Pays-des-Bleuets: la pénurie de personnel ne se résorbera pas de sitôt

Le Centre de services scolaire (CSS) du Pays-des-Bleuets prévoit que 40 % de ses enseignants partiront à la retraite d’ici 2030. Il en a fait l’annonce lors d’une rencontre de parents, mercredi.


Selon les données du CSS en question, présentées par son directeur général, Patrice Boivin, et sa directrice des ressources humaines, Nadia Tremblay, le manque de travailleurs est une réalité dans tous les corps de métier du monde scolaire. Il resterait à ce jour 88 postes de soutien (éducatrices spécialisées, concierges, éducatrices en service de garde, etc.) à combler pour subvenir aux besoins de ses 2468 inscriptions en 2021-2022.

En plus des enseignants et du personnel de soutien, c’est 20 % du personnel professionnel (psychologues, travailleurs sociaux, conseillers en orientation, etc.) qui devrait prendre sa retraite d’ici 2025. Il en manquait huit au moment de la rentrée scolaire.



Pour pallier ces différents manques, le CSS du Pays-des-Bleuets a engagé des professionnels non légalement qualifiés. Ils sont actuellement au nombre de 30 pour les enseignants et composent 10 % du personnel en service de garde.

Selon Nadia Tremblay, les remplacements seraient extrêmement difficiles à obtenir dans de courts délais. « Avant, ça pouvait prendre 20 minutes pour trouver un remplacement. Aujourd’hui, ça peut prendre jusqu’à une journée ou même deux jours », a-t-elle déclaré.

Recrutement difficile

Selon le directeur général du CSS, Patrice Boivin, le recrutement au sein des établissements du Pays-des-Bleuets est difficile. Il a déclaré que le CSS embauche dans tous les corps de métier pertinents. « On fait des entrevues toutes les semaines, pour ne pas dire tous les jours. »

Une cause potentielle de cette difficulté pourrait être la vaste étendue du centre de services, qui va de Lac-Bouchette au sud du Lac-Saint-Jean, à Saint-Ludger-de-Millot, en passant par Dolbeau-Mistassini. « Lorsqu’on fait du recrutement, c’est un enjeu de taille, notamment pour la conciliation travail-famille. Les gens ont parfois de grandes distances à parcourir jusqu’à chez eux », a-t-il expliqué.



Des pistes de solution

Lors de la rencontre, le Centre de services scolaire et ses représentants ont présenté cinq pistes de solution visant un même nombre de thématiques. Assurer un bon accueil et une bonne intégration des arrivants, développer le personnel (notamment en formant les professionnels non légalement qualifiés), contribuer au sentiment d’appartenance et à la rétention de la main-d’œuvre, assurer une bonne conciliation travail-famille et le développement du marketing des ressources humaines figurent tous sur la liste des pistes à explorer.

Le recrutement à l’international sera également envisagé, mais pourrait se révéler difficile, selon Patrice Boivin, puisque tous les autres centres de services scolaires vont se faire concurrence.

À court terme, le CSS mise également sur le retour au travail de certains retraités. Une vingtaine d’entre eux sont actuellement en poste.