Redonner à Kénogami ses lettres de noblesse

L’église Sainte-Famille de Kénogami ­

Le rendez-vous a été donné au Café Le P’tit Continental, au coeur du centre-ville de Kénogami. Celle qui est finissante au baccalauréat en travail social aime y passer du temps et discuter avec les gens qui fréquentent l’endroit. C’est à partir de ces rencontres que Julie Durand a décidé de réaliser le projet Portraits de Kénogami.


« J’ai grandi à Kénogami et j’y vis toujours. On entend plein de choses sur mon quartier et ça me choque. Il n’y a pas que ça et je voulais donner l’heure juste », explique la jeune femme qui voulait aller au-delà des chiffres.

Statistiquement, le secteur compte 7770 habitants et 41 % d’entre eux ont plus de 55 ans. Le revenu moyen après impôt s’établit à un peu plus de 26 000 $ et 40 % des citoyens de plus de 65 ans vivent seuls. D’un point de vue territorial, il s’étend du quartier des Anglais au Mont-Fortin.



Julie Durand est finissante au baccalauréat en travail social de l’Université du Québec à Chicoutimi. Portraits de Kénogami est son projet final d’études. ­

Ensuite, Julie Durand a aussi rencontré une soixantaine de citoyens et mené diverses entrevues. « Ce qui relie tous ces gens, c’est qu’ils sont fiers et qu’ils ont un grand sentiment d’appartenance à leur quartier. Souvent, ils ont toujours vécu ici. »

Elle a également constaté que les citoyens ne savent pas comment participer davantage à la vie communautaire et à son développement. « Avec mon projet, je veux devenir une courroie de transmission en informant les gens des services et des actions entreprises. J’ai aussi interpellé les élus. Au fond, mon projet peut devenir le point de départ pour autres choses. »

Le parc Ball est animé l’été et les artistes peuvent y offrir des performances. ­

En naviguant sur le site Internet kenogami.net, on constate que pas moins de 130 entreprises sont installées dans cette zone. « Ce que les entrepreneurs me disent, c’est que la disposition du centre-ville est l’fun. Aussi, l’ÉCOQuartier amène un gros plus. Puis, bien franchement, les loyers commerciaux sont moins chers qu’ailleurs à Saguenay. »

Ce petit centre commercial regroupant le café, une épicerie et la Maison de Quartier, est effectivement très fréquenté. Quelques minutes avant l’ouverture, mercredi matin, une dizaine de personnes faisaient la file et le va-et-vient sera constant. « C’est toujours comme ça. Les gens viennent s’acheter des trucs, faire leur épicerie ou manger et jaser », explique la jeune femme, ajoutant qu’il ne faut pas toujours de grands projets et l’implantation de grandes bannières pour créer un développement local.

L’ÉCOQuartier est venu combler un vide pour les résidents, qui s’y retrouvent en grand nombre chaque jour. ­

Un témoignage de Chrystelle Gauthier

« Je suis fière d’être kénogamienne !

Je suis native de Kénogami et, pour faire l’achat d’une première maison, c’est dans ce secteur que j’ai décidé de le faire.

Kénogami m’a vu grandir et c’est dans cette communauté que je me suis épanouie (parce qu’il y a plusieurs années, il y avait beaucoup d’activités dans le secteur, telles que des spectacles de quartier, la garde paroissiale, des chorales, etc.).

J’ai quitté durant plusieurs années, mais j’ai décidé de revenir pour la proximité des services, la solidarité des gens et pour le potentiel d’achat à très bon marché. Aussi, pour ces petites entreprises qui perdurent depuis de nombreuses années, et bien sûr pour le parc Price, où il est agréable d’y être pour se relaxer, faire du sport ou encore des rencontres. Des gens de tous âges, de tous les milieux et de toute situation socioéconomique y vivent, et c’est ce qui fait la force et la richesse des quartiers de ce secteur. »