favoriser la réadaptation par le sport des personnes aux prises avec un problème de santé mentale.


Ce projet est né à la suite d’une enquête des équipes de terrain pour identifier les besoins en santé mentale. Elles se sont rendu compte que le sport et le fait de se mettre en mouvement amenaient un cheminement vers le rétablissement. Le programme s’adresse à la clientèle en soin intensif au CLSC et au CRD.

Sandra Levesque, la directrice générale de la Fondation santé Jonquière.

Les usagers de ces deux services pourront redevenir actifs dans leur vie et dans leur communauté grâce à trois volets participatifs qui misent sur le sport, une alimentation saine et l’art comme thérapie.

« On veut utiliser l’activité physique pour briser l’isolement de ces personnes et leur permettre de réintégrer la société, a mentionné la directrice générale de la Fondation santé Jonquière, Sandra Levesque. Ça prendra la forme d’activités en groupe ou individuel. Il y aura aussi des rencontres avec des nutritionnistes et des soupers tous ensemble pour qu’ils voient qu’il est possible de bien manger sans se ruiner. »

À travers l’art thérapie, ces personnes pourront aussi exprimer et extérioriser leurs émotions et ressentis. « Il est possible qu’on envisage de faire une exposition avec les œuvres d’art créées », d’ajouter Sandra Levesque.

Pour mener à bien cette initiative et acheter le matériel sportif, la Fondation santé Jonquière a bénéficié d’un investissement de Rio Tinto à hauteur de 30 000 $. Les usagers pourront faire du yoga, du vélo, du tennis, du badminton, du basket, du kayak, etc. L’application de ce programme avait déjà commencé cet été, mais Sandra Lesvesque espère bien se doter d’un calendrier pour les activités d’hiver et un calendrier pour les activités d’été.

Sonia Duperré, par aidante et anciennement aux prises avec un trouble de santé mentale grave.

« Ça fait plus de 20 ans qu’on contribue aux programmes de soutien mis en place par la Fondation et on en est vraiment très fier. La santé physique et mentale, c’est ce que nous avons de plus précieux. Je tiens vraiment à remercier la Fondation et le CLSC pour toutes les initiatives qu’ils prennent et l’accompagnement qu’ils donnent à des clientèles qui ont différents besoins », d’indiquer le directeur des opérations des usines de La Baie et de Laterrière pour Rio Tinto Aluminium, Martin Lavoie.

« C’est important de se remettre en action pour aller vers le rétablissement », pense pour sa part la cheffe du service de santé mentale, programme SI-SIV SBNI, au CIUSSS, Nathalie Gagné. Les équipes voient toujours le potentiel de rétablissement chez chaque personne. Ils l’encouragent et l’alimentent malgré les embûches. »

Un service qui pourrait être d’une grande aide pour les personnes qui vivent avec un trouble de santé mentale, d’après Sonia Duperré, paire aidante à L’escale et au CIUSSS. Elle a déjà vécu, il y a quelque temps, avec un grave problème en santé mentale. Elle espère, par son implication, insuffler de l’espoir chez ses pairs.

« Se rétablir, on ne le fait pas seul, on a besoin de l’aide des autres, témoigne-t-elle. Se mettre en mouvement, c’est comme se réapproprier son corps et son identité, c’est se donner un but aussi, et ça, c’est très bénéfique. » De son côté, elle donne quelques petits accompagnements et conseils aux usagers, notamment sur la respiration et la relaxation pour les apaiser.

« Je vais amener les personnes à se recentrer sur elles-mêmes, ce qui est très important quand on vit avec ce genre de trouble, ajoute Sonia Duperré. On va chercher aussi à amener du plaisir, parce que ces personnes sont constamment confrontées à la souffrance. »