CHRONIQUE / J’ai passé plus de cinq années de ma vie en Russie. Je l’ai quittée il y a bientôt dix ans. Vladimir Poutine venait alors d’effectuer un retour à la présidence pour un troisième mandat après un petit jeu de chaise musicale qui en avait fait un premier ministre tout-puissant durant quatre ans, le temps de respecter sur papier la constitution tout en en violant l’esprit. Déjà à l’époque, la Russie tournait en rond. Et quand un pays tourne en rond, il lui est plus facile de glorifier un passé mythifié que de s’imaginer un avenir.