« Les priorités qui ont été identifiées font consensus chez les différents acteurs concernés. Je pense que les médecins de famille vont avoir hâte de voir la suite réelle sur le terrain. C’est beau d’avoir ciblé des priorités, d’avoir fait des constats et de démontrer une volonté, mais il va falloir des actions concrètes pour soutenir les différents acteurs du réseau de la santé », a commenté le Dr Olivier Gagnon, président de l’Association des médecins omnipraticiens du Saguenay-Lac-Saint-Jean (AMOSL).
[ Un plan santé prometteur à condition qu'il soit appliqué, selon la FIQ ]
On a surtout fait un bilan et un portrait des secteurs où il y aura du travail à faire. Nous aurions aimé avoir des indices plus concrets des actions que le ministre entend mettre en place.
Ce dernier a ajouté que les éléments portant sur l’amélioration des services de première ligne qui figurent dans les 50 mesures étaient souhaités par les médecins de la région. « Dans tout ce plan, j’ai l’impression que la première ligne est vraiment une partie centrale et ça se comprend, puisqu’on le vit au quotidien. Les enjeux, les irritants, les difficultés et les endroits à améliorer, je pense que ç’a été bien ciblé. »
Le guichet d’accès à la première ligne (GAP), destiné aux patients orphelins qui se retrouvent au cœur de la réforme Dubé, est au nombre des éléments qu’il est pertinent de mettre en place, selon le Dr Gagnon. Ce nouveau système permet aux citoyens sans médecin de famille de contacter le guichet afin d’être référés au bon professionnel de la santé. « Ç’a d’ailleurs commencé dans notre région. Ça s’implante de façon graduelle et ça fonctionne bien. C’est un projet porteur. Pour les orphelins, la conduite est plus claire. Ils savent où appeler. »
« On parle également de revaloriser la profession et c’était quelque chose d’essentiel puisque c’est un problème qui est réel. Par exemple, dans les postes qui devaient être donnés à des résidents qui doivent choisir entre la médecine de famille ou une autre spécialité, depuis 2013, il y en a 400 qui n’ont pas été choisis. Juste cette année, il y a 75 postes que le gouvernement voulait pourvoir pour des médecins de famille, mais qui n’ont pas été comblés. C’est donc tout l’enjeu de la valorisation qui est difficile. »
La prise en charge en groupe et l’allègement des différentes charges administratives sont d’autres éléments intéressants qui figurent dans le plan du ministre de la Santé, aux dires du président de l’AMOSL.
« Dans son ensemble, le plan représente bien les idées qui viennent des différents endroits sur le terrain. Les bonnes priorités sont identifiées. Évidemment, il reste des défis avec la pénurie de personnel, tout le monde en est conscient », a-t-il conclu.