Le secret bien gardé de Forge Maelström [PHOTOS]

Carl Gagné s’est lancé dans le monde de la coutellerie en 2018.

Les lames de Forge Maelström voyagent. De Saint-Nazaire, où ils sont fabriqués dans un esprit artisanal inspiré de la tradition japonaise, les couteaux de toutes sortes produits par Carl Gagné sont maintenant distribués jusqu’en Europe.


La popularité de Forge Maelström dans le monde de la coutellerie ne se dément pas. L’entreprise fondée en 2018 a connu une croissance de ses ventes d’environ 225 % par année depuis ses débuts.

Couteau de chef

Ce rythme est parfois difficile à soutenir, soutient le forgeron et entrepreneur Carl Gagné, mais le défi est stimulant.

« Je me tords les méninges pour améliorer nos capacités de production et la shop », raconte-t-il en entrevue avec Le Progrès.

Le défi de l’entreprise est justement la gestion de cette croissance. Elle ne doit pas se faire au détriment de la qualité des couteaux tranchants comme un scalpel.

On devrait être capables d’augmenter de 50 % la superficie au printemps, ce qui va nous permettre de faire un autre pas vers l’augmentation de notre production.

L’objectif de Carl Gagné, qui a passé une partie de sa carrière dans le monde industriel avant de se consacrer à sa passion en région, plus près de sa famille, a toujours été de produire environ une centaine de lames par semaine. Un objectif qu’il prévoit être capable d’atteindre dans un avenir rapproché.

« Ce n’est pas parce que les commandes ne rentrent pas. C’est parce que j’essaie de garder un certain contrôle », précise celui qui pratique le métier de forgeron par passion.

­Couteau de poche

Trouver des partenaires

Dans les derniers mois, Carl Gagné a développé des partenariats avec des entreprises au Québec et ailleurs.

Les couteaux uniques qu’il fabrique de toute pièce sont disponibles chez L’Orignal fringant, une boutique située à Chicoutimi.

Depuis l’automne, BBQ Labonté, dont la réputation n’est plus à faire dans le monde du BBQ, vend aussi des couteaux de Forge Maelström dans le secteur de Drummondville.

Récemment, Oronpoin est entré en contact avec Carl Gagné pour s’occuper du marché européen, un coin du monde qui a toujours été friand des lames produites à Saint-Nazaire.

« C’est un jeune homme qui est dans la fin de la vingtaine qui est entré en contact avec moi. Il est affûteur à Quimper, en Bretagne, et il est quand même bien établi. Depuis Noël, je lui ai facilement envoyé 300 lames », indique M. Gagné.

De retour dans la région, Michel Tremblay, un « vieux de la vieille » de la survie en forêt, participe aussi à la conception des produits de Forge Maelström avec Carl Gagné.

« Ça doit faire environ 25 ans qu’il fait de la formation avec Survie boréale pour des entreprises, des gens qui vont dans le Nord. Un jour, il est débarqué chez moi avec une idée de couteau. Son idée me tentait et je l’ai fait. »

Les deux collaborent depuis. Les nouveaux modèles, les essais de couteaux de Forge Maelström sont soumis à celui que Carl Gagné appelle « Mike » pour qu’il les teste sur le terrain, dans des conditions qui sont parfois extrêmes.

Scalpel de chasse ­

Un heureux problème

Tous ceux qui vendent des couteaux de Forge Maelström ont un heureux problème : on s’arrache leur inventaire de couteaux d’office, scalpels de chasse, couteaux à huîtres, couteaux de chef et autres modèles produits à la main.

Ce qui explique le succès de ces produits, qui se sont toujours écoulés comme de petits pains chauds ? La qualité offerte à un prix qui demeure abordable dans le monde de la coutellerie.

L’embauche d’un second apprenti aidera à augmenter la production. Le recours à des sous-traitants pour différentes étapes permet aussi à Carl Gagné de se consacrer au développement de ses affaires.

« Plus ça va, plus je me détache de l’entreprise pour faire de la gestion. Je garde quelques tâches plus spécifiques, comme les trempes ou le contrôle de la qualité. »

Des démarches ont aussi été entreprises avec la municipalité de Saint-Nazaire pour agrandir l’atelier de Forge Maelström.

« On devrait être capables d’augmenter de 50 % la superficie au printemps, ce qui va nous permettre de faire un autre pas vers l’augmentation de notre production. »

Forge Maelström fabrique des couteaux qui peuvent répondre aux besoins des pêcheurs, des amateurs de plein air, des chefs cuisiniers ou encore de ceux qui prennent la cuisine au sérieux.

Carl Gagné s’est lancé dans le monde de la coutellerie en 2018.