Véloroute des Bleuets: encore aucun règlement avec le CN

Le maire de Saint-Gédéon, Émile Hudon, espère que les cyclistes pourront profiter du nouveau tracé de la Véloroute des Bleuets cette saison.

« Ça s’annonce bien, mais ce n’est pas encore réglé. » Le maire de Saint-Gédéon, Émile Hudon, croise les doigts pour que se résorbe très bientôt le problème entre le Canadien National (CN) et la Véloroute des Bleuets.


Depuis plus d’un an, un litige perdure entre les deux organisations, ce qui met en péril un nouveau tronçon du circuit cyclable à Saint-Gédéon. Ce dernier est prêt, mais il ne peut être inauguré.

À Saint-Gédéon, il est question de changer le tracé de la piste cyclable de la rue de Quen, entre la rue de la Gare et celle de la Plage, pour amener les cyclistes à passer plus près du lac Saint-Jean. « L’accotement est étroit dans ce secteur et c’est sur la route régionale. Le nouveau tracé passe par le petit marais. Ça va être vraiment beau en bordure du lac Saint-Jean et les gens pourront voir les couchers de soleil », souligne le maire.



Le problème est le passage à niveau sur la rue de Quen et le Canadien National n’a toujours pas donné son accord.

En octobre dernier, le comité intermunicipal de la coordination de la Véloroute des Bleuets a fait une sortie publique, mais sans succès. Encore aujourd’hui, le directeur général, David Lecointre, attend toujours une réponse positive. « On souhaite que ça se règle dans les prochains jours parce que nous aurions le temps de faire des travaux d’ici la Saint-Jean », répond-il.

C’est aussi ce que souhaite le maire de Saint-Gédéon. « Les travaux à faire ne sont pas très gros. Un peu de déboisement et du pavage, alors nous serions prêts pour le 24 juin si ça se règle rapidement. »

Par ailleurs, la Véloroute des Bleuets est officiellement ouverte depuis le 15 mai. Des travaux sont prévus, notamment à Saint-Monique, Alma et Péribonka.



David Lecointre s’attend à une très belle saison avec l’engouement de la pratique du vélo depuis quelques années.

Au coeur du problème se retrouve l’accès à l’emprise du CN, qui doit d’abord être accordé à la Véloroute afin que la piste cyclable puisse traverser la voie ferrée de la compagnie. Or, depuis peu, le CN n’autorise plus d’aménagements au sein de son emprise pour des raisons de sécurité, menaçant ainsi le développement de la Véloroute qui était basé sur cette autorisation.

«Le CN a peur des intrusions sur le réseau ferroviaire via les installations des pistes cyclables. Mais le modèle d’affaire de la Véloroute est basé sur ces emprises depuis 20 ans. Si les emprises ne tiennent plus, c’est toute la Véloroute qui est en péril en ce moment», affirme le président du comité intermunicipal de la coordination de la Véloroute des Bleuets et préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Yanick Baillargeon.

Le président du comité intermunicipal de la coordination de la Véloroute des Bleuets et préfet de la MRC du Domaine-du-Roy, Yanick Baillargeon­.

Dans les MRC de Lac-Saint-Jean-Est et du Domaine-du-Roy, c’est plus de 30 km de piste cyclable qui sont aménagés dans l’emprise du Canadien National. Sans l’autorisation de la compagnie ferroviaire, trois tronçons visant à sortir les cyclistes de la route 169 seraient menacés, dont celui dans le secteur de Saint-Gédéon.

«Nous nous retrouvons devant une piste cyclable qui est prête, mais qui ne pourra être ouverte pleinement aux usagers en raison de l’absence de la nouvelle traverse de la voie ferrée», précise M. Baillargeon.

Le préfet de la MRC du Domaine-du-Roy indique que les discussions sont en cours depuis plus d’un an avec le CN afin de tenter de trouver une solution, mais la Véloroute demeure encore sans position claire de la part du Canadien National. C’est devant l’urgence de la situation que l’organisme a choisi de lancer un appel clair, avant que d’importantes subventions gouvernementales ne soient perdues.



«Ce sont des subventions de l’ordre de 3,5 M$ à 4 M$, estime-t-il. Nous avons des échéanciers au 23 mars 2023, et nous devons partir en appel d’offres pour les travaux d’ingénierie. Il y a des travaux qui sont pratiquement complétés, mais d’autres qui en sont encore au tout début, comme ceux de Chambord. Ça presse.»

Yanick Baillargeon n’exclut pas de mener d’autres interventions dans un avenir rapproché si l’appel lancé mardi auprès du Canadien National ne trouve pas écho.