Bienvenue à la plantomanie des années 2020!

Voici un décor très moderne, avec des cache-pots blancs qui donnent une certaine uniformité à l’ensemble. 

CHRONIQUE / Vous avez sûrement remarqué que les plantes d’intérieur sont très à la mode. Elles sont présentes dans tous les décors modernes et les influenceurs sur les réseaux sociaux en font une grande promotion. Elles sont bonnes pour la santé physique, bonnes pour la santé mentale, embellissent nos maisons, rendent viable notre lieu de travail, etc. Elles sont tellement populaires d’ailleurs qu’on commence à parler d’une «plantomanie»… ce qui me rappelle une période pas si lointaine où la même chose est arrivée. Durant la plantomanie des années 1970-80.


À cette période, il y a une première vague de passion pour les plantes de maison. C’était l’époque des jeunes boomers qui quittaient la maison familiale pour un premier appart et qui, faute de pouvoir se payer des meubles, se contentaient de décorer avec les plantes. Le macramé était à la mode et servait souvent de support pour les suspensions. Beaucoup des plantes couramment à la mode l’étaient alors aussi : succulentes, orchidées, tillandsias, etc.

Je suis assez vieux pour m’en souvenir. D’ailleurs, j’ai lancé mon premier magazine, À fleur de pot (1985-1990), entièrement consacré aux plantes d’intérieur, à l’époque… mais un peu trop tard. 1985 signalait environ la fin de la plantomanie, pas le début. Ainsi, la revue n’a jamais connu un grand succès.

Mais nous ne sommes qu’au début de celle des années 2020, qui a commencé tout juste avant le confinement de la COVID pour, par la suite, y prendre son essor. Donc, profitez-en pour découvrir d’extraordinaires plantes d’intérieur nouvelles, encore faciles à trouver, car les magasins de plantes ont poussé comme des champignons partout… et qu’il y a désormais des sources de végétaux offertes sur Internet aussi. On peut même commander des boutures de cette façon!

Pendant six ans, j’ai publié une revue pour les amateurs de plantes d’intérieur : <em>À fleur de pot</em>.

Un certain apprentissage

Malgré la popularité des plantes d’intérieur, elles ne sont pas nécessairement si faciles que cela à réussir. Après tout, il y a plusieurs éléments dont il faut tenir compte. 

Voici les plus importants :

  • Éclairage : toute l’énergie des plantes vient de la lumière. En plein air, la lumière est abondante et les plantes poussent bien. À l’intérieur, moins. 

Normalement, il faut placer les plantes devant une grande fenêtre faisant face à l’est, au sud ou à l’ouest. Plus vous reculez la plante de la fenêtre, moins elle reçoit de soleil. On peut toutefois facilement compenser un manque de lumière naturelle avec un éclairage artificiel aux lampes DEL. Pas les lampes qui donnent un éclairage rose pourpré, mais celles qui dégagent une lumière blanche à grand spectre. 

Il suffit de les placer entre 30 et 75 cm au-dessus des plantes. Visez 12 à 16 heures totales d’éclairage par jour pour contenter les plantes. Donc, peut-être 9 à 10 heures de lumière naturelle complétée, en matinée ou en soirée, par cet éclairage artificiel. Cet apport supplémentaire de lumière est surtout important l’automne et l’hiver, quand les jours sont naturellement courts. 

  • Arrosage : quand vous aurez trouvé l’éclairage nécessaire, l’arrosage devient plus facile. Car contrairement à la croyance populaire, la pourriture — qui tue tant de plantes — n’est pas causée par trop d’eau, mais par un manque de lumière qui fait que la plante n’est pas capable d’absorber un surplus d’eau. 

Notez que, de nos jours, la plupart des plantes d’une certaine valeur sont vendues dans un empotage double : on les a plantées dans un pot de culture muni de trous de drainage, souvent un pot noir ou transparent. Puis, la pépinière a inséré ce pot de culture drainant dans un cache-pot très serré qui ne draine pas du tout. Cet empotage double est très chic, mais très embêtant quand vient le temps d’arroser.

