Le couple derrière le Camping Saguenay, Jocelyn Villeneuve et Claire Tremblay, est à quelques permis et certificats près de pouvoir rêver à la grande ouverture, initialement prévue en 2021, puis repoussée à 2022. Aujourd’hui, elle est souhaitée pour l’été 2023. En effet, la préparation du site prend plus de temps que prévu en raison du processus administratif. « Les lois sont là et on doit les suivre », déclare Jocelyn Villeneuve.

Les propriétaires du terrain d’environ 140 acres tiennent néanmoins à souligner « qu’ils n’ont pas à se plaindre » et qu’ils sont reconnaissants de l’aide et du soutien que les différents acteurs administratifs leur ont offerts dans les cinq dernières années.

Signe de l’intérêt envers le projet, en quelques semaines seulement, les 250 places rendues disponibles à ce stade ont été attribuées. « Encore aujourd’hui, on reçoit quatre à cinq appels chaque jour », note Claire Tremblay.

Une poignée de bâtiments de services, 26 chalets et un total de 300 places seront prêts pour l’ouverture. Les promoteurs porteront le nombre de terrains à 500 et de chalets à 52 dans les prochaines années.

Le site comporte quelque six kilomètres de chemins, un défi de taille considérant les nombreuses pentes et la forêt assez dense. Toutefois, le couple croit qu’il peut transformer les difficultés de la topographie, qui permet d’admirer une vue impressionnante de la rivière Saguenay, en un autre élément attractif : le vélo de montagne. Un peu plus de huit kilomètres de sentiers cyclables et piétons sont déjà aménagés et pourront servir pour le fatbike.

La saison hivernale ne semble pas intimider le duo d’entrepreneurs. Des chalets imitant le concept des minimaisons et construits à partir de conteneurs maritimes usagés sont isolés pour les temps froids. Les amateurs de motoneige pourraient devenir une clientèle à cibler, avance Jocelyn Villeneuve.

En soudant 15 des conteneurs maritimes achetés, l’équipe, composée de quatre à cinq personnes, en plus des promoteurs, a réussi à bâtir une salle commune, laquelle abritera un restaurant pouvant accueillir des centaines de clients. Les équipements de cuisine, les chaises et les tables y sont déjà en grande partie entreposés. Un salon de coiffure y logera également, quelques jours par semaine.

80 % de matériaux recyclés

Le projet a été bien accueilli au ministère de l’Environnement, selon les dires de M. Villeneuve, le futur camping semblant être un bon exemple en matière de recyclage.

Les conteneurs usagés utilisés dans la construction des chalets, de l’accueil et de la salle commune constituent le meilleur exemple de cet effort écologique. Tout comme les fenêtres, dont les vitres sont pratiquement toutes issues de l’ancienne usine Cascades, démolie en 2017. À l’intérieur se cachent d’autres éléments qui proviennent de bâtiments démolis ou de commerces disparus, par exemple des planches de bois décoratives de l’ancienne P’tite Grenouille de Chicoutimi.

Les toits de plusieurs unités utilisent une combinaison de coeurs de porte, encore une fois en provenance de l’ancienne usine Cascades, et de poutres en bois.

Même si certains matériaux sont usagés, l’intégrité des structures n’en est pas diminuée, assure Jocelyn Villeneuve, qui possède énormément d’expérience en construction. Selon lui, il est difficile de faire plus solide. « Les conteneurs, c’est de l’acier. Ils sont faits pour en avoir 20 autres comme eux sur le dessus quand ils sont sur des bateaux. »

Pour le moment, il reste plusieurs étapes administratives avant l’ouverture officielle du Camping Saguenay. Mais les efforts déployés et le travail déjà accompli donnent bon espoir à Jocelyn Villeneuve et Claire Tremblay de pouvoir prochainement montrer au grand public la réalisation de leurs ambitions.