Ils ont été élevés ensemble pendant quatre ans. Ils sont passés à un but d’être obligés de se disperser aux quatre coins de l’Amérique, en demi-finale.
Ils ont plutôt gagné ensemble la coupe du Président, un exploit unique en 53 ans d’histoire de hockey junior à Shawinigan, ce qui a mené à une semaine de festivités.
À partir d’ici toutefois, le décompte est impossible à stopper.
Au plus tard le 29 juin, cette équipe rassemblée autour de Mavrik Bourque va déposer les armes.
Le capitaine a été clair durant la parade, il assure que son club avait encore faim. Que le party des derniers jours n’avait rien gâché. Les joueurs veulent profiter au maximum de cette ultime fenêtre qui s’offre à eux. «On y va pour la coupe Memorial, let's go!», a-t-il lancé à la foule sur l’avenue Willow mercredi.
On verra assez rapidement si Bourque est un bon analyste. Un simple coup d’œil aux alignements suffit pour comprendre que les Cataractes auront de l’adversité comme jamais au tournoi.
Rien de plus normal, c’est un championnat national.
Succès collectif
Les Cataractes s’amènent au Nouveau-Brunswick dans la peau de négligés.
Tout le monde attendait les Islanders de Charlottetown ou les Remparts de Québec. Le Phoenix de Sherbrooke revenait lui aussi dans les discussions avant les séries. Pas de chance, c’est un club de septième place qui a arraché le laissez-passer!
Par ailleurs, la LHJMQ a remis ses honneurs individuels ces deux dernières semaines et aucun n’a été décerné aux Cataractes. Martin Mondou et Daniel Renaud n’ont même pas été finalistes comme directeur-gérant et entraîneur de l’année. Aucune nomination non plus sur les deux équipes d’étoiles de la ligue.
On peut le voir comme un manque de reconnaissance.
On peut le voir aussi comme une preuve que ce championnat de la coupe du Président, c’est en équipe qu’il a été acquis.
Ubuntu, le slogan choisi pour les éliminatoires, ne pouvait mieux tomber!
Ça ne veut pas dire que certains membres de l’équipe n’en ont pas profité pour se mettre en évidence. Bourque est maintenant décrit par plusieurs comme le meilleur joueur junior au pays. Xavier Bourgault s’est mérité le surnom de «BourGOAL». Pierrick Dubé a acquis la réputation d’homme des grandes occasions. Olivier Nadeau vient d’être retenu pour le camp d’Équipe Canada junior. Même chose pour la recrue Jordan Tourigny chez les 18 ans et mois. Et puis il y a Steve Mongrain, entraîneur des gardiens, qui a été choisi pour le prochain Défi Mondial des moins de 17 ans.
Pour continuer à surprendre le monde du hockey au cours des deux prochaines semaines, ce groupe doit continuer à appliquer la même recette et à faire confiance au destin.
J’ai eu l’air fou avec ma prédiction en finale, alors je ne me risquerai pas à en faire une autre à propos d’un tournoi où je n’ai pas vu jouer deux des quatre équipes impliquées.
Ce que je sais toutefois, c’est qu’il est difficile de parier contre un club pour qui les planètes se sont alignées ce printemps…