3,2 M$ pour l’agrandissement de l’usine de Groupe Coderr à Alma

Le Groupe Coderr s’apprête à investir 3,2 M$ dans l’agrandissement de son usine d’Alma. De passage dans la région jeudi, la ministre des Sports et ministre responsable de Développement économique Canada (DEC), Pascal St-Onge, a confirmé un appui de 2,8 M$ afin d’épauler l’entreprise dans ce projet.


L’agrandissement de l’usine du Parc industriel Sud permettra principalement à Coderr d’augmenter la capacité de son programme de recyclage et démantèlement d’appareils ménagers réfrigérants, lancé conjointement avec le Réseau interrégional de valorisation et de recyclage des appareils ménagers (RIVRA) en 2020.  

Jusqu’à présent, ce sont de 5000 à 6000 appareils domestiques en provenance de tout le Québec qui atterrissent annuellement à l’usine de Coderr, l’un des cinq établissements provinciaux à offrir ce service. Le projet d’agrandissement permettra non seulement de faire grimper le nombre d’appareils recyclés à 25 000 chaque année, mais aussi d’élargir leur provenance. 

La ministre du Sport et ministre responsable de DEC, Pascale St-Onge, a visité les installations jeudi.

« Nous voulons aller vers les appareils commerciaux, les unités de climatisation des toits des édifices, par exemple. Ça, ce sont tous des appareils qui ne sont pas traités en ce moment. Ce sont de nouveaux marchés que nous voulons mettre dans la nouvelle usine », explique le directeur adjoint du Groupe CODERR, Dave Gosselin. 

De nouvelles réglementations gouvernementales sont aussi appelées à faire leur apparition, ouvrant donc la porte à de nouvelles avenues pour Coderr. La responsabilité élargie des producteurs et les écofrais sur les plastiques agricoles en font partie. « On veut traiter aussi les éléments du plastique agricole dans l’usine. On se colle aux nouvelles réglementations, pour faire de la région un chef de file dans le traitement des matières et de nos gisements », avance M. Gosselin, dans un entretien avec Le Quotidien.



Ce positionnement de la part du Groupe Coderr dans le domaine de l’économie sociale est salué par Ottawa, qui a tenu à souligner l’apport de l’entreprise tant au plan économique, qu’au plan environnemental.

« Les PME font partie du plan de relance économique durable de notre gouvernement et c’est pourquoi nous les aidons à augmenter leur productivité et leur capacité de production. Le soutien de DEC au projet de Coderr est un bon exemple. Nul doute que le succès et les retombées de ce projet d’agrandissement et d’acquisition d’équipements spécialisés aideront l’entreprise d’économie sociale et ses employés à continuer de réduire la quantité de matières résiduelles et d’émissions de gaz à effet de serre », fait savoir la ministre du Sport et ministre responsable de DEC, Pascale St-Onge.

Cet appui des instances gouvernementales réjouit le Groupe Coderr, dont la mission est d’abord et avant tout de permettre la réinsertion sociale via ses opérations. L’équipe était d’ailleurs de passage en France il y a quelques semaines, afin de voir comment s’y développait le secteur de l’économie sociale.

« Il faut aller vers ça. En Europe, les entreprises d’économie sociale sont mises en valeur, et les gouvernements sont reconnaissants envers les entreprises de réinsertion et la façon dont elles travaillent », mentionne la directrice générale de Coderr, Josée Gauthier.

Avec son projet d’agrandissement, la superficie de l’usine du groupe sera accrue d’au moins 10 000 pieds carrés. Les travaux devraient débuter au printemps 2023, pour être complétés en mars 2024. Une dizaine d’emplois seront ainsi créés.

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150 000 $ POUR AGROBORÉAL

La ministre Pascale St-Onge a également annoncé un soutien financier non remboursable de 150 000 $ pour le créneau d’excellence AgroBoréal, qui se spécialise dans le développement stratégique et le rayonnement des filières boréales. Ses actions contribuent à positionner le Saguenay–Lac-Saint-Jean comme leader dans le développement alimentaire boréal et durable. 

Cet investissement permettra à l’organisme de stimuler la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) agroalimentaires régionales, en optimisant les ressources disponibles pour les différentes étapes du processus d’innovation, en plus de développer et de mettre à l’essai un modèle pilote d’accompagnement à l’innovation collaborative. 

« L’innovation permet aux entreprises agroalimentaires de la région de s’adapter à un contexte en perpétuel changement. Le soutien financier de DEC représente un levier important qui nous permettra d’optimiser l’accompagnement à l’innovation et l’accès aux ressources disponibles selon les besoins des entreprises », a commenté la directrice générale d’Agroboréal, Isabelle T. Rivard, par voie de communiqué. 

Sandra Rossignol, vice-présidente exécutive et directrice générale de la Chambre de commerce et d'industrie Saguenay-Le-Fjord, et Pascale St-Onge, ministre des Sports et ministre responsable de Développement économique Canada

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MISER SUR UNE ÉCONOMIQUE CIRCULAIRE ET PLUS VERTE

La ministre responsable de DEC était également invitée au Rendez-vous politique organisé par la Chambre de commerce et d’industrie Saguenay-Le Fjord et présenté par Le Quotidien, sur l’heure du dîner jeudi, à l’hôtel Le Montagnais. 

C’était l’occasion pour elle de rencontrer des acteurs et des entrepreneurs du milieu économique, de répondre à leurs questions et de donner sa vision pour aider les PME à se développer.

Elle a également rappelé l’objectif de DEC, qui est d’identifier les forces et les défis des entreprises afin de leur permettre de grandir et de s’épanouir, tout en les aidant à contrer l’effet de la pénurie de main-d’oeuvre par l’automatisation et la robotisation des chaînes de production.

« Si on veut que les PME demeurent fortes, il faut les accompagner là-dedans, indique Pascale St-Onge. Il faut soutenir le développement du secteur vert au niveau électrique et soutenir les entreprises traditionnelles qui veulent s’adapter et prendre ce virage vert. »

Elle croit que le Saguenay–Lac-Saint-Jean a d’ailleurs toutes les ressources qu’il faut pour devenir un leader de l’économie verte et s’assurer une place dans l’économie mondiale pour les 30 ou 40 prochaines années. 

« Il y a des minéraux critiques dans la région qui pourraient servir à faire des batteries, par exemple. On doit voir c’est quoi le potentiel au niveau des ressources naturelles et voir pour faire la transformation des produits et la distribution dans la région », ajoute Pascale St-Onge. 

Elle souhaite également développer l’économie circulaire, qui est très peu présente dans la région, seulement environ 3 % des entreprises l’appliquant. 

Enfin, elle estime qu’il est plus intéressant pour les entreprises de collaborer, en s’échangeant procédés et expertises, en favorisant le maillage et en cherchant à être complémentaires plutôt qu’en compétition.  

La ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest, était également présente pour glisser un mot.