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À l’occasion d’une conférence de presse tenue à Péribonka, le gouvernement du Québec a annoncé qu’une enveloppe de 4,4 millions $ avait été dégagée par le ministère de la Culture et des Communications, de même que le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, afin de relocaliser le Musée Louis-Hémon. Il s’agit d’une contribution majeure, puisqu’à peu de choses près, elle couvre la moitié du montant de 8,7 millions $ que nécessitera la mise en œuvre de ce projet.

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Le musée lui-même investira 600 000 $, ce qui s’ajoutera aux 900 000 $ versés par la municipalité de Péribonka et aux 930 000 $ provenant de la MRC de Maria-Chapdelaine, la bien nommée. On n’attend plus que la réponse du fédéral, sollicité à hauteur de 1,9 million $, pour boucler le montage financier. Néanmoins, le président du conseil d’administration du musée, Richard Hébert, croit que les nouveaux aménagements seront fonctionnels à la fin de 2023.

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Dans n’importe quelle municipalité, sauf peut-être Montréal et Québec, des apports aussi substantiels ne passeraient pas inaperçus. On peut donc imaginer ce qu’ont ressenti les 500 citoyens de Péribonka en apprenant la nouvelle. Non seulement leur principale attraction touristique sera revampée, mais dans la foulée, ils hériteront d’une infrastructure regroupant la bibliothèque et l’édifice municipal, tout en préservant leur église.

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« Nous y sommes parvenus », a lancé la mairesse Guylaine Proulx, qui avait raison de pavoiser. Elle-même a rappelé que les citoyens se sont mobilisés derrière cet ambitieux projet, une condition sine qua non pour que devienne réalité l’Espace Péribonka. C’est là que migrera le musée, de même que la Maison Samuel-Bédard, qu’on en profitera pour restaurer. Cet ensemble comprenant aussi l’église deviendra, plus que jamais, le cœur du village où Louis Hémon s’est posé au début du 20e siècle.

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Ce qui est encore plus singulier, c’est que la communauté a accepté que l’église Saint-Édouard-de-Péribonka soit désacralisée, dans le but de faciliter le redéploiement du musée. Quoi qu’on pense de la place de la religion dans la société, il y a là un renoncement qui donne raison à la députée de Roberval, Nancy Guillemette, quand elle parle d’une initiative « visionnaire et audacieuse ». Au lieu de se diviser, les citoyens ont fait consensus autour de l’objectif ultime.

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Bien sûr, l’Espace Péribonka ne créera pas autant d’emplois qu’une usine. Il serait étonnant que la municipalité doive ouvrir un quartier résidentiel pour accommoder les nouveaux arrivants. N’empêche qu’à bien des égards, ce chantier correspond à l’idée qu’on se fait d’un projet structurel. Ne serait-ce qu’en raison de l’élan collectif évoqué plus haut, il marque une étape importante dans la vie d’un village qui, comme tant d’autres, risquait de se dévitaliser.

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C’est l’antidote parfait contre le fatalisme, une manière d’affirmer que Péribonka demeure porteur d’une ambition. À une autre échelle, c’est l’effet qu’avait produit l’exposition de crèches de Noël de Rivière-Éternité, sous l’impulsion du regretté Jean-Marie Couët. Rappelons qu’il y avait une nativité devant chaque maison, chaque commerce, ce qui incitait des milliers de visiteurs à jouir du spectacle à la tombée du jour. Les citoyens étaient fiers quand on parlait de leur village comme de la Bethléem des neiges.

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Or, ce sentiment d’avoir accompli quelque chose de grand ne sera pas exclusif aux Péribonkois. Il rejaillira en effet sur les communautés voisines, ainsi que l’a fait observer le préfet Luc Simard. « La MRC de Maria-Chapdelaine est au bout de la “trail”, en termes de tourisme, a-t-il énoncé devant les représentants des médias. C’est souvent difficile de faire venir les gens chez nous. Des projets comme le musée, c’est comme du bonbon. »

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Changer les esprits pour changer les habitudes des touristes. Ce ne sera pas la première fois que culture et développement se conjuguent au même temps.

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