Une dame, qui préfère garder l’anonymat, s’est fait retirer de son travail lorsque le Québec a été mis sur pause au moment où la crise de la COVID-19 a éclaté. En mars 2020, après avoir été privée de son emploi pendant trois semaines, elle a eu recours à la PCU. Elle a toutefois reçu 4500 $ alors qu’en réalité, elle devait plutôt recevoir un montant de 1500 $.
« J’ai d’abord eu le 2000 $ que le gouvernement envoyait aux gens qui s’inscrivaient pour recevoir la prestation alors que je crois que je n’avais pas le droit de le recevoir. Ensuite, ils m’ont retourné des 500 $ en trop. En bonne citoyenne, en novembre 2020, j’ai remboursé en ligne les 3000 $ que j’avais reçu par erreur », témoigne la travailleuse.
Les mois suivants, elle a tenté de valider que son paiement avait été bel et bien reçu au gouvernement, mais en vain. « Je faisais des suivis. J’appelais au gouvernement et je voulais voir où mon argent était rendu. Je me suis fait répondre qu’ils ne voyaient pas mon paiement et je n’ai reçu aucun avis à l’effet que j’avais remboursé mon 3000 $. »
Lorsqu’elle a produit sa plus récente déclaration de revenus, elle s’est fait amputer de 1500 $ le remboursement d’impôts de 2992 $ qu’elle attendait, sous prétexte que sa dette à l’assurance-emploi n’avait pas été remboursée. « Je me suis mise sur le téléphone et tout le monde se renvoie la balle. Ils me disent que j’ai une dette au chômage, mais je n’ai pas de dette. Ils ne savent pas à quel endroit mon argent est rendu », déplore la femme, qui a contacté le député de Jonquière Mario Simard pour avoir de l’aide.
Elle ajoute que son conjoint a vécu une problématique similaire. Ce dernier a remboursé par chèque ces derniers mois le montant de 2000 $ qu’il avait reçu en début de pandémie alors qu’au gouvernement, personne n’est en mesure de retracer son paiement. « C’est décourageant. Ils ne savent pas où est rendu son argent. Il a été obligé de faire sortir sa preuve de chèque et il tente de peine et de misère de régler la situation, mais sans succès. »
Cette personne n’est pas la seule à avoir frappé à la porte du bureau de Mario Simard. Mélanie Duchesne a entrepris des démarches auprès du député puisque son frère Gino Duchesne ne parvient pas à régler ses problèmes en lien avec la PCU.
En 2020, ce dernier a reçu des prestations totalisant 7000 $. Lorsqu’on lui a demandé de rembourser la somme initiale de 2000 $ qui lui avait été versée, il s’est rendu à son institution financière pour acquitter sa réclamation. « Suite à ça, ils ont continué de lui envoyer des documents lui disant qu’il n’avait pas payé la dette. Il a appelé à l’ARC et il s’est fait diriger d’une place à l’autre. On lui a dit de ne pas s’occuper des lettres et cette année, il s’est retrouvé au recouvrement, alors j’ai pris le dossier en charge puisque mon frère est autiste », raconte Mme Duchesne.
À la suite des démarches effectuées par le personnel du bureau de comté de M. Simard, Gino Duchesne a appris qu’il devait rembourser 4000 $ plutôt que 2000 $. Il ne sait toutefois pas pour quelle raison le montant est aussi élevé.
« Même s’il a remboursé un premier 2000 $, il a tout de même reçu un feuillet fiscal de 7000 $ lorsqu’est venu le temps de produire sa déclaration de revenus de 2020. Il a donc payé de l’impôt sur cette somme puisqu’il n’a jamais reçu de feuillet modifié. Et cette année, il s’est fait saisir son remboursement d’impôt qui devait être de 1895 $. »
De son côté, le député Mario Simard dit avoir été contacté par plusieurs citoyens qui ont vécu des situations similaires, depuis le début de la pandémie. Il demande à Service Canada de rétablir des services de proximité.
« Ce serait la solution. Ce service a disparu sous le règne du gouvernement Harper et les libéraux ne l’ont jamais réinstauré. Pourtant, ça réglait beaucoup de problèmes. Qu’un citoyen se présente à Service Canada, qu’il puisse faire connaître ses problématiques, qu’un suivi soit effectué et que ce soit pris en charge par quelqu’un au niveau régional, ce serait facilitant, mais le gouvernement fédéral préfère le système actuel. Tout est automatisé et ça rend la chose très difficile. […] Ça crée une pression énorme sur des gens qui se voient dans l’obligation d’assumer une erreur du gouvernement. »
L’élu craint que cette situation cause des problèmes auprès des personnes qui pourraient avoir recours à l’assurance-emploi et dont le dossier n’est pas réglé. « Ils pourraient avoir de la difficulté à recevoir leurs prestations parce qu’ils ont une dette envers le gouvernement », conclut Mario Simard.