La nature a des effets positifs sur la santé. Plusieurs études scientifiques l’ont démontré, au cours des dernières années. « Ce n’est pas une lubie, les bienfaits de la nature sont bel et bien supportés par la littérature scientifique et il n’y a aucun effet négatif répertorié », a soutenu Caroline Laberge. Celle qui est présidente du Conseil québécois des médecins de famille fait partie du groupe d’initiateurs du programme Prescri-nature, lancé officiellement lundi, lors d’une conférence de presse virtuelle.
[ En route vers un programme provincial ]
Ce n’est pas tout, car la nature a aussi des bienfaits sur la santé psychologique, dont la réduction de l’anxiété et de la dépression, la réduction des comportements hyperactifs et impulsifs chez les enfants, la prévention du déclin cognitif et la réduction de l’isolement social.
« Le nature améliore la perception globale de bien-être, ajoute Caroline Laberge. [Aller à l’extérieur], c’est une recommandation simple, efficace, rapide et pratique que peuvent faire les professionnels de la santé et c’est prouvé que les gens suivent plus les recommandations quand on leur prescrit sur un papier. »
Ces prescriptions peuvent être personnalisées selon les intérêts et la capacité des patients. Nul besoin de se rendre dans des milieux isolés en pleine nature pour en ressentir les bienfaits, car la simple vue d’un arbre dans un parc générerait des effets positifs.
Il reste bien sûr des zones d’ombre à éclaircir et avantage d’études seront nécessaires, ajoute la médecin, mais les bienfaits sont réels et prouvés.
Un outil pour les prescripteurs et les patients
Dès maintenant, les professionnels de la santé et les patients peuvent accéder au site www.prescri-nature.ca pour en savoir plus sur les bienfaits liés à l’exposition dans la nature, souligne Isabelle Bradette, une native de Saint-Félicien qui est urgentologue à l’hôpital de Jonquière et professeure adjointe au département de médecine de famille et de médecine d’urgence à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke. Cette université offre un programme délocalisé à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC).
« C’est un outil gratuit accessible à tous qui est le fruit d’un gros travail d’échange et de collaboration et qui présente les outils basés sur les données probantes », dit-elle. Toutes les références scientifiques y sont présentées.
Les professionnels de la santé, qu’ils soient médecins, pharmaciens, physiothérapeutes, kinésiologues ou autres, peuvent s’inscrire au programme. « On veut créer une communauté de professionnels de la santé qui prescrivent [du temps] en nature », ajoute Isabelle Bradette.
Le but est de stimuler les échanges, partager les formations et de discuter entre professionnels. Une première formation sur la sylvothérapie (se soigner au contact des arbres) sera offerte prochainement. De plus, les professionnels qui accèdent au programme pourront aussi offrir une carte d’entrée gratuite dans les installations de Parcs Canada sous forme d’une prescription. Pour l’instant, aucun projet n’est offert avec la SEPAQ, mais toutes les collaborations sont les bienvenues.
Un bottin des ressources présente aussi les initiatives qui favorisent déjà l’exposition à la nature.
Le Québec est ainsi la neuvième province au Canada à lancer un programme de prescription par la nature. L’initiative a été lancée en Colombie-Britannique, par Melissa Lem en 2020. On compte déjà 7000 professionnels de la santé ayant écrit une prescription en nature au pays, a mentionné cette dernière, ce qui fait du Canada un des pays les plus actifs dans le domaine sur la planète.