Rio Tinto confirme son centre de refonte d’aluminium au Complexe Jonquière

Rio Tinto a procédé à l'annonce de son nouveau centre de refonte d'aluminium vendredi 

Voulant continuer à diminuer son empreinte écologique, Rio Tinto annonce qu’un centre de refonte d’aluminium recyclé sera intégré aux salles de cuves précuites de l’Usine Arvida. Il s'agit d'un investissement de 35 millions de dollars, qui créera une dizaine d'emplois.


L’entreprise planche sur ce projet depuis un bon moment,  comme l’avait écrit Le Quotidien en avril dernier.  L’annonce a été faite vendredi matin, à Jonquière, devant un parterre d’invités réunissant entre autres la ministre Andrée Laforest, ainsi que les députés Sylvain Gaudreault, Mario Simard, et Alexis Brunelle-Duceppe. La mairesse de Saguenay, Julie Dufour, a aussi participé à l’annonce par l'entremise d'une vidéo tournée en Corée, où elle se trouve toujours.

Avec ce nouveau centre de refonte, la multinationale vise la production annuelle de 30 000 tonnes d’aluminium post-consommation, qui seront réintégrées à 100% dans les opérations de l’entreprise.

«Grâce à son nouveau centre de recyclage, Rio Tinto deviendra le premier producteur d’aluminium primaire en Amérique du Nord à intégrer les rebuts post-consommation à ses activités de production», a indiqué le directeur exécutif des Opérations Atlantique pour la division aluminium de Rio Tinto, Sébastien Ross, lors de la présentation du projet.

Afin de s’approvisionner, la multinationale récupérera des rebuts d’aluminium recyclés en provenance principalement d’entreprises québécoises, comme des anciennes pièces automobiles, des cadres de portes ou des cadres de fenêtres. Ceux-ci seront ensuite traités et acheminés par ballot au centre de refonte.

«Ce qui est vraiment important pour être compétitif, c’est d’aller s’approvisionner de rebuts le plus près possible.  De là notre prétention d’aller les chercher dans la grande région de Montréal, dans la région de Québec et dans l’Est de l’Ontario», précise Sébastien Ross. Certaines ententes auraient d’ailleurs déjà été conclues à ce sujet, mais le directeur des opérations a refusé de dévoiler les entreprises visées.

L’aménagement de la nouvelle infrastructure débutera en octobre 2022, pour être totalement fonctionnelle d’ici le deuxième trimestre de 2024. Celle-ci prendra place dans un bâtiment déjà existant, mais qui ne serait pas une salle de cuve actuelle.

Avec le nouveau centre de recyclage annoncé vendredi, Rio Tinto chiffre à 30 M$ les retombées économiques estimées pour le Québec, dont 19 M$ seront dans la région. En avril dernier, l’entreprise a également inauguré un four de refonte à l’Usine Laterrière pour l’aluminium provenant des activités d’électrolyse. 

L’aluminium recyclé consomme beaucoup moins d’énergie que le métal de première coulée. Une tonne d’aluminium de première coulée nécessite 13 mégawatts d’électricité contre 0,75 mégawatt pour la refonte de la même quantité d’aluminium recyclé.



Michel Potvin, Jean-François Leblanc, Sébastien Ross, Andrée Laforest et Donat Pearson

Toujours en attente d’une annonce pour AP60

Les employés d’Arvida attendent maintenant le nouveau plan d’affaires de la multinationale pour les cuves AP60. Selon plusieurs sources, le chiffre de 80 nouvelles cuves pour une aluminerie d’une capacité de production de 225 000 tonnes métriques est avancé par la haute direction. Une donnée que le directeur des opérations n’a pas voulu confirmer, affirmant que le nombre de 16 cuves était toujours «l’absolu minimum».

«Ce que nous voudrions annoncer d’ici un mois, un mois et demi, c’est que nous allons lancer la dernière phase de faisabilité avec un nombre ‘‘X’’ de cuves.  Ce n’est pas le projet. Nous allons faire l’étude de faisabilité, et probablement que d’ici l’année prochaine, nous serons en mesure d’annoncer le projet», estime Sébastien Ross.

Le président du Syndicat national des employés de l’aluminium d’Arvida (SNEAA-Unifor), Donat Pearson 

Du côté du Syndicat national des employés de l’aluminium d’Arvida (SNEAA-Unifor), même si on se dit très satisfait de l’annonce d’un nouveau centre de recyclage, le président, Donat Pearson, ne se cache pas sur ce qu’il aurait réellement souhaité entendre.

«Si vous me parlez de 2025 pour la fermeture des précuites, à date je n’ai pas d’annonce, je n’ai pas de prolongation pour AP60, et les 16 cuves sont toujours en stand by parce qu’ils étudient autre chose. Sur ça je ne suis pas satisfait parce que ça ne va jamais assez vite. Les investissements, il faudrait les avoir le plus rapidement possible pour sécuriser nos travailleurs, et regarder par en avant. 35 M$ c’est bien, mais ce n’est pas le ‘‘majeur’’ que l’on souhaite fortement.  Ça nous prend des annonces et ça nous prend des réponses», partage Donat Pearson au Quotidien.