{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F49dc780b-a4c9-42d9-8f30-0b4636319c6e.png&width=1024&stripmeta=true","description":{"fr":"Chef des nouvelles"},"email":"nboivin@lequotidien.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6c6db6de-0315-469e-88c7-86b474febf44.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","name":"Normand Boivin","source":"Le Quotidien"}],"channel":"Entre elle et lui","chapters":[{"position":0,"text":"

On en a encore eu un bel exemple pendant toute la fin de semaine dernière, avec les pôvres voyageurs sans passeport.

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Avec la fin de la pandémie, ils sont des millions à vouloir voyager; par conséquent, le Bureau des passeports ne suffit plus à la tâche. Et comme partout ailleurs, la pénurie de main-d’oeuvre fait en sorte qu’il manque de personnel, même si on a embauché 600 personnes, et certains attendent depuis trois mois. Évidemment, travailler au Bureau des passeports est plus exigeant que chez McDonald’s. On ne peut pas embaucher n’importe qui pour des raisons de sécurité nationale. Car délivrer des passeports, ça demande de la vigilance. Ce n’est pas un ticket d’autobus!

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Alors nos chers voyageurs font la file, ils pleurent devant les micros et les caméras, car ils partent demain, ou grand-maman vient de mourir en France. On en a même vu une qui commençait, lundi matin, un emploi comme camionneuse transfrontalière. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’elle n’a pas été très vigilante pour être conforme à son choix de carrière.

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Il faut croire que tous ces voyageurs ne pouvaient pas prévoir qu’un jour la pandémie prendrait fin. Que ce jour-là, ils ne seraient pas les seuls à vouloir aller en voyage. Qu’ils ne seraient pas les seuls à ne pas avoir de passeport. Qu’il y aurait donc un embouteillage au Bureau des passeports. Bien non. Rien de tout ça n’était prévisible!

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C’est comme l’hiver. On est toujours surpris, l’automne venu, de constater que plusieurs oublient qu’il va neiger. Que ça prend des pneus d’hiver. Qu’on ne sera pas tout seul à se réveiller. Qu’on va paniquer aux portes du garage du monsieur-qui-pose-les-pneus et qu’on va avoir l’air dépourvu devant les micros et les caméras.

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Alors on fait quoi ? Au lieu de demander aux gens pourquoi ils ne s’y sont pas pris plus tôt, on met les micros devant la ministre, que j’ai trouvée bien polie dans les circonstances, en excusant tout le monde. Les gens se sont traîné les pieds ? C’est de la faute du gouvernement. C’est de la faute à Trudeau. L’opposition, qui a toujours de bonnes solutions, surtout quand elle est certaine de ne jamais prendre le pouvoir, s’en donne à coeur joie.

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Je ne dis pas qu’il n’y a pas quelques cas urgents et imprévus. La grand-mère qui meurt, ça peut être difficile à prévoir. Mais on parle de quatre fois le nombre de demandes par rapport à 2021. On estime qu’il y en aura quatre millions cette année. Ce ne sont pas tous des gens qui ont perdu leur grand-mère. Y’en a qui se sont traîné les pieds, non ? Ils ont été insouciants. Je ne les blâme pas, pourvu qu’ils ne cherchent pas à mettre la faute sur les autres.

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Si un passeport était valide un an, je comprendrais qu’on attende un peu avant de se le procurer ou le renouveler. Mais c’est bon cinq ans; 10 ans si on achète celui, un peu plus cher, avec une puce.

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À moins de n’avoir jamais voyagé outre-frontière et ne pas avoir l’intention de le faire parce qu’on est bien à se bercer sur la galerie, je ne comprends pas qu’on n’aie pas un passeport valide en sa possession. On ne sait jamais quand on en aura besoin. Au début de ma carrière – ça devait être en 1984 –, j’avais eu une offre de voyage pour un reportage au Brésil. J’avais pas de passeport. Je me l’étais procuré en 1978, pour aller en France, et il était expiré. Je ne suis jamais allé au Brésil et je n’irai sans doute jamais. Depuis ce temps, j’ai toujours mon passeport et je sais qu’il va expirer en 2023. J’attendrai pas le jour de l’An pour faire ma demande de renouvellement. Car en plus, certains pays exigent que notre passeport soit valide encore six mois après notre date prévue de retour. Donc, si vous avez un passeport qui expire en juillet 2023, ne pensez pas partir deux semaines dans le Sud en février.

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Il faut dire que ma blonde a été agente de voyage pendant près de 40 ans. Et j’en ai entendu des histoires d’horreur de voyageurs pas de passeport qu’elle a dû sortir du pétrin en faisant des pieds et des mains même si ce n’était pas sa responsabilité; même pendant ses vacances, entre Noël et le jour de l’An.

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