Cette édition en est une bien garnie, se réjouit le directeur artistique André Duchesne, la programmation proposant un heureux mélange d’artistes établis et émergents. Plusieurs sont des virtuoses de la guitare, mais surtout des maîtres dans l’art de la jouer autrement.
Comme Tim Brady, qui donnera le coup d’envoi officiel au festival à la Salle François-Brassard, le jeudi 20 octobre en soirée, flanqué de son quatuor, Instruments of Happiness. Ce dernier porte bien son nom, à en croire André Duchesne, qui avait réservé l’artiste il y a près d’un an.
Puis il y a Urbain Desbois, le vendredi soir à l’Espace Côté-Cour, « une espèce de Boris Vian » qui « manipule les textes et la musique d’une façon unique et très créative ». Et comme si la soirée n’était pas suffisamment prometteuse ainsi, celui-ci est jumelé, dans cette programmation double, au duo composé de Sylvain Provost et Frédéric Alarie.
« Sylvain, c’est un fameux guitariste de jazz, qui mélange aussi le rock. Frédéric, lui, s’intéresse actuellement à la musique de synthèse. […] C’est une musique qui est un peu issue du jazz, mais plus expérimentale », indique le directeur artistique de l’événement.
Entre ces deux rendez-vous, comme après, il y a d’autres incontournables, fait-il valoir. À commencer par Joe Grass, « virtuose de tous les genres de guitares » à qui il a donné carte blanche, comme à plusieurs, le vendredi soir à l’Espace Côté-Cour (programmation double avec Quinos).
Nouveaux venus et habitués
Joe Grass est l’un des quelques artistes pour qui il s’agira d’une première présence au Festival des musiques de création. Mais l’organisation n’hésite pas à reprendre des formules lorsqu’elles sont gagnantes, en ramenant des habitués comme René Lussier, qui sera à la barre de deux Midis créatifs, avant d’offrir « une heure d’improvisation totale » en formule trio, vendredi soir, à la Salle François-Brassard.
C’est d’ailleurs avec ce dernier, ainsi qu’avec Jean-Pierre Bouchard, qu’André Duchesne a exploré la guitare sous toutes ses frettes, à partir des années 70, au sein du groupe Conventum, qui lançait un premier album il y a de cela 45 ans.
« Il y avait de la guitare classique, de la 12 cordes, de la guitare électrique, tout ça », se remémore le directeur artistique.
Son passé musical fait drôlement écho au présent du festival, qui propose une proposition tout aussi large en lien avec cet instrument, avec des prestations pour le moins originales comme celle de Sylvie Chenard, le dimanche midi, à la chapelle Saint-Cyriac.
« Ça va être un autre monde, le monde des baleines, sa manière à elle d’approcher ça. Elle fait de l’improvisation sur la guitare électrique depuis 40 ans. »
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Pour tous les goûts
Mais il n’y a pas que la guitare, au Festival des musiques de création.
L’accordéoniste Luzio Altobelli offrira par exemple deux Midis créatifs, tous deux gratuits, à l’instar de sa conférence de jeudi soir à la Salle François-Brassard, alors que le Théâtre à Tempo présentera deux spectacles « colorés » - Bidule Band et Concerto de bruits qui courent - samedi et dimanche, à la Salle Orphée.
« Il y a également Jean Félix Mailloux, dont c’est la première présence pour son ensemble, qui s’appelle Cordâme. Il n’y a pas de guitare là-dedans, c’est comme des quatuors à cordes. Mais c’est un musicien fantastique, qui a fait des arrangements avec la fille de Karen Young [Coral Egan], qui chante là-dedans », indique André Duchesne, mentionnant du même souffle la production proposée par Sara Létourneau et Chantale Boulianne au Centre d’expérimentation musicale, Ce qui reste quand la peau se détache du Corps.
« L’horaire va être pas mal plein. Il va y avoir des choses presque toutes les heures, pendant le cœur du festival », se réjouit le directeur artistique en guise de conclusion, lui qui souhaite voir des plus jeunes se mêler à la foule, cette année.
Pour la programmation complète, c’est ici.