En plus d’être imposant, le public était réactif, applaudissant à certains moments clés et lançant des commentaires à voix haute. Une étudiante s’est même permis de s’immiscer dans un échange sur le manque de financement en culture entre le candidat de la Coalition avenir Québec, Yannick Gagnon et le coanimateur Pierre Turcotte, qui enseigne en politique.
Tandis que M. Gagnon défendait le bilan du gouvernement Legault en culture, la jeune femme a lancé : « On a détruit la culture pendant deux ans ! »
« Je ne dis pas que c’est parfait, a répondu le candidat. Vous êtes d’accord avec M. Pierre, et c’est correct. Mais des gestes concrets ont été réalisés. On pense ici au [Théâtre] Palace, qui a été rénové. »
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Le caquiste a également été la cible d’attaques de la part des candidates Karla Cynthia Garcia Martinez (Québec solidaire) et Caroline Dubé (Parti québécois). Elles se sont alliées par moments, notamment lorsqu’il a été question d’environnement.
Les deux femmes se sont empressées de lui dire que ni lui ni ses collègues n’étaient présents la veille au débat sur la transition écologique. L’aspirant député a tout de même pu présenter la position de sa formation.
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« Il y a une course contre la montre et une des énergies les plus vertes au monde, c’est l’hydroélectricité. On a 3 % de l’eau douce au Québec. Par contre, 97 % sont répartis ailleurs dans le monde et ils se préparent. Les gens qui étudient en génie et dans les domaines techniques, l’avenir passe par la recherche et l’innovation. On a tout pour être sur le podium. »
Pour sa part, la candidate de QS a martelé l’objectif de réduire de 55 % les GES au Québec d’ici 2030. Elle a ensuite rappelé le budget carbone que souhaite imposer son équipe aux entreprises plus polluantes. Mme Dubé a renchéri que sous un gouvernement péquiste, les GES seraient réduits de 40 %.
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La candidate du Parti conservateur du Québec, Isabelle Champagne, a fait cavalier seul, ramenant le projet de GNL Québec comme partie prenante de la lutte contre les changements climatiques. « GNL, c’est un groupe pour l’environnement avec très, très peu de GES. C’est un gaz qui ne peut jamais exploser. Il y a eu de la mal-information là-dessus. Je vous pousse à aller voir tout ça sur Internet. C’est un futur pour vous. »
Elle s’est aussi retrouvée isolée lorsqu’un étudiant a demandé aux autres participants au débat s’ils prévoyaient un remboursement de 500 $ pour les gens qui s’inscrivent dans un centre de conditionnement physique, tel que proposé par Éric Duhaime.
« Je serais surpris que M. Legault donne 500 $ à ceux qui benchent », s’est contenté de dire Yannick Gagnon.
Son adversaire solidaire a ajouté : « On voit la priorité des partis. On est dans une crise économique et sociale, et on vous propose d’aller au gym. La santé, c’est fondamental et QS va offrir la santé psychosociale gratuite à tout le monde. »
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Sur le transport collectif
Le Parti québécois propose une passe climat annuelle. Le transport en commun coûtera ainsi 365 $ par personne ou 1000 $ pour une famille. Il est aussi question de donner davantage d’argent aux villes pour mieux déployer leur service d’autobus.
Pour le caquiste tout comme Karla Cynthia Garcia Martinez, il faut revoir le financement des sociétés de transport.
Isabelle Champagne a plutôt un projet de taxi qui serait offert 24 h sur 24 aux étudiants.
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Sur l’éducation
Tous les aspirants députés s’entendent pour dire qu’il faut davantage de logements pour les étudiants, qui sont victimes de la pénurie et de l’augmentation du coût des loyers.
Un jeune homme qui étudie en travail social les a sensibilisés à la liste du programme bourse Perspective. Il trouve injuste de ne pas y avoir accès alors qu’il y a une pénurie de main-d’oeuvre dans ce domaine et que d’autres formations en santé et services sociaux s’y retrouvent.
Au-delà de ce programme, les trois candidates ont glissé que leur parti respectif prévoit augmenter le financement des prêts et bourses.
Sur la culture et le français
Une réponse d’Isabelle Champagne concernant la protection de la langue française a fait tiquer la péquiste Caroline Dubé, lorsque la première a mentionné qu’« on parle de la langue. On parle de notre culture. On parle de notre patrimoine. Le patrimoine, je pense que c’est hyper important. On a tendance à laisser aller ça de côté parce qu’on a une province qui a beaucoup d’immigrants, et j’en suis bien heureuse. Je suis métisse moi-même, alors je n’ai rien contre ça. La langue française, c’est hyper important, mais c’est important aussi de parler anglais parce que ça ouvre des portes. Alors, oui français, oui patrimoine et oui culture, mais on a bâti ce pays-là à deux. Anglais et français. »
La réplique de celle qui souhaite succéder à Sylvain Gaudreault a été rapide. « Pour la protection de la langue française. C’est comme de dire que le développement, c’est contre l’environnement. Le français, le protéger, ce n’est pas contre l’anglais. C’est juste que l’anglais n’a pas besoin d’être protégé. Lady Gaga n’a pas besoin de moi pour protéger sa langue. »
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Sur les Premières Nations
« Comment comptez-vous créer un nouveau lien de confiance avec les Premières Nations et diminuer le racisme dont elles font l’objet ? », a demandé une jeune femme pour clore la rencontre.
Les réponses de Caroline Dubé et de Yannick Gagnon allaient dans le même sens. Ils ont insisté sur le fait que les représentants des Premières Nations doivent être invités à s’asseoir aux tables de discussions, notamment lorsqu’il est question de foresterie, de barrages hydroélectriques et de caribou.
Mme Garcia Martinez a reproché au candidat caquiste que sa formation ne veut pas reconnaître le racisme systémique.
La candidate conservatrice a semblé particulièrement touchée par cette question. « Pour avoir travaillé à Fermont, à la Manouane et à Iqualuit, le problème, je le connais et je l’ai vu. J’ai de la famille qui reste à Kuujjuaq présentement. Le problème, il est là et il est criant. Il faut les intégrer à nous et il faut arrêter de leur enlever leurs droits. Je vais travailler fort là-dessus pour que ces gens-là soient intégrés. »