« C’est pour cette raison que je souhaitais monter des spectacles avec de très bons danseurs, mais à plus petite échelle. Je désirais emmener ces perles rares en tournée, ailleurs que dans les grands centres, où la danse classique est déjà très présente. À cause de mon nom, je peux me permettre de le faire au Québec », a souligné l’étoile du Ballet national du Canada, à l’occasion d’une entrevue téléphonique accordée au Progrès.
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Sur scène, trois interprètes lui tiendront compagnie. Il s’agit de Greta Hodgkinson, Natasha Poon Woo et Casia Vengoechea, qui danseront sur des musiques originales de Mikael Karlsson. Piano. Violon. Voix. Effets électro. C’est dans cet environnement sonore, jumelé à des effets visuels sophistiqués, que sera relatée l’histoire imaginée par l’écrivain canadien Royce Vavrek. Elle met en scène un couple qui bat de l’aile. Pour améliorer sa vie affective, il va chercher une créature mythique, le Crypto du titre.
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« Ils croient que leur relation va changer pour le mieux grâce à un élément extérieur, que ça les ramènera dans une situation idéale, où ils retrouveront l’amour. Or, il s’agit d’une créature sauvage, ce qui signifie qu’elle est difficile à contrôler. Quand ils lui imposent une chirurgie plastique afin de lui donner une forme humaine, elle se rebelle », décrit Guillaume Côté, qui assimile ce scénario à un conte de fées.
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Au lieu d’en utiliser un qui fait partie du répertoire, comme ça se produit si fréquemment dans le monde du ballet, il a demandé au détenteur d’un prix Pulitzer – c’était pour le livret de l’opéra Angel’s Bone, composé par Du Yun – de pondre un texte dont la signification dépasse le cadre à l’intérieur duquel il se déploie. Elle trouve sa source dans notre rapport avec la nature, notamment la propension des humains à se l’approprier, quitte à la dénaturer.
« L’art vivant amène plein de couches d’interprétation. C’est pourquoi Crypto donne naissance à plusieurs questionnements, avance Guillaume Côté. Il y a cinq ans, par exemple, le contexte dans lequel ce projet a vu le jour était différent. Je me trouvais dans une situation positive, celle d’avant la COVID, alors qu’aujourd’hui, en plus de la pandémie, il y a la guerre en Ukraine. C’est heavy, mais je me dis que dans l’art, il y a toujours un élément poignant. »
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Il précise que les chorégraphies portant sa signature se moulent à la personnalité de chacun des protagonistes, sa façon de bouger, de raconter son histoire. « Le mouvement est gros, grand, virtuose et extrême, à l’intérieur d’un cadre qui embrasse autant la danse contemporaine que la danse classique. À cet égard, nous ne nous sommes imposé aucune limite », assure le Jeannois, qui a créé la première version de Crypto il y a trois ans, dans le cadre du Festival des arts de Saint-Sauveur.
Ensuite, il y a eu des modifications, prélude aux premières séries de représentations, ainsi qu’à la tournée québécoise amorcée le 30 mars, à L’Assomption. Après des incursions à Toronto et à Montréal, elle prendra fin le 17 mai, à la salle Maurice-O’Bready de Sherbrooke. Crypto retournera alors en dormance, avant de reprendre vie en 2023, laisse entrevoir son coauteur. Il est question d’un retour à Québec et de quelques sorties aux États-Unis, dans la mesure où le coronavirus se montrera coopératif.
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Une nouvelle visite à Alma avec + (Dix)
On vit tous notre aventure, mais à un moment donné, tout le monde veut rentrer à la maison. Le syndrome de l’appartenance, qui ne tient pas uniquement à un lieu physique, c’est aussi à la communauté à laquelle on est attaché », a confié Guillaume Côté en juin 2021, à l’occasion d’une entrevue accordée au Progrès.
Ce qui l’avait amené sur ce terrain, c’est un spectacle inspiré par le mythe d’Ulysse. Intitulée + (Dix), cette production de la compagnie Côté Danse a été présentée pour la première fois en août de la même année, dans le cadre du Festival des arts de Saint-Sauveur. Il faut croire que cette expérience a été concluante, puisqu’une tournée figure dans les cartons, laquelle pourrait s’arrêter à Alma.
« Je veux revenir au Lac-Saint-Jean l’année prochaine, avec les quatre danseurs qui font partie de la distribution de + (Dix). D’ici là, je vais mettre en pratique ce que m’a appris mon idole, Robert Lepage, lorsque nous avons travaillé ensemble. Chaque fois qu’on reprend un spectacle, on en profite pour apporter des ajustements, pour le “tweaker” un peu », lance Guillaume Côté d’un ton enjoué.
Ce qui le rend tout aussi enthousiaste, c’est la prochaine édition du Festival des arts de Saint-Sauveur, dont il assure la direction artistique depuis plusieurs années. « Nous allons dévoiler la programmation le 3 juin et elle sera super. Cette fois, il y aura un volet international », annonce le Jeannois, ce qui montre que là aussi, la pandémie desserre son étreinte.
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Et puisqu’on parle d’étreinte, celle – mortelle – de la Russie sur son infortuné voisin ne le laisse pas insensible. C’est pourquoi il participera à un gala, le 28 avril, au Meridian Hall de Toronto. Baptisé United for Ukraine, cet événement a pour but d’amasser des dons au profit de la Fondation Canada-Ukraine. Il réunira des danseurs du Ballet national du Canada, ainsi que des artistes ayant des racines ukrainiennes.
« Depuis le début de la guerre, je pense à mes amis de Kiev qui, comme moi, faisaient partie du spectacle Les rois de la danse. En même temps, la situation est bizarre, puisque j’avais des contrats pour danser et créer une chorégraphie en Russie. De ce côté-là, tout est arrêté », rapporte Guillaume Côté, qui profitera du rendez-vous torontois pour danser en compagnie de son épouse, Heather Ogden.
Notons enfin que le Jeannois effectuera ses débuts à l’opéra d’État de Vienne, le 26 juin. Il aura l’honneur d’exécuter un pas de deux avec un autre danseur, Friedemann Vogel, à l’occasion d’un programme rendant hommage au grand Rudolf Noureev. Ils reprendront une chorégraphie de Maurice Béjart s’appuyant sur une composition de Mahler.
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