Cette lettre ouverte a été écrite par Stéphanie Guilbault, Camille Leblanc, Dominique Petit et Alexandre Bleau, de Chicoutimi.
Nous vivons de grandes inquiétudes quant à la préservation de ce territoire. Non seulement, le Saguenay–Lac-Saint-Jean est la région ayant la plus petite superficie d’aires protégées au Québec qu’en plus, la table de concertation de l’aire protégée de la rivière Péribonka est composée majoritairement d’élus qui chapeautent les intérêts de ces bulldozers forestiers. Le Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka, comité ayant initié et promut depuis le tout début le projet d’instauration d’une aire protégée sur la rivière Péribonka est aujourd’hui exclu par le gouvernement Legault de la table de concertation qui doit définir l’étendu du projet d’aire protégée. L’absurdité politique de ce dossier ne promet rien de rassurant pour l’avenir du territoire québécois.
Pourquoi faut-il autant d’énergie, de lettres et de blabla politique pour reconnaître qu’un territoire souffre ? Pourquoi ne pas l’aimer, simplement, pour l’avenir du vivant ? Une des dernières hardes de caribous forestiers du Québec se fait manger sa maison sous ses pieds. L’aiderez-vous ? Le plus vieux bouleau jaune du Québec, vieux de 400 ans, est mort dans un désintérêt collectif total. L’avez-vous aidé ?
Messieurs et Mesdames, vous qui avez été élues et élus pour représenter l’ensemble des citoyennes et citoyens de cette région, la jeunesse vous parle. Nous serons bientôt victimes de vos décisions.
Ainsi nous réclamons que le Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka soit ajouté au Comité régional de mise en valeur de la rivière Péribonka ; que le Comité régional reconnaisse le potentiel récréotouristique de la rivière et s’engage à le développer selon un modèle durable ; qu’un représentant de la jeunesse soit ajouté à la table de concertation de l’aire protégée de la rivière Péribonka ; et qu’au minimum, un maintien du projet actuel de l’aire protégée d’une superficie de 215 km2 ou, au mieux, une révision à la hausse de celle-ci.
Ainsi, nous dénonçons l’inaction politique quant à la nécessité d’établir une aire protégée pérenne, non menacée par l’industrie forestière et qui permettra la protection de la biodiversité de Péribonka. Le dossier Péribonka trace le chemin guidant la manière dont nos élus perçoivent et gèrent les aires protégées de la région. Une chose est sûre : il y a des doutes à avoir sur les véritables intentions des têtes décisionnelles dans ce débat.