Jusqu’à 2019, l’auteure n’avait encore aucun livre à son actif, mais plusieurs scénarios, elle qui a notamment prêté sa plume à des séries comme Les Parents, Conseils de famille, L’oeil du cyclone et Indéfendable, plus récemment.
Après un premier ouvrage humoristique destiné aux adultes, elle s’est lancée dans la littérature jeunesse, en pleine pandémie, lorsque ses autres contrats ont été mis sur pause. C’est d’ailleurs la crise sanitaire qui lui a inspiré les trois tomes de L’Après, qu’elle qualifie comme sa « série Netflix », avec suspense, adrénaline et action.
« J’ai décidé d’écrire une histoire où un virus tuait tous les adultes de la planète, où il restait juste les adolescents et les enfants, en mode survie », résume Emilie Ouellette, précisant que le récit a une forme « brute » qui plaît aux ados.
C’est par TikTok qu’elle s’est mise à partager son livre, à raison d’un chapitre par jour, sans penser, au départ, que le tout serait publié. Elle pouvait alors échanger en temps réel avec son jeune public, développant avec lui une complicité qui se veut bien palpable aujourd’hui, même en dehors du cadre virtuel.
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« As-tu vu la madame de TikTok ? », demandaient des jeunes à leurs parents en apercevant l’auteure, mercredi, à Saint-Félicien. « Et là, les adultes sont comme : ‘‘ C’est qui, elle ? ’’ », rigole celle qui est aussi humoriste.
Jeudi, au Centre des congrès du Delta Saguenay, pour le Salon du livre du Saguenay–Lac-Saint-Jean, les enfants se comptaient par dizaines devant elle, riant à ses blagues et réclamant des dédicaces, au terme de son énergique présentation.
Certains avaient en main une copie d’un des deux tomes de Fab (Éditions Petit Homme), la « série Disney + » d’Emilie Ouellette, pour un public quelque peu moins averti, selon elle. L’histoire porte le nom de la protagoniste, une jeune fille de 12 ans aux portes du secondaire, et dont les deux mamans viennent de se séparer.
« Il y en a une qui décide d’aller vivre à Rouyn-Noranda, en Abitibi, et l’autre à Rimouski, dans le Bas-du-Fleuve. La bonne idée des mères de Fab, c’est de dire tu vas aller vivre six mois quelque part, six mois ailleurs et après ça, tu décideras où tu veux aller vivre. Déjà, on a le goût de la prendre dans nos bras ! »
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L’auteure y aborde des thèmes tels que l’homoparentalité et l’intimidation, sans que ceux-ci occupent une place centrale dans le récit. « L’histoire n’est pas à propos de ça, c’est comme normalisé. Après ça, elle va à Rimouski et on la suit là aussi. Fab, on la tient dans nos bras, on rit, on pleure, on a le goût d’être avec elle. »
Diplômée de l’École nationale de l’humour, celle qui habite à Montréal avait remarqué par le passé qu’il n’existait que peu – ou pas – de contenu humoristique « ciblé » pour les ados. C’est un peu la place qu’elle a cherché à prendre sur TikTok, où elle parodie des profs ou des belles-mères, entre autres imitations. « Je voulais offrir aux ados un exutoire le fun. »
Aidée par ses études en travail social, Emilie Ouellette se fait un devoir de rediriger vers les bonnes ressources les nombreux jeunes qui s’ouvrent à elle.
« Je suis full vieille pour eux autres. Mais en même temps que je les fais rire, des fois, je leur donne aussi mes opinions sur des sujets tabous. Il y a beaucoup de jeunes qui viennent me parler en privé de ce qu’ils vivent. Ils sont tellement stressés, ont tellement de pression de performance, vivent ben des affaires. Moi, je me vois comme une courroie de transmission. »