Un débat sur la transition écologique hanté par GNL Québec

L’auditorium Daniel-Vaillancourt de l’école secondaire Charles-Gravel a été le théâtre mardi soir d’un débat sur la transition écologique réunissant les représentants régionaux de quatre partis en lice aux élections provinciales.

L’auditorium Daniel-Vaillancourt de l’école secondaire Charles-Gravel a été le théâtre mardi soir d’un débat très cordial sur la transition écologique, réunissant les représentants régionaux de quatre partis en lice aux élections provinciales. Un sujet, à priori clos, a régulièrement été ramené sur la table par le candidat du Parti conservateur (PCQ) dans Chicoutimi, Éric Girard, qui voit dans le projet de GNL Québec une solution pour une transition écologique verte et juste.


Andrée-Anne Brillant et Gilbert Simard, respectivement de Québec solidaire (QS) et Climat Québec dans Dubuc, ainsi que la candidate du Parti québécois (PQ) dans Jonquière, Caroline Dubé, étaient également présents à ce débat, organisé par le mouvement Mères au front de Saguenay et animé par Marie-Claude Verschelden, conseillère en développement économique.

Les candidats du Parti libéral du Québec (PLQ) et du gouvernement sortant, la Coalition avenir Québec (CAQ), ont cependant refusé d’y participer.



Ceux ayant répondu favorablement à l’invitation se sont ainsi affrontés autour de six enjeux environnementaux majeurs, en soulevant des pistes de réflexion afin que la transition écologique ne se fasse pas au détriment de l’économie. Ils ont d’abord été invités à présenter leurs propositions phares pour une transition socioécologique, avant de s’attaquer plus spécifiquement aux émissions de gaz à effet de serre (GES), au support que doivent recevoir les petites et moyennes entreprises (PME), à la qualité de l’air, à la protection de la biodiversité -notamment des aires protégées-, et enfin à la pérennisation de l’eau pour les générations futures.

Caroline Dubé, candidate dans Jonquière pour le Parti québécois

Si chacun des candidats présents avait des objectifs variés et des propositions somme toute facilement applicables pour les différentes thématiques, le candidat du PCQ voyait quant à lui l’innovation et le retour du projet GNL Québec comme étant la solution.

Réduction des GES

À la question « comment peut-on agir localement pour réduire les GES ? », trois des quatre candidats ont affirmé qu’il fallait miser sur le transport en commun.

Andrée-Anne Brillant a répondu vouloir promouvoir ce service, notamment en développant un « cocktail de transports » et en augmentant le budget annuel de la Société de transport du Saguenay (STS) afin de lui permettre d’améliorer ses services de desserte.



Elle est rejointe sur ce dernier point par Gilbert Simard de Climat Québec, qui souhaiterait également investir dans le service de transport en commun pour le rendre plus accessible et plus pratique.

Une trentaine de personnes étaient réunies dans l’auditorium Daniel-Vaillancourt pour assister au débat sur la transition écologique, mardi soir.

Caroline Dubé emboîte le pas à ses deux rivaux en soutenant que le PQ a déjà pris des engagements en ce sens, proposant l’instauration d’une passe climat qui permet d’utiliser les transports en commun, urbains et périurbains pour 1 $ par jour, soit 365 $ par an.

Un aspect sur lequel n’est pas du tout d’accord Éric Girard, qui pense à rendre le transport en commun en région gratuit pour tous afin de se rendre compte s’il y a une réelle demande ou non. « Les bus en régions sont vides. Si on voit que beaucoup de gens l’utilisent, c’est qu’il y a une demande et on pourra augmenter et améliorer le service, mais dans le cas contraire, ça ne sert à rien », a-t-il résumé.

Il considère également que le Québec fait figure d’exemple en n’émettant que 0,18 % des GES sur la planète. S’il est élu le 3 octobre prochain, il envisage plutôt encourager l’entrepreneuriat et se tourner vers une richesse locale, le gaz naturel liquéfié (GNL), qui peut facilement s’exporter et « contribuer à la baisse globale des GES dans le monde ».

Transition socioécologique

Pour supporter les petites et moyennes entreprises vers ce tournant au vert, la candidate du PQ propose de former un groupe de travail interministériel pour la transition juste, de dresser un portrait des impacts qu’elle peut engendrer et des solutions qui peuvent être apportées, et d’amorcer l’électrification des machines agricoles pour remplacer l’essence.

Andrée-Anne Brillant, candidate dans Dubuc pour Québec solidaire

Gilbert Simard pense pour sa part qu’il faut développer le tourisme en mettant en valeur le Lac et le Fjord, et effectuer la transformation des produits forestiers dans la région.



Le candidat du PCQ réitère son appui à GNL Québec, qui permettrait de générer 300 emplois, et affirme que le parti souhaite mettre un fonds de 100 millions de dollars à disposition de la Ville pour les infrastructures de Port de Saguenay, afin d’y attirer des entreprises locales et internationales. Quant à Andrée-Anne Brillant, elle indique que QS souhaite instaurer une gouvernance climatique.

Qualité de l’air

La pollution de l’air engendrée par la fonderie Horne à Rouyn-Noranda a vite fait d’inquiéter quant au respect des règlementations par les entreprises.

Éric Girard, candidat dans Chicoutimi pour le Parti conservateur

Le PQ souhaite se montrer intransigeant quant à la qualité de l’air et au risque de contracter des maladies, souhaitant commencer par augmenter les subventions de la Santé publique, tout en protégeant les lanceurs d’alertes.

Pas de compromis non plus pour la candidate de QS, qui dénonce l’usine de Vaudreuil, à Jonquière, qui émet deux fois plus de fluor que ce qu’elle ne devrait, et qui devrait être remplacée en 2025. Elle pense également que l’instauration d’une taxe carbone pour les entreprises qui polluent le plus serait un bon incitatif pour les forcer à respecter les normes en vigueur.

Éric Girard a pour sa part prôné l’innovation, qui permettrait aux entreprises de contrôler la pollution de l’air. Et, une fois de plus, le projet de GNL Québec. « Ce qui produit le plus de particules de pollution dans l’air, c’est quand le charbon brûle », a-t-il affirmé.

Biodiversité

Concernant les aires protégées et l’atteinte des cibles fixées par Québec, tous les candidats sont en faveur de faire des efforts afin d’atteindre 30 % des territoires protégés d’ici 2030. Caroline Dubé a proposé d’inclure davantage les communautés autochtones dans les décisions concernant les aires protégées, Gilbert Simard d’engager un membre des communautés pour protéger les territoires, et Éric Girard d’encourager l’évolution des technologies qui permettraient de construire sans déranger la biodiversité.

Le candidat pour Climat Québec dans Dubuc, Gilbert Simard

Andrée-Anne Brillant a cependant reproché au ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) d’avoir gardé 62 projets d’aires protégées qui avaient été écartés.

L’eau

Concernant les façons d’assurer aux générations futures le loisir de jouir d’une eau propre, tous les candidats ont pointé du doigt le traitement et le déversement d’eaux usées dans les rivières, tout en assurant vouloir resserrer les normes. La modernisation des stations d’épuration et des fosses septiques était également à l’ordre du jour. Chacun est d’accord pour dire qu’une subvention pour moderniser le système ne ferait pas de mal.