Un nouveau lieu de formation au Québec ?
L’ITHQ — reconnu pour ses programmes de formation en tourisme et en hôtellerie — et l’ITAQ — l’institut de formation en lien avec les métiers de l’agroalimentaire — ont invité toute la filière des boissons alcooliques à une grande consultation publique dans le but de mieux exprimer ses besoins et partager sa vision de l’avenir afin de développer un lieu de collaboration qui puisse répondre à ses objectifs. Un comité d’experts a été créé et étudiera les mémoires déposés par l’ensemble de l’industrie. Il présentera son rapport en août au ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec.
Si on s’intéresse aux documents de références déposés dans le cadre de cette consultation publique et qu’on s’arrête sur les défis et enjeux présentés à titre d’étude, la motivation de cette consultation publique est la création d’une entité de formation et d’excellence dans le domaine des boissons alcooliques. Il y a cependant une curieuse démarche derrière ce projet, les délais de dépôt des mémoires et du rapport final étant très courts. Il y a donc un sentiment d’urgence.
Depuis deux ans, les métiers de l’hôtellerie et de la restauration n’ont plus vraiment la cote. Cela se voit également dans les demandes d’admission aux programmes d’hôtellerie. Même son de cloche du côté des programmes en agroalimentaire. Cette consultation publique va permettre de motiver le changement de mission des institutions qui l’ont commandée. Ce n’est pas une mauvaise chose en soi, car le Québec a bien besoin d’une vision d’excellence et de formation structurée en production d’alcool.
Il y a cependant un sentiment d’incrédulité qui circule dans le milieu en ce moment; les courts délais de dépôt laissent croire que les prochaines étapes sont déjà sur la table et que le rapport motivera les décisions prises.
Il existe déjà des offres de formation en production de bière, à Jonquière par exemple, mais il existe également des lacunes dans d’autres secteurs. Souhaitons un mandat inclusif qui tient vraiment compte de la volonté de développer l’excellence au Québec, pas uniquement de motiver le changement de mission de deux institutions gouvernementales.
Innomalt s’installe à Bécancour
En 2023, l’entreprise Innomalt installera sa nouvelle usine dans le parc industriel de Bécancour. Une très bonne nouvelle pour la filière bière au Québec. Innomalt a réussi, en quelques années, à se positionner comme concurrent sérieux des malteries européennes qui ont plus d’un siècle d’expérience.
Brasser de la bière demande du malt d’orge. Chaque recette contient du malt de base et du malt de spécialité. Le malt de base permet de créer du sucre qui sera transformé en alcool, alors que le malt de spécialité est souvent lié à une recette de bière en particulier. Vienna Malt, Caramalt ou Special B ne sont que quelques malts utilisés en brasserie pour réaliser des bières d’inspiration allemande, anglaise ou belge. Innomalt augmentera la production de sa gamme de malts de base — utilisée par l’ensemble de la filière bière — et développera des malts de spécialité. Une excellente nouvelle pour la filière bière québécoise, puisque l’orge utilisée est québécoise. La bière québécoise sera donc encore plus québécoise !