Voici alors comment faire pour bien arroser une plante en cache-pot :

  • Vérifiez que la plante a besoin d’eau (le terreau sera alors sec lorsqu’on y enfonce un doigt). 
  • Enlevez du cache-pot le pot de culture (avec la plante dedans).
  • Placez le pot de culture dans un plateau et remplissez jusqu’à sa mi-hauteur avec de l’eau tiède. 
  • Laissez la plante y tremper pendant 10 à 30 minutes. Surtout jamais plus de 24 heures.
  • Videz le plateau.
  • Laissez le pot se drainer au moins 5 minutes. 
  • Remettez la plante dans son cache-pot.

Voilà! Votre plante est maintenant bien arrosée!

  • Humidité : l’humidité relative baisse sérieusement lors de la saison de chauffage. Souvent, l’humidité relative est inférieure à 40%, ce qui est insuffisant pour les plantes, exception faite des succulentes (cactées, echevérias, aloès, etc.). Elles ont évolué dans des régions arides où l’air est naturellement très sec et peuvent tolérer un air aussi sec dans nos maisons. Pour les autres plantes (philodendrons, fougères, palmiers, etc.), il faut viser une humidité relative de 60% si possible. À cette fin, il peut être nécessaire d’utiliser un humidificateur portable pour améliorer l’humidité ambiante.

Ces plantes ont subi un double empotage : chaque plante est cultivée dans un pot de culture muni de trous de drainage et ce pot a été placé à son tour dans un cache-pot sans trous de drainage.

Les autres secrets du succès

Voilà pour les complications. Le reste est facile :

  • Une température normale d’intérieur convient à la plupart des plantes d’intérieur.
  • Utilisez peu d’engrais : seulement un quart de la dose recommandée et seulement au printemps et en été. Donc… pas d’engrais pendant les mois à venir!

Voilà votre clé d’entrée dans la plantomanie des années 2020! Amusez-vous! ­

*****

RÉPONSES À VOS QUESTIONS

ENTRETIEN DU LAURIER-ROSE L'HIVER

J’ai deux lauriers-roses en pot que je rentre l’automne. Ils se sont beaucoup développés durant ces deux derniers étés et semblent très heureux. Dans mon enfance, ma grand-mère cultivait un laurier-rose dans sa platebande. Il était aussi beau, grand et rempli de fleurs qu’en Méditerranée. Mais cet arbuste était dans une platebande en Gaspésie. Alors en région de Montréal, pourrais-je les mettre en terre? Sinon, quoi faire si je les rentre dans la maison? Taille légère ou drastique?
— Manon

Le laurier-rose est une plante de terrasse et de balcon.

D’accord, le climat montréalais est plus doux que celui de la Gaspésie, mais quand même très éloigné du climat subtropical ou tropical du pourtour de la Méditerranée, d’où vient le laurier-rose (Nerium oleander). Donc, non, vous ne pouvez pas laisser vos plantes en plein air à Montréal, même emmitouflées comme une momie. Il faudrait les rentrer à l’abri. Idéalement, elles ne devraient subir aucune touche de gel. Quand la température la nuit baisse à 5°C, placez les plantes dans un sous-sol frais ou dans un garage à peine chauffé, avec ou sans lumière, en réduisant les arrosages au maximum. Malgré cette dormance, elles conserveront la plupart de leurs feuilles. Ou encore, cultivez-les comme plantes de maison, en leur offrant un éclairage intense et des arrosages réguliers. Et pour garder un certain contrôle, taillez-les d’un tiers en les rentrant pour l’hiver. 

Notez que le laurier-rose est très toxique. Placez-le toujours hors de la portée des enfants et des petits animaux.

HIVERNER LES DAHLIAS EN PLEINE TERRE

Je me demandais si je peux laisser en terre les bulbes de mes dahlias. Sinon, quoi faire si je veux les replanter l’été prochain?
— Michèle Tardif

Faites sécher les racines tubéreuses de dahlia avant de les conserver à l’intérieur pour l’hiver.

