« Nous allons faire une offensive auprès des enseignants retraités pour de la suppléance à court terme. En général, ils ne veulent pas revenir, mais là, nous allons mettre des conditions favorables. Selon leur désir, ils pourront donner une journée par semaine, à leur choix. Aussi, depuis un an ou deux, ils n’ont plus le taux horaire de suppléance, mais celui qu’ils avaient à leur départ, où ils étaient rendus dans l’échelle salariale », précise M. Boivin.
Selon l’analyse qui a été faite récemment, 25 % des enseignants vont partir à la retraite d’ici 2025 et 40 % d’ici 2030. Ce sont des estimations, prévient M. Boivin, car certains quittent plus tôt ou plus tard, mais les chiffres donnent un bon portrait de la situation. Et ce sont les mêmes données à l’échelle provinciale, selon lui.
Marie-Ève Bernard, conseillère en communication, confirme que le CSS est toujours à la recherche d’enseignants, mais actuellement, ce serait surtout pour la banque de remplaçants.
« Là, il ne nous en manque pas tant, mais s’il y en a qui partent en congé, nous aurons des problèmes. »
La situation est plus difficile en mathématiques et en sciences, ce qui inquiète M. Boivin, car il n’y a pas beaucoup d’étudiants dans ces matières sur les bancs d’école et plusieurs retraites sont également à prévoir.
Psychologues
La situation des psychologues n’est pas plus rose, explique M. Boivin. Selon lui, il y en a déjà eu neuf à l’emploi du CSS et il en faudrait six pour répondre aux besoins actuels des élèves. Mais ils ne sont que deux pour les 35 écoles du secteur jeune... pour 6800 élèves.
Une Française originaire de Cannes est récemment venue en visite exploratoire. Le directeur général espère que le résultat de son séjour sera concluant.
UQAC
La semaine dernière, lors de la tournée du recteur de l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC), Ghislain Samson, la direction du CSS du Pays-des-Bleuets en a profité pour lui parler de la situation.
« Oui, nous avons dit que la situation est précaire et nous leur avons demandé leur appui. C’est préliminaire, mais ils sont ouverts à nous aider », a confirmé M. Boivin.
Le problème, c’est la distance avec l’UQAC, explique M. Boivin, ce qui en fait le CSS le plus touché dans la région quant à la situation de la main-d’oeuvre. En effet, les étudiants en enseignement se tournent davantage vers les CSS des Rives-du-Saguenay ou De La Jonquière pour faire de la suppléance, et ce, pour des raisons de proximité.
« Aussi, les deux MRC sur notre territoire, Maria-Chapdelaine et Domaine-du-Roy, sont les plus vieillissantes de la région et la population active diminue. Et comme ailleurs dans la région, il n’y a pas tant d’immigration », rappelle le directeur général.
Pour ce qui est des travailleurs étrangers, M. Boivin assure que le CSS continuera d’être présent dans les salons et dans les initiatives de recrutement international, notamment en France et au Maroc, précise-t-il.
Le 25 août dernier, le CSS a tenu un salon de l’emploi où une centaine de personnes se sont déplacées, en plus de 80 candidatures qui ont été transmises par courriel. Mme Bernard confirme que cette initiative a permis au CSS de se « faire connaître en tant qu’employeur, en plus de combler des besoins, entre autres, en suppléance, dans les services de garde, en éducation spécialisée et en travail social ».
« Nous avons eu un beau succès. Certains sont revenus, mais c’est à l’unité. On s’entend qu’il n’y a pas de débarquement massif », ajoute M. Boivin.
Autres Centres de services scolaires
Au Centre de services De La Jonquière, trois enseignants sur les 582 du secteur jeune (préscolaire, primaire et secondaire) ne sont pas légalement qualifiés. De ce nombre, un est en voie d’obtenir son autorisation provisoire d’enseigner et deux sont en demande d’une tolérance d’enseigner auprès du ministère de l’Éducation.
Au CSS du Lac-Saint-Jean, le conseiller en communication Daniel Migneault explique que cette mesure n’est pas « largement employée » en début d’année.
« Présentement, nous en avons quatre, surtout dans les matières spécialisées, comme la musique et l’anglais, ce qui représente moins de 1 % de notre personnel. Nous avons parfois recours à cette mesure en cours d’année, mais cela demeure rare. Par exemple, pour l’ensemble de l’année scolaire 2021-2022, nous avons eu recours à une quinzaine d’enseignants non légalement qualifiés sur quelque 535 enseignants. Nous avons plusieurs autres moyens à notre disposition avant de recourir à cette mesure », précise-t-il.
Actuellement, il y a 636 enseignants au CSS du Lac-Saint-Jean, nombre qui n’inclut pas les suppléants.
Finalement, aux Rives-du-Saguenay, six enseignants ont été embauchés avec une tolérance d’engagement.