Avec sa curiosité naturelle d’enseignant et de passionné d’environnement, l’homme est parti à la découverte de la longue histoire de ce cours d’eau — qu’il qualifie de «robinet d’eau potable de Cowansville» —, en s’attardant également sur son tracé et son état de santé. Là-dessus, on apprend que la branche sud-est de la Yamaska demeure relativement peu polluée.
Pour étayer son propos, M. Benoit a fait appel à une dizaine de citoyens et d’intervenants qui partagent un intérêt marqué pour la Yamaska Sud-Est, son passé et ses paysages.
Parmi eux, on retiendra entre autres les explications étoffées de l’auteur et pêcheur Luc Desjarlais, celles du géomorphologue Bruno Landry — qui rappelle la présence de l’ancienne mer de Champlain sur le territoire —, et les récits de l’archiviste du Musée Lac-Brome, Anne-Marie Charuest.
Tronçon sans nom
Étienne Benoit raconte que la réalisation de son œuvre lui a par ailleurs réservé une surprise. Un segment long de 13 km, prenant sa source au mont Gagnon à Sutton et baptisé à tort rivière Yamaska Sud-Est, était en fait un ruisseau sans nom.
«J’ai alors entrepris des démarches, j’ai formé un comité, pour lui donner un nom officiel. Nous l’avons finalement nommé le ruisseau Westover, en lien avec la famille Westover qui a été hyper importante dans le coin de Sutton Junction».
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Ce sujet en soi fera d’ailleurs l’objet d’un autre documentaire — aucunement prévu à l’origine — qui sera présenté cet hiver à Sutton Junction.
La rivière Yamaska Sud-Est ne débute donc pas au mont Gagnon à Sutton, mais plutôt au parc Call’s Mills, à la jonction du ruisseau de Jackson et du ruisseau North Branch, précise le documentariste.
Une année de travail
Une année de recherches, de préparation, d’entrevues et de sorties sur le terrain lui a été nécessaire pour mettre au monde Balade sur la rivière Yamaska Sud-Est.
Avec le recul, le réalisateur croit avoir bien cerné les enjeux et la nature de la rivière à travers la trentaine de minutes que dure le documentaire.
«Je parle entre autres du hameau de Call’s Mills, du moulin qu’il y avait à West-Brome, des zones inondables, du problème de sédimentation, de la géologie...», énumère-t-il, en précisant qu’il ne s’agit pas d’un documentaire-choc.
«Mon but dans tout ça est de faire découvrir notre bassin versant sur une note positive. J’essaie de créer un sentiment d’attachement chez les gens. Je suis certain que lorsque les gens connaissent et aiment quelque chose, ils ont envie de le protéger.»
« Étienne a su démontrer la fragilité de cette rivière et les enjeux auxquels nous devons faire face, affirme pour sa part le président du Comité de sauvegarde du bassin versant du lac Davignon, Pierre St-Arnault, dont fait aussi partie M. Benoit. Comme organisme voué à la protection de la qualité de l’eau du lac Davignon et de son bassin versant, le CSBVLD se préoccupe notamment de l’apport de sédiments provenant de ce principal tributaire du lac Davignon.»
Le dernier film de la trilogie d’Étienne Benoit portera sur le troisième affluent du bassin versant du lac Davignon, le ruisseau North Branch, et sera lancé publiquement l’an prochain.