Les bulbes de dahlias (en fait, il s’agit de racines tubéreuses) ne tolèrent pas le gel et, de ce fait, ne peuvent pas passer l’hiver en pleine terre au Québec. Quand le gel a tué le feuillage, déterrez-les et faites-les sécher à l’abri du gel, peut-être dans un cabanon ou dans un garage. Après une semaine ou deux, brossez-les doucement pour enlever le gros de la terre (mais sans les humidifier) et coupez aussi ce qui reste du feuillage. Conservez les bulbes dans une boîte ajourée, les recouvrant d’un paillis protecteur quelconque : papier journal, papier déchiqueté, mousse horticole, vermiculite, etc. Placez-les au frais, si possible : entre 8 et 12°C. Si vous les conservez à la température de la pièce, par contre, ils risquent de s’assécher. Dans ce cas, prenez l’habitude de vérifier leur état mensuellement et de les vaporiser d’eau pour les faire regonfler si jamais ils commencent à se ratatiner. 

Au printemps, il suffira de les replanter en pleine terre (certains jardiniers préfèrent les démarrer l’intérieur en mars/avril) pour obtenir une deuxième saison de floraison.

Des questions svp!
Vous pouvez nous joindre par courriel à courrierjardinierparesseux@yahoo.com

ou par courrier à:
Le jardinier paresseux
Le Soleil
C.P. 1547, succ. Terminus
Québec (Québec)  G1K 7J6

*****

ENTRETIEN DE LA SEMAINE

  • Faites une tournée en jardinerie pour ajouter à votre aménagement des plantes aux attraits automnaux : floraison tardive, feuillage coloré ou fruits persistants.
  • Avant de rentrer une potée de ciboulette pour l’hiver, laissez-la geler au moins une fois, car la ciboulette a besoin de froid pour bien pousser.
  • Vous pouvez conserver le terreau de vos bacs et balconnières pendant de nombreuses années. Au printemps, ameublissez-le de compost, tout simplement.
  • Semez en pleine terre des marrons d’Inde, des noix, des samares d’érable et des glands de chêne. Ils germeront au printemps prochain.

*****

CALENDRIER HORTICOLE

Vous cherchez des activités horticoles pour meubler vos temps libres? En voici une pour les jours qui viennent.

Histoire et poésies pour mettre le feu 
Le vendredi 28 octobre, le spectacle Histoire et poésies pour mettre le feu, de Stéphanie Pelletier et Robin Servant, aura lieu au Grand Hall des Jardins de Métis, à 19h30. Notez que, même si la visite des Jardins de Métis est désormais terminée pour la saison, l’ouverture toute récente de son Grand Hall permet de tenir des activités sur place tout au long de l’automne, de l’hiver et du printemps, jusqu’à la réouverture des Jardins le samedi 3 juin 2023. Prix: 22$/billet. Info: jardinsdemetis.com 

Nouveau livre de Lili Michaud
Le 7e livre de Lili Michaud, autrice horticole bien connue, vient de sortir aux Éditions MultiMondes. Portant le titre Germinations et pousses, cultivez la fraîcheur toute l’année!, il explique comment cultiver des légumes nutritifs sur le comptoir de la cuisine 12 mois par année. Vous pourriez trouver un exemplaire dans toute bonne librairie. 

Travaux d’automne
La Société d’horticulture de Sainte-Foy vous invite à une conférence sur les travaux d’automne avec Louis St-Hilaire. Elle se tiendra le mardi 25 octobre, à 19h30, au Centre de glaces Intact Assurance, local 124, 999, av. de Rochebelle, Québec. Passez par la porte principale du Centre ou encore la porte 2 (empruntez alors l’escalier 8 à gauche passé la porte d’entrée). Coût: 8$ non membre. Info: France Doyon, 418 658-9844.