Le président de l’arrondissement, Jacques Cleary, et les conseillers Michel Potvin, Michel Tremblay, Serge Gaudrault et Marc Bouchard ne digèrent pas du tout l’initiative prise par le conseil d’administration de l’équipe et sont bien déterminés à corriger cette « erreur majeure ».
Les conseillers de Chicoutimi n’en ont rien à cirer de la nouvelle tendance des logos qui vise à faire disparaître les écritures. « Les Saguenéens, ce sont les Saguenéens de Chicoutimi et ils ont 50 ans. Le minimum qu’il fallait avoir sur le logo, c’était Chicoutimi et quelque chose qui ressemble à 50 ans et ils ne sont pas là, fait valoir le conseiller Michel Potvin. Lorsque les Saguenéens parlent d’un nouveau chapitre, c’est comme si le passé n’avait pas existé et que maintenant, on repart en neuf ! », ajoute-t-il mécontent.
« Ce n’est pas à moi à faire le logo, mais dans tous les éléments soulignant que ça fait 50 ans, il faut respecter l’histoire et les origines et c’est ce qu’ils n’ont pas fait », déplore le président de la Commission des finances. « C’est la Ville qui est propriétaire de l’équipe et qui leur verse 160 000 $ par année en commandites, en plus des services. Elle aurait dû être consultée », tranche M. Potvin.
« Ce sont les Saguenéens de Chicoutimi, ce ne sont pas les Saguenéens du Fjord ou de Bécancour ! C’est vraiment choquant de faire disparaître des noms inutilement.»
Non consultés
Le président de l’arrondissement, Jacques Cleary, déplore que le CA des Saguenéens n’ait pas jugé bon de soumettre ce projet à la Ville. Une rencontre avec les administrateurs sera demandée. « Ce sont de bons administrateurs, mais je pense que ce qui a manqué, si tu veux faire les choses dans les règles de l’art, c’est de consulter les propriétaires. Les propriétaires, c’est la Ville », insiste-t-il.
« Anciennement, il y avait un représentant au conseil d’administration des Saguenéens, un conseiller municipal, sauf que depuis les dernières élections, il n’y en avait pas. Possiblement que ça manque et qu’on devrait envoyer un ou deux représentants de la Ville au conseil d’administration pour travailler avec eux et faire le lien avec la Ville. Car je pense que s’il y avait eu quelqu’un sur le CA, ça ne se serait pas produit. »
En tant que président d’arrondissement, il va solliciter une rencontre avec les gens du conseil d’administration des Saguenéens pour voir ce qui pourrait être fait pour corriger le tir, puisque les items promotionnels et les publicités sont déjà faits. « On va essayer de voir comment on peut corriger cela. Ils auraient pu faire des activités avec ce nouveau logo à quelques occasions durant le 50e, mais pas de faire disparaître Chicoutimi », note M. Cleary.
« C’est ce qui est choquant ! S’ils nous l’avaient présenté, on aurait pu prévenir les coups et arrêter ça là. Mais là, la boutique est remplie et c’est mis en vente », déplore Michel Potvin.
Un affront
Pour le conseiller Potvin, c’est la goutte qui fait déborder le vase. « Ça fait longtemps que Chicoutimi endure, mais c’est comme la goutte d’eau de trop. On ne fait pas juste disparaître le nom, on met un S pour être sûrs qu’il n’y ait rien », gronde-t-il.
Pour le conseiller Michel Tremblay, cette disparition du nom affecte le sentiment d’appartenance. « Quand tu vas voir les Marquis, ce sont les Marquis de Jonquière. Même chose pour les Voyageurs, cite-t-il en exemple. Honnêtement, on a reçu des téléphones de gens qui sont pour le nom de Chicoutimi et aujourd’hui, c’est un affront. »
Le conseiller Marc Bouchard abonde dans le même sens que ses collègues : « Ça fait 50 ans et on souligne le 50e, ce sont les Saguenéens de Chicoutimi, alors pourquoi ça disparaîtrait ? On aurait dû tenir compte qu’on a un contexte historique particulier dans cette ville et je pense que c’est un affront historique d’avoir enlevé ce nom-là. »
Bien que l’organisation des Saguenéens ait précisé que le nom restait, il n’est pas apparent sur le logo épuré. Cela ne satisfait pas les conseillers de l’arrondissement de Chicoutimi.
La plaie de la fusion en a été ravivée. « C’est la seule grande ville qui n’a pas gardé [l’un de ses] noms. Nous, on a inventé un nom qui ne veut absolument rien dire. Ce qui est choquant, c’est que l’hôtel de ville n’est même plus à Chicoutimi, elle est à Saguenay. Là c’est trop. J’ai été très pacifique [dans tout ce débat], mais là, je suis vraiment tanné », fulmine Michel Potvin.
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Son collègue Serge Gaudreault n’y va pas par quatre chemins et compte bien faire en sorte que le nom de Chicoutimi soit de retour sur le logo. Le nom des Saguenéens est indissociable de Chicoutimi. « Je vais me battre jusqu’au bout : ce sont les Saguenéens de Chicoutimi comme ce sont les Marquis de Jonquière, les Canadiens de Montréal, etc. Le terme de Saguenay prête à confusion parce qu’il représente une ville, une région une rivière. À un moment donné, il faut s’afficher comme il faut. Quand tu vas à Arvida, c’est marqué “Bienvenue à Arvida”. Tantôt, ce sera marqué adieu Chicoutimi », ironise-t-il.
Les conseillers ont d’ailleurs l’intention de faire part de leur mécontentement à la mairesse Julie Dufour et à son cabinet et solliciteront une rencontre avec les administrateurs « qui font un excellent travail », insistent-ils. Toutefois, il faudra trouver une manière de corriger cette « erreur de parcours ».
Ouvert aux discussions
Joint mardi soir, le président des Saguenéens de Chicoutimi, Richard Létourneau, s’est dit prêt à rencontrer les conseillers et à répondre à leurs questions. « S’ils veulent me rencontrer, ça va me faire plaisir de leur parler. On a toujours été ouverts et on va continuer à l’être », assure-t-il, en précisant qu’il n’y a plus de texte dans le logo, mais que souvent, en bas du logo, ce sera marqué Saguenéens de Chicoutimi. »
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Et si les élus lui demandent de refaire un nouveau logo ? « On va commencer par se parler, a-t-il réitéré. Je vais d’abord les rencontrer et je vais commencer par écouter et répondre à leurs questions », dit-il, préférant ne pas débattre du sujet par l’entremise des médias, mais bien directement avec les élus.