Ce temps d’attente a pratiquement doublé depuis juin dernier, atteignant un sommet de 61 jours le 10 septembre. Pire encore, la région arrive en queue de peloton dans la province. Il n’y a qu’en Estrie (97 jours) et en Mauricie (70 jours) que le temps d’attente est plus long. À Montréal, il est le même qu’ici.
« On est au même endroit qu’avant le rapport Laurent. Ça fluctue depuis des années, souligne Karine Ferland, représentante régionale de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS). Il y a certaines recommandations qui ont été mises en place, mais pas les principales, ce qui fait qu’il n’y a aucun changement majeur. »
En mai 2021, la présidente de la Commission spéciale sur les droits des enfants et la protection de la jeunesse, Régine Laurent, martelait qu’il fallait un guichet d’entrée aux services par l’entremise des CLSC. Le soutien aux organismes communautaires qui se consacrent aux familles devait devenir une priorité et il fallait augmenter les places en CPE dans les quartiers défavorisés.
« Les intervenants rappellent qu’il doit y avoir plus de services en amont, souligne Mme Ferland. Mais là aussi, il manque de personnel partout et ça se détériore. »
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Manque de ressources pour les évaluations
Au Saguenay–Lac-Saint-Jean, il y a présentement une dizaine de postes à pourvoir à l’évaluation et à l’orientation des signalements. « Certains secteurs de la région font face à un manque de personnel plus important et nous faisons activement du recrutement afin de pourvoir ces postes. Ces postes comblés permettront de diminuer le temps d’attente actuel », indique la conseillère-cadre aux communications, Mélissa Bradette.
Karine Ferland se demande bien où le CIUSSS pourra dénicher de nouveaux éducateurs spécialisés, travailleurs sociaux et psychologues. « Il faut rendre le milieu plus attractif. La situation est continuellement sous pression, et c’est très difficile de porter la souffrance des enfants et des familles. »
Elle rappelle que la Commission Laurent demandait de diminuer la charge de travail des intervenants, ce qui est loin d’être le cas au Saguenay–Lac-Saint-Jean.
Plus de signalements
Les équipes incomplètes font face à plus de signalements. Cette hausse est remarquée à travers la province et la région n’y fait pas exception. En 2021, il y en a eu plus de 6000 au Saguenay–Lac-Saint-Jean et le tiers des signalements ont été retenus.
Depuis juin dernier, ce sont plus de 100 dossiers qui sont ouverts chaque semaine. Autant du côté syndical que patronal, on assure que les cas urgents sont traités immédiatement.
« Ce qu’on appelle les codes 1 sont traités immédiatement et les codes 2 dans un délai de 24 heures, explique Mme Ferland. Mais ces signalements sont aussi à la hausse. Donc, les autres attendent plus longtemps. »
Elle revient sur les ressources en amont. S’il y en avait davantage, plusieurs cas seraient pris en charge et n’atterriraient pas à la DPJ, croit-elle.