Dernière création du Théâtre de La Tortue Noire, Un gamin au jardin est un lumineux voyage à la rencontre de l’autre, au-delà des frontières. De la Ville aux 100 maisons à celle des sans-papiers, Aubin, un ingénieux chimiste au pouce vert, accompagne autour du globe ce garçon tombé dans son jardin, dans l’espoir de le ramener à bon port.
Lui aussi trouvera beaucoup en chemin, sans même chercher. De bien belles personnes, mais aussi de durs constats.
« Quel fléau cette peur des autres ! Que faut-il faire pour que ça change ? », se questionne-t-il à voix haute durant la pièce, confronté à tous ces gens qui vivent sans maison ni documents, ainsi qu’au traitement injuste qu’on leur réserve.
Son compagnon de voyage, lui aussi sans identité, entassera quelques leçons dans son sac à dos durant son tour du monde. Il constatera de ses yeux les impacts humains de la guerre et la difficulté de certains à s’approvisionner de choses aussi essentielles que l’eau potable.
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Mais il verra ensuite que l’art et la science peuvent s’avérer les meilleures des réponses face aux fusils de la guerre.
Une rencontre inspirante
Cette réflexion en est une qui est venue à l’auteur et metteur en scène de la pièce, Daniel Danis, dans la vraie vie, à la suite d’une rencontre avec un scientifique français, rappelait le directeur artistique au Théâtre de La Tortue Noire et comédien derrière le personnage d’Aubin, Dany Lefrançois, mardi, entre deux représentations scolaires.
« Ça avait beaucoup marqué Daniel. Alors pour lui, c’était important de passer ce message-là à travers le spectacle », indique-t-il, insistant sur ce « rapport avec l’autre » qu’aborde Un gamin au jardin.
Nombre d’heures de laboratoire et de répétition ont été nécessaires pour donner vie à la proposition de Daniel Danis, qui avait donné « carte blanche » à la compagnie de théâtre saguenéenne, et qui s’est vu retourner la pareille en étant chargé de la mise en scène.
Ingénieuse mise en scène
En a résulté un univers riche, porté par un décor aussi simple qu’ingénieux et bercé par les notes d’un Handpan au son augmenté et les jeux d’ombres des comédiens.
« Ça fait partie de notre démarche artistique à La Tortue Noire de travailler avec quelques objets qui vont susciter l’imaginaire du spectateur en se transformant juste par la manipulation. Donc dans les laboratoires de recherche, il y a vraiment eu une rencontre entre l’univers de l’auteur et l’univers de La Tortue Noire », explique Dany Lefrançois.
La proposition, encore plus « épurée » qu’elle ne devait l’être au départ, laisse ainsi beaucoup de place à la poésie, omniprésente dans les dialogues. Les personnages « sèment des mots » qui peuvent germer dans les têtes des plus jeunes et rejoindre les parents au passage, croit le directeur artistique, ajoutant que la pièce s’adresse à toute la famille.
La comédienne Sara Moisan incarne par exemple une certaine Madame Mi-Chemin, une sorte de GPS pour les deux voyageurs, dont la présence dans le récit est très volatile.
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« On a cherché beaucoup en fait, à savoir comment faire ce personnage-là. […] Finalement, on a décidé de la dématérialiser, de la faire vraiment juste dans la voix », soutient la principale intéressée, qui campe plus d’un rôle dans la production.
Sara Moisan se réjouit de l’accueil des jeunes dans le cadre des représentations scolaires, comme son collègue Patrick Simard, qui voit son personnage du gamin comme une porte d’entrée pour les jeunes spectateurs.
« J’ai l’impression que c’est un peu par moi que ça passe pour que les enfants comprennent, qu’ils s’identifient », explique celui qui dit avoir ce je-ne-sais-quoi dans son énergie qui lui permet de se fondre dans la peau de jeunes personnages, malgré ses presque 40 ans.
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