Devant une foule variée, composée en bonne partie de jeunes de l’âge du secondaire, la Dre Bissonnette, sobre depuis presque quatre ans, a expliqué les facteurs l’ayant poussée vers la consommation, mais surtout les moyens qu’elle a pris afin de s’en sortir.
La psychologue était très heureuse de la présence de nombreux adolescents dans la salle, sentant que son message était plus que pertinent pour eux. « J’espère que ça peut les aider à avoir espoir que leur situation peut être comme ils le veulent. Que même si tu n’as pas d’estime, pas de confiance, ça ne restera pas de même toute ta vie », a résumé la psychologue aux cheveux orange.
[ D’«irrécupérable» à doctorante ]
« Je faisais beaucoup d’anxiété. Cette anxiété-là se traduisait beaucoup par des calculs mentaux, un peu de pensée magique et des superstitions. Je gardais ça pour moi […] j’aimais mieux rester toute seule dans le noir avec mon anxiété. »
Le stress constant, combiné avec un milieu familial difficile et le désir de se marginaliser, l’a rapidement poussée, à l’âge de 12 ans, vers la consommation d’alcool.
Je me suis mise à caler du fort toute seule dans ma chambre.
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Plusieurs dépendances
Rapidement, la polytoxicomanie, c’est-à-dire le fait d’accumuler les dépendances, est devenue son quotidien. GHB, méthamphétamines, ecstasy et héroïne, le tout parsemé de cannabis, se sont ajoutés à l’alcool pour former un mélange potentiellement fatal.
« J’ai manqué mourir plusieurs fois. Je haïssais la vie, moi, les gens… Je voulais détruire le plus de choses possible et terminer ça avec un suicide. »
Après avoir été qualifiée « d’irrécupérable » par un psychiatre, une sorte de déclic semble avoir eu lieu dans la tête de Katia Bissonnette. Ayant abandonné à trois reprises ses études collégiales, elle a décidé de s’inscrire pour un quatrième essai, qui s’est avéré fructueux.
Déterminée à réussir pour de bon sa scolarité, elle s’est dressé une liste de promesses et de conseils pour elle-même. Ce même document est devenu par la suite une sorte de pamphlet, destiné aux étudiants qui veulent réussir, appelé la Charte. Ce guide, rempli de conseils particulièrement utiles pour les élèves à risque de décrocher, a été distribué au public à la fin de la conférence.
Malgré quelques rechutes, dont certaines assez graves, Katia Bissonnette s’est accrochée à l’école. Après le cégep, elle s’est inscrite en psychologie à l’Université du Québec à Chicoutimi (UQAC). Saguenay est devenue sa nouvelle ville adoptive, et elle y réside depuis le début de ses études universitaires.
« L’école me donnait un cadre. Ça me donnait une manière de m’en sortir. Je voulais tellement réussir et je me suis tout le temps dit que si je perdais l’école, j’allais mourir », a mentionné celle qui a couronné, en janvier 2020, sa scolarité d’un doctorat bien mérité.
Un nouveau défi
Psychologue clinicienne depuis janvier 2017, le passé trouble de Katia Bissonnette semble bel et bien être derrière elle, tellement qu’elle a dû se chercher de nouvelles montagnes à grimper afin de satisfaire sa soif de défis.
« Mes deux plus gros défis, devenir sobre et obtenir mon doctorat étaient atteints. J’ai commencé à trouver la vie fade. Je me disais que j’étais prête à mourir, mais il me reste 15, 30, 50 ans à vivre ! » a souligné celle qui a commencé la boxe afin de gravir une troisième pente.
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La conférence grand public de mardi s’est inscrite au sein d’une tournée de deux écoles secondaires de Saguenay, l’Odyssée Dominique-Racine de Chicoutimi et l’École secondaire Charles-Gravel de Chicoutimi-Nord.
Elle a également été présentée par visioconférence, ailleurs dans la province, notamment à Gatineau, Montréal et Québec.