Sur l’un des arbres du terrain vandalisé, on peut trouver un message. Le saccage est revendiqué, dans une lettre, par des gens qui feraient partie de la Première Nation huronne de Wendake. Le document, dont il a été n’a pas été possible de confirmer l’authenticité, indique que ce territoire, le Nionwentsïo, appartient aux Hurons-Wendats et que les travaux entamés par Mme Paul ne sont « pas autorisés ».
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Or, l’Innue possède bel et bien un permis, dûment octroyé par le Pekuakamiulnuatsh Takuhikan, pour ériger une installation en ce lieu, près du Petit lac Jacques-Cartier. Claudie Paul comptait commencer, samedi, la construction sur le terrain qui lui a été accordé, mais l’état de sa terre ne le permet pas.
« C’est frustrant parce que l’obtention du permis prend un certain temps. Il y a toute une démarche derrière, tout est normé de sorte que le respect de l’environnement soit pris en compte. De pouvoir enfin commencer à construire après un an d’attente puis constater ça, sur son terrain, c’est enrageant », a raconté Mme Paul.
La résidente de Mashteuiatsh n’est pas la seule affectée par cette intervention. Le terrain de son frère, qui se trouve près de celui de Mme Paul, a aussi été saccagé. « C’est sûr qu’il va y en avoir d’autres. D’autres membres de communauté vont monter et témoigner du même sort sur leur terre, ça n’a pas de bon sens », a-t-elle vociféré.
Le territoire qui cause le conflit entre les deux Premières Nations, situé dans le parc des Laurentides, est convoité depuis longtemps par Wendake, mais les documents légaux et les ententes avec le gouvernement fédéral stipulent qu’il appartient aux Innus. Le consensus est clair pour le chef de la communauté Mashteuiatsh, Gilbert Dominique : « Nos membres ont absolument le droit d’ériger leurs installations sur ce territoire-là. »
Mashteuiatsh se mobilise
Une rencontre du conseil devrait être tenue lundi pour statuer sur le cas de Claudie Paul. Les intentions du chef Dominique sont sans ambiguïté. « C’est désolant ce genre d’attitude. Ce genre de comportement-là, ça s’inspire beaucoup de celui du colonisateur. Ce n’est pas dans nos mœurs en tout cas. On va se mobiliser pour que les torts soient réparés », a-t-il affirmé.
Les tensions politiques entre les deux Premières Nations ont toujours été soutenues, en particulier pour la question territoriale, mais le dirigeant du Pekuakamiulnuatsh Takuhikan qualifie de « désolants » les gestes qui ont été posés.
« On n’a jamais atteint ce niveau-là avec les Wendats. On a toujours travaillé fort pour que le volet politique de nos différends n’atteigne pas nos communautés, mais là, c’est quelque chose d’autre. »
Le Quotidien a tenté, en vain, de joindre le conseil de la Nation huronne-wendate à Wendake en fin de journée, dimanche.