Cet éthique de travail lui a permis de devenir un choix de premier tour au sein de l’équipe junior de son patelin.
De devenir son capitaine, à 18 ans.
Puis de mener les Cataractes à la conquête de la coupe Memorial en 2012.
Le Shawiniganais a ensuite causé une surprise en se taillant rapidement une place chez le Canadien de Montréal. Un acharné, un vrai de vrai.
Malheureusement, les blessures ont écourté son séjour chez les pros. Il aura eu le temps de disputer 113 parties dans la LNH avec Montréal et Tampa Bay, avant d’être forcé de prendre sa retraite, rattrapé par quatre commotions cérébrales.
À 26 ans, Bournival ne s’est pas apitoyé sur son sort pour autant. Il est retourné sur les bancs d’école, à l’UQTR. Cette semaine, pendant que les Cataractes tentaient de conquérir la première coupe du Président de son histoire, il a décroché son bac en kinésiologie. Mieux, à la collation des grades jeudi, il a été honoré : grâce à une moyenne de 4,27 sur 4,30, il a reçu la médaille d’argent académique de la Gouverneure générale. Il y a 3000 étudiants à l’UQTR. Comme il le faisait lorsqu’il chaussait les patins, Bournival s’est démarqué par son appétit à se dépasser.
«J’ai adopté la même approche que j’avais dans un camp d’entraînement : je prenais place dans la première rangée en classe, j’écoutais et je posais plein de questions. Mon côté compétiteur d’athlète n’était jamais très loin. Quand j’embarque dans quelque chose, je le fais à 100%», souriait celui qui avait hérité du surnom de Métronome lors de ses années dans le junior! «Ce que j’ai acquis comme bagage dans le junior, ça m’a servi. Ma structure vient de là. Ma ponctualité aussi. Au hockey, tu dois arriver de bonne heure aux réunions. À mes cours, j’arrivais une bonne demi-heure en avance», poursuit-il.
Bien sûr, Bournival n’a pas choisi la kinésiologie par hasard. Il a toujours aimé l’entraînement. Il était comme un poisson dans l’eau. «D’être un ancien athlète m’a servi. Quand on voyait la théorie, je pouvais la joindre à mon expérience. J’ai compris pourquoi on me demandait de faire certaines choses! Je veux, à mon tour, guider les jeunes hockeyeurs. Je peux le faire dans d’autres sports, aussi, mais j’ai évidemment un penchant pour le hockey. Je peux transférer des principes d’entraînement directement sur la glace», note-t-il. D’ailleurs, il a travaillé l’hiver dernier avec les Patriotes de l’UQTR et il a pu tester certains points sur la glace. Ça n’a sûrement pas défavorisé les équipiers de Marc-Étienne Hubert, qui ont mis la main sur le titre national! «Ce dont je suis le plus fier, c’est que ce parcours scolaire ne s’est pas fait au détriment de ma famille. J’ai toujours ajusté mes horaires en fonction de passer le maximum de temps possible avec ma fille. Il n’y a rien de plus important pour moi que la famille.»
Un deuxième bébé est d’ailleurs en route chez les Bournival. Ça n’empêchera pas l’ex-hockeyeur de continuer à se perfectionner. Il s’est engagé à la maîtrise auprès du laboratoire hockey de l’UQTR. «Ça va être passionnant! Intégrer la science et de la technologie, c’est quelque chose qui sera formateur, j’en suis convaincu. L’objectif, c’est d’être en mesure de guider encore mieux ceux qui feront appel à moi.»
À court terme, son bagage va servir aux jeunes du Séminaire Saint-Joseph. Il est impliqué dans ce programme depuis quelques années. L’an prochain, il dirigera l’équipe M15. «J’aime ça entraîner une équipe, ça me permet de me servir d’une autre facette de ma personnalité.»
Le Séminaire Saint-Joseph doit profiter au maximum de son passage avec le Vert et Or le temps que ça dure. C’est écrit dans le ciel que tôt ou tard, une équipe junior ou professionnelle viendra le chercher...