Sexe avec un adolescent: Robert Côté écope de trois ans de prison

Robert Côté lors de son dernier passage au palais de justice de Granby, en avril 2022.

Le tribunal a condamné vendredi l'ex-vice-président aux affaires juridiques et investissements à la Caisse de dépôt et placement du Québec, Robert Côté, à trois ans de prison pour avoir entretenu une relation avec un adolescent de 14 ans.


La peine a été prononcée en début d'après-midi par le juge Paul Dunnigan, de la Cour du Québec.

Dans sa décision, le magistrat a souligné que l'accusé de 59 ans avait continué de fréquenter la victime même après avoir appris qu'elle était mineure, en 2019.

Bien que consentante, celle-ci en garde des dommages émotifs et physiques et dit aujourd'hui craindre M. Côté.

Le juge a également rappelé le risque de récidive «un peu au-dessus de la moyenne» de l’accusé et le fait qu'il ait déjà été trouvé coupable, en 2018, de possession de pornographie juvénile.

C'est cette dernière accusation, bien qu'ayant débouché sur une absolution, qui lui avait fait perdre son emploi à la Caisse de dépôt et de placement.

Ex-avocat, M. Côté a reconnu que son parcours professionnel avait été «complètement anéanti par sa faute».

Pot aux roses

Il avait rencontré sa victime à l’aide d’une application de rencontres sexuelles pour hommes.

Leur première relation a eu lieu près des tables à pique-nique d’une école primaire de Granby. Toutes les autres se sont déroulées au condo de M. Côté situé rue Principale.

Le couple s’est fréquenté pendant deux week-ends. L’accusé avait aussi menti sur son âge et n’a jamais mentionné avoir déjà fait l’objet d’une accusation criminelle.

Le pot aux roses fut découvert par la famille de l’adolescent après qu’elle ait installé une application de repérage sur son cellulaire.

Dans sa décision, le magistrat a souligné que l'accusé de 59 ans (sur la photo) avait continué de fréquenter la victime même après avoir appris qu'elle était mineure, en 2019.

À la suite de son arrestation, Robert Côté a exprimé des remords et bien collaboré avec les autorités. Il a plaidé coupable relativement tôt à une accusation de contacts sexuels avec un mineur et entamé une thérapie, qu’il a toutefois abandonnée par manque de fonds.

Le juge Dunnigan a recommandé à ce qu'il soit détenu dans un pénitencier reconnu pour offrir des traitements aux délinquants sexuels.

Il a rappelé que les crimes de cette nature commis envers les enfants étaient «particulièrement odieux» et que la participation de la victime «ne constitue pas un facteur atténuant».

«Il incombe toujours aux adultes de s’abstenir d’avoir des relations sexuelles avec des enfants», a dit le juge Dunnigan.

Me Valérie Simard-Croteau, du ministère public.

Ordonnances

M. Côté sera inscrit au Registre des délinquants sexuels pour 20 ans. À sa sortie de prison, il lui sera interdit d’être avec des enfants ou de fréquenter des endroits où il pourrait s’en trouver.

Pendant cinq ans, il lui sera aussi proscrit d’utiliser des réseaux sociaux ou des sites de rencontre.

Bien que l’audience se soit tenue à Granby, le juge tout comme l’accusé et l’avocat qui le représentait étaient en visioconférence à partir du palais de justice de Sherbrooke.

À la poursuite, Me Valérie Simard-Croteau a indiqué à sa sortie de la salle de cour que le juge avait «fait le tour des principes appropriés dans les circonstances».

Elle recommandait quatre ans de prison tandis que la défense, représentée par Me Martin Latour, suggérait plutôt un an et demi de détention assorti d’une probation de trois ans.