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CHRONIQUE / Il n’avait pas encore l’âge de voter quand sa mère l’a amené faire du bénévolat pour le Parti québécois (PQ) aux élections de 1976. « On vendait des cartes de membre pour financer le parti et on organisait des soupers spaghetti à 25 $ par personne », raconte Guy Fortin, un retraité de Jonquière qui agit cette fois comme bénévole pour le candidat de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Jonquière, Yannick Gagnon.
Il a travaillé dans les mines toute sa vie jusqu’à ce qu’il soit blessé par une explosion de dynamite qui lui a valu 16 opérations dans le dos. Il a fait du bénévolat dans la circonscription d’Ungava, auprès du candidat Luc Ferland, qui se rappelle de lui encore aujourd'hui, et à Val-d’Or. Il est arrivé à Jonquière en 1985, puis a continué de s'impliquer avec divers politiciens. Il nomme les députés péquistes Francis Dufour et Sylvain Gaudreault, brièvement dans ce cas, de même que l'ex-premier ministre Lucien Bouchard. « C’est lui qui a fait venir François Legault au sein du Parti québécois, en 1998 », se rappelle l’homme d’expérience.
Élu, François Legault a été nommé ministre de l’Éducation et ministre de la Santé dans la même année.
« Ensuite, j’ai suivi François Legault pour la CAQ. J’ai tendance à me coller à des gens qui m’inspirent », fait savoir celui qui a même reçu en cadeau une médaille de la part de l'ex-député d'Ungava Luc Ferland, du Parti québécois, pour son travail de bénévole. L'homme politique se rappelle encore de lui, et de sa mère, aujourd'hui.
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Pose de pancartes et vandalisme
Guy Fortin s’implique dans la campagne de Yannick Gagnon et s’occupe principalement des pancartes, en plus d’accompagner le candidat dans ses sorties publiques et dans son porte-à-porte. Pour ce bénévole de 40 ans d’expérience, il ne se souvient pas avoir vu autant de violence et de vandalisme dans le cadre de précédentes campagnes électorales.
« C’est choquant ! On travaille fort pour installer les pancartes, on fait ça bénévolement et dès le lendemain, on se fait vandaliser. Il faut recommencer notre travail. Je trouve ça triste, car au-delà de l’image du parti politique et du candidat, il y a des gens derrière la pose de pancartes », fait valoir l’homme de 59 ans, qui a contribué à installer plus de 300 pancartes dans le comté.
D’ailleurs, Guy Fortin m’informe qu’il a une stratégie très efficace lors de la pose. « Je les change de place régulièrement en fonction des déplacements du candidat. Des fois, je vais en placer pour quelques jours dans un quartier où il n’y en a pas. Ça fait parler les gens et ça permet de rendre visible le candidat », dit-il.
Il a également sa propre stratégie pour la journée du scrutin, en fonction des différents bureaux de vote. « J’essaie de m’arranger pour que les électeurs voient le visage de mon candidat sur les affiches en se rendant à leur bureau de vote. Je m’arrange même pour qu’ils voient son visage à au moins deux reprises en se rendant aux urnes, pour générer un impact, afin qu’ils reconnaissent son nom et son visage », raconte le vieux stratège.
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Porte-à-porte
Pour ce qui est du porte-à-porte, le bénévole d’expérience est un peu moins convaincu de son importance. « C’est le parti qui oblige les candidats à faire du porte-à-porte pour qu’il se fasse connaître. Pour ma part, je n’ai jamais constaté d’impact pour ce genre de pratique, et je suis loin de croire au principe d’une porte, un vote », exprime Guy Fortin.
Le Jonquiérois à la retraite croit davantage aux sorties publiques, quand un candidat peut rencontrer plusieurs personnes en peu de temps et serrer des mains, tout en prenant le temps de jaser avec le monde. « Se présenter devant une table dans un restaurant permet de rencontrer plus de gens en même temps. »
En plus des pancartes et du porte-à-porte, le bénévole accompagne le candidat dans ses sorties publiques. Il agit un peu comme un guide dans ses déplacements.
« Il y en a qui ont assez de choses à dire pour parler plus d’une heure avec un candidat. Dans ce temps-là, je donne une petite tape dans le dos à mon candidat. C’est le signal qu’il faut bouger. Car il y a plein de gens qui veulent le rencontrer. Moi, je vois ça dans le visage des gens autour et je m’assure qu’il puisse rencontrer le plus d’électeurs possible », fait savoir Guy Fortin, qui dit connaître son comté de A à Z.
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Ce n’est plus comme avant
Bien des choses ont changé au cours de 40 dernières années. Guy Fortin se rappelle une époque où « c’est les syndicats qui s’occupaient d’accrocher des pancartes, comme les membres de la FTQ et de la CSN ». Les syndicats se sont éloignés des campagnes électorales quand René Lévesque a coupé 20 % des salaires des employés de la fonction publique après le référendum de 1980 », met en lumière le bénévole de 40 ans d’expérience.
Guy Fortin confie n’avoir jamais vu autant de violence verbale et de vandalisme « On ne voyait pas ça avant. J’imagine que la pandémie a polarisé certaines personnes qui se laissent influencer par des leaders mal intentionnés », dit-il avec dépit.
« J’ai un de mes enfants qui refuse de se faire vacciner et qui est sous l’influence de candidats qui militent dans cette campagne électorale. Ça me décourage un peu », conclut-il.