La Baie: le ministère des Transports se prépare à adoucir la pente

« On sait comment faire. Ce n'est pas la première fois qu'on fait face à une telle situation », a assuré Denis Demers, ingénieur en géotechnique au ministère des Transports en ouverture de rencontre technique sur le glissement de terrain de La Baie.


Au cours des prochaines semaines, la pente où est survenu l'événement sera adoucie.  Les ingénieurs sont à faire leurs calculs, a précisé M. Demers. 

Les travaux seront amorcés en haut de la cicatrice de glissement pour ne pas exposer les travailleurs à des risques inutiles. « Tout le pourtour de la cicatrice sera excavé. »

Il a rappelé que quatre maisons devront être démolies sur l'avenue du Parc en plus de celle déjà détruite par le glissement. 

Quatre autres maisons sont à déterminer et les propriétaires connaîtront leur sort dans environ deux semaines.

Entre 67 et 71 maisons pourront être réintégrées de façon sécuritaire. « On se pose toujours la question, est-ce qu'on coucherait dans cette maison l'esprit en paix? »

À plus long terme, M. Demers assure qu'après les travaux, le secteur sera très sécuritaire. 

Une fissure signalée en avril 

Le signalement d'une fissure sur le terrain d'une résidence a été fait le 11 avril et des spécialistes se sont rendus sur place. 

Le 26 avril, le MTQ a recommandé l'évacuation de 3 résidences et l'installation de blocs de béton. Le glissement s'est produit le 13 juin et 23 autres maisons ont été évacuées. 

La fin de semaine dernière, les événements se sont précipités. L'évacuation de 53 résidences a été faite en prévention parce qu'il y a de l'argile dite sensible. « La probabilité est très faible, mais il pourrait se créer ce qu'on appelle une coulée argileuse. Dans ce cas des vies étaient en danger. »

Chaque année, 200 cas de glissement sont signalés au Québec. À Saguenay, depuis 2008, une dizaine de cas ont été détectés précocement et des interventions ont été faites.

Un événement de cette ampleur dans un secteur sans cours d'eau est exceptionnel a précisé l'expert.  

Il ajoute que ça peut prendre des mois et même des années avant que la masse glisse. « En avril, on pensait qu'on aurait le temps de faire les études géotechniques pour stabiliser le terrain. »

M. Demers précise que la pluie abondante au début du mois de juin a grandement contribué à la situation actuelle. Il est tombé 157 mm au début du mois alors que la moyenne est de 89 mm.

Situation critique 

La situation est aujourd'hui plus critique qu'en avril puisque la pente est plus abrupte avertit le spécialiste en mouvement de sol. « Sur le pourtour de la cicatrice du mouvement, c'est dangereux. Des portions peuvent glisser à tout moment. »

Selon les prévisions, ces tranches de sol peuvent atteindre jusqu'à 15 mètres de largeur.

La présentation a été faite aux sinistrés quelques heures avant. La mairesse Julie Dufour a mentionné que beaucoup de questions ont été posées par rapport aux compensations financières et les travaux qui seront faits. « Aujourd'hui, on a parlé d'angoisse, de résilience, on a même réussi à rire », a commenté Mme Dufour.

La mairesse a profité de cette tribune pour rappeler que plusieurs meubles et électroménagers sont recherchés. Il est possible de remplir un formulaire sur le site internet de la Ville.

Depuis la mise en ligne du lien mardi midi, 59 meubles et électroménagers ont été offerts ainsi que 34 logements.