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L'entraîneur-chef natif de l'Île-du-Prince-Édouard est à la tête d'un club qui connaît le meilleur début de saison de son histoire de 55 ans. Avec leur triomphe de 6-3 contre les Generals d'Oshawa à la Place TD vendredi soir, les 67's mènent la OHL avec une fiche de 14-1-0. Pour Cameron, qui a aussi dirigé les Greyhounds de Sault Ste-Marie et les Majors de Mississauga St. Michael's, c'était une 403e victoire.

«Je n'avais aucune idée que j'approchais des marques de 400 victoires et 750 matches dirigés au début de la saison. Peut-être parce que ça faisait longtemps que je n'avais pas été coach dans cette ligue. Ces chiffres veulent vraiment dire que j'ai fait partie de bonnes équipes. Il n'y a pas de magie. Tout le monde peut avoir son opinion sur moi. Suis-je un bon ou un mauvais coach? Je laisse mes équipes parler pour moi.»

À 64 ans, Cameron touche du bois. Il a la santé. Il s'entraîne régulièrement et maintient de saines habitudes alimentaires. Il prend toujours plaisir à diriger de jeunes hommes. À ce rythme, il pourrait continuer longtemps.

«Ce groupe d'âge m'apporte de l'énergie», clame-t-il.

Il y a plus encore. L'organisation des 67's d'Ottawa a le souci du détail. Elle compte énormément d'employés de soutien, ce qui lui laisse toute la latitude pour se concentrer uniquement sur son équipe de hockey.

«Cette organisation est tellement bien rodée que tout ce que j'ai à faire ici, c'est de coacher. Je suis probablement le seul entraîneur dans toute la Ligue canadienne de hockey (60 équipes) qui n'a qu'à se concentrer sur cette seule et unique tâche. Ailleurs, les entraîneurs doivent souvent s'occuper de l'école ou des maisons de pension par exemple.»

Avec l'expérience vient la confiance. Aujourd'hui, Dave Cameron n'a pas à se soucier de séduire ou d'impressionner personne. Il est bien dans sa peau.

«En vieillissant, tu peux te fier sur tes expériences antérieures. Ç'a pour effet de tout ralentir. C'est la même chose pour un joueur d'expérience où le jeu semble se dérouler au ralenti. L'élément clé pour moi aujourd'hui, c'est que j'ai acquis un calme et une confiance parce que je ne pourchasse plus une carrière. J'entre dans une phase de ralentissement.»

Destin lié à Tourigny, Boyd et Reeds

L'ancien entraîneur-adjoint et entraîneur-chef des Sénateurs d'Ottawa est en paix avec la dernière phase de sa carrière. La nervosité l'a quitté, mais il n'a certainement pas perdu son sens de la compétition.

Sa femme et lui vivaient d'ailleurs la belle vie en Autriche avant de s'amener à Ottawa quand son grand ami André Tourigny a été embauché par les Coyotes de l'Arizona avant la saison 2021-21.

La vie envoie parfois des drôles de courbes. Quand Tourigny est parti, son autre grand ami James Boyd (directeur général des 67's et d'Équipe Canada junior) a eu l'idée de lui demander s'il n'avait pas le goût de relever le défi de remplacer Tourigny dans les deux postes.

«Quand il m'a parlé d'Équipe Canada junior, c'est venu me chercher. En raison de mes liens avec James et André, je savais aussi que les 67's avaient une solide organisation. Nous n'avons pas eu beaucoup de temps pour nous brancher, mais nous avons sauté dans le projet.»

Cameron a réalisé la première partie de son défi en gagnant sa première médaille d'or comme entraîneur-chef au Championnat mondial junior en août dernier. C'était sa septième expérience internationale avec les différents programmes d'excellence de Hockey Canada (quatre médailles d'or et deux d'argent).

Il va lui rester à gagner un championnat dans la Ligue de l'Ontario. Malgré tous ses succès en saison régulière, souvent avec James Boyd dans la même équipe, Cameron a participé à une seule finale de la coupe J. Ross Robertson. C'était en 2011. Ses Majors avaient perdu en prolongation dans le septième match contre l'Attack d'Owen Sound.

«L'ironie du sort, c'est que le coach de l'autre côté était Mark Reeds, mais l'année suivante, nous étions devenus des adjoints chez les Sénateurs d'Ottawa et nous sommes devenus de grands amis. Malheureusement, un cancer a eu raison de lui prématurément (en 2015).»

Une coupe à aller chercher

De retour dans la OHL, Cameron aimerait soulever cette fameuse coupe J. Ross Robertson qui a échappé aux 67's en 2019 et qui leur semblait destinée en 2020 quand seule la COVID est venue freiner son élan.

«J'ai dit tantôt que j'étais devenu calme et posé. Ça ne veut pas dire que j'ai perdu mon goût pour la compétition. Je veux gagner une coupe Memorial! Je ne suis pas le seul qui veut ça. Il a beaucoup de bonnes équipes avec beaucoup de bons entraîneurs. C'est dur d'y arriver. Il faut gagner quatre rondes éliminatoires et ensuite un tournoi très relevé. Ils disent que c'est le championnat le plus difficile à gagner et je suis en accord avec ça.»

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Complices de toujours, le destin semble toujours lier Dave Cameron à James Boyd (avant-plan). Les voici derrière le banc des Majors de Mississauga St. Michael's en novembre 2010. Cette saison-là, le duo entraîneur-chef (Cameron) et entraîneur-adjoint (Boyd) avait atteint la finale de la Ligue de l'Ontario où les Majors s'étaient inclinés en prolongation dans le 7e match contre l'Attack d'Owen Sound.","contentType":"image","credits":"Courtoisie OHL Images","position":1,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fe0ec6554-d64c-4a33-a5f8-d84c664689e8.jpeg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":2,"text":"

Le sexagénaire a travaillé 10 ans dans la LNH (Ottawa, Calgary, Edmonton). Il a travaillé en Europe. Dans la OHL, sa fiche est de 403-278-70. Il est passion. Il a le goût de continuer chez les juniors, mais comme le succès attire l'attention, il ne pourra jamais complètement tourner le dos à la LNH.

«Je ne me suis pas fixé de limite de temps pour travailler ici. Je suis très bien. Je vais laisser le soin à James (Boyd) de dicter mon avenir. Pour la LNH, il ne faut jamais dire jamais, mais je ne lancerai pas mon chapeau dans n'importe quel anneau. Je suis moi-même. Je connais bien des gens dans le hockey. Je n'avais pas prévu me retrouver ici quand j'étais à Vienne, mais me voilà et on verra.»

Dans un club doté de quelques joueurs de talent de 16 et 17 ans comme Henry Mews, Luca Pinelli, Brad Gardiner, Cooper Foster et Christopher Barlas, Cameron pourrait s'accrocher dans la capitale nationale pendant quelques saisons, le temps de se rendre à 500 victoires tout en allant chercher le championnat qui lui manque.

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