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Mais qui donc, dans ce « club restreint », a eu l’idée d’écrire noir sur blanc, dans une missive officielle adressée au ministère, que les élus de la région ne travailleraient pas avec ceux et celles qui ont réclamé une aire protégée le long de la rivière Péribonka ? Qui a cru que l’encre disparaîtrait comme par magie ? Que jamais les gens ne sauraient et qu’ainsi, il serait permis de mentir impunément à la population, lorsque questionné sur le sujet ?

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La Conférence régionale des préfets des municipalités régionales de comté (MRC) du Lac-Saint-Jean a menacé Québec de ne pas participer à ce comité si le Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka, qui porte le projet d’aire protégée depuis 2010, y siégeait aussi.

Il s’agissait de l’une des « trois conditions » exigées par les élus régionaux en contrepartie de leur participation au comité, ont signifié les préfets des cinq MRC de la région dans une lettre au ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette.

Pour lire le texte complet de La Presse, c'est ici.

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La Presse n’a pas seulement exposé les manoeuvres douteuses et le cafouillage de la Conférence régionale des préfets. Le quotidien montréalais a également donné raison à tous ceux et celles qui réclament le retour d’une table de concertation sérieuse, digne de ce nom, dans les régions du Québec.

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J’en suis.

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Peu importe qu’elle soit créée par le gouvernement ou qu’elle naisse d’une initiative locale – et franchement courageuse –, il nous faut absolument ce genre de levier de développement qui mise sur le consensus régional. Ici, et encore davantage dans une région comme l’Abitibi-Témiscamingue, qui n’a même pas la chance d’être représentée au conseil des ministres. Car, on s’entend, les régions vont devoir crier assez pour être entendues jusqu’aux plus hautes sphères gouvernementales au cours des quatre prochaines années...

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Il nous faut une vraie table qui regroupera les élus, mais aussi des représentants de la société civile, des syndicats et des leaders de nos collectivités. Une table qui serait épaulée par une équipe d’employés rigoureux et compétents.

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Une vraie table, qui favoriserait les débats argumentés et les chocs d’idées.

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Une vraie table, soucieuse du développement durable et des enjeux climatiques, nommons-le !

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Après lecture de l’article du journaliste Jean-Thomas Léveillé, il est difficile de ne pas prendre parti pour le Comité de sauvegarde de la rivière Péribonka. Pendant une douzaine d’années, ce mouvement citoyen a remué ciel et terre pour obtenir une aire protégée de 237 kilomètres carrés. Les militants ont finalement été entendus par Québec. Or, dans cette histoire, ceux et celles qui ont eu gain de cause sont maintenant considérés tels des parias par nos décideurs. Il y a lieu de s’offusquer.

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L’une des conditions imposées par la Conférence des préfets pour s’impliquer dans la création d’une aire protégée ne laisse place à aucune interprétation : « Que les organes de pression tel le Comité de sauvegarde de la Péribonka ne fassent pas partie de ce comité. »

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Sinon quoi ?

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On fait la moue dans un coin ?

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On boude les travaux ?

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On déchire sa chemise ?

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Le directeur général de la Conférence des préfets, Aldé Gauthier, plaide l’amnésie, après qu’il y ait eu fuite de ladite missive. Faut-il rappeler que ce dernier est également directeur général de l’Alliance forêt boréale, une organisation paramunicipale qui s’est objectée au projet d’aire protégée de la rivière Péribonka ? Faut-il rappeler que les préfets siègent, eux aussi, au conseil d’administration d’Alliance forêt boréale ?

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Arrêtez d’en ajouter ; la coupe est pleine !

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On veut bien croire qu’une même personne peut s’acquitter de rôles différents, mais dans ce cas-ci, on a enfreint toutes les règles du « code de la naïveté du peuple ».

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La vérité est qu’ils voulaient garder tout ça en circuit fermé, de concert avec l’industrie forestière. Ils voulaient avoir le contrôle dans la mise en place de la future aire protégée. Ils ne voulaient surtout pas être agacés et confrontés par les enquiquineurs écolos.

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C’est bien beau la politique fiction, mais dans la réalité, il était écrit dans le ciel que les militants siffleraient d’indignation et de désarroi. Il était manifeste qu’à peine la farce débutée, les médias seraient alertés et révéleraient le stratagème.

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Non mais… La question mérite d’être posée à nouveau : qui donc a pensé qu’exclure les « organes de pression » était une bonne idée ?

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Mercredi, la Conférence des préfets du Saguenay–Lac-Saint-Jean a perdu la face à l’échelle du Québec. Mais pire encore, elle a gavé telle une oie le cynisme populaire qui effrite sans relâche le lien de confiance entre le peuple et ses élus.

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Faudra voir les prochains chapitres pour mesurer l’impact de cette nouvelle. Mais du siège de spectateur externe, il est permis d’espérer l’avènement d’un leader régional qui dira à tout ce beau monde : « Bienvenue en 2022 ! »

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