Réseau de la santé: des médecins du Saguenay-Lac-Saint-Jean sonnent l’alarme

Les médecins de la région s’inquiètent de l’état des services en région. C’est du moins ce qui ressort du bilan annuel du comité des médecins, dentistes et pharmaciens (CMDP), présenté mercredi lors d’une séance publique du conseil d’administration du CIUSSS.


C’est avec un ton empreint d’émotion que la Dre Suzanne Gagné a partagé les craintes qui rongent actuellement les médecins du réseau de santé régional, alors que des lettres à ce sujet seraient acheminées régulièrement au CMDP.

« Nos médecins partagent l’inquiétude de la population. Parfois, nous rencontrons des médecins qui nous disent “j’ai fait ma médecine pour soigner, pour aider les gens, et là, je les laisse souffrants”. Ça finit par miner le moral des médecins. Il y a quand même une morosité qui s’installe », a-t-elle raconté.

C’est le report de plusieurs chirurgies, entre autres, qui préoccuperait de plus en plus le corps médical, qui craint du même coup de voir s’aggraver certaines problématiques avec le temps. Les nombreux bris de service, les reports de soins, les retards de développement chez les enfants, ainsi que le manque de temps opératoire serait aussi au nombre des soucis.

« Il y a une inquiétude face à la douleur chronique quand un patient pourrait être opéré, parce que ça peut nous amener des narcodépendances. Oui, c’est électif, une chirurgie à la hanche pour de l’arthrose, mais ça peut finir par nous amener des problèmes secondaires », cite en exemple la représentante du CMDP.

Bien qu’elle tienne à faire connaître la détresse de ses collègues, la Dre Gagné se défend toutefois de faire porter le blâme sur les gestionnaires du CIUSSS du Saguenay-Lac-Saint-Jean, estimant que chacun d’entre eux « travaille d’arrache-pied pour minimiser le problème ». Suzanne Gagné croit par contre qu’une réflexion doit être entamée sur la réelle capacité du système de santé.

« Est-ce que nous sommes capables de donner encore des soins partout ? Pas à moins qu’un miracle ne survienne au niveau des ressources humaines », se désole-t-elle.