« C’est fascinant, c’est beau, c’est attirant, et en même temps, on sent aussi une menace dans la possibilité d’une catastrophe. C’est un peu ça le propos. […] Il n’y a jamais rien de tout blanc ou tout noir, il y a les deux côtés, toujours l’envers de la médaille », explique Josette Villeneuve.
La grande mappemonde à l’entrée de l’exposition donne le ton pour le reste de la visite. En s’approchant, les visiteurs pourront constater qu’elle est composée entièrement d’étiquettes de vêtements, un clin d’œil à la consommation et à la mondialisation des marchés. Conçue il y a plusieurs années, cette carte est en quelque sorte la « matière » à partir de laquelle a été créée Ligne de flottaison, trouvant écho dans toutes ses œuvres.
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Les étiquettes réapparaissent plus loin, sur des tableaux-collage, où elles deviennent la trame de fond des gros cargos à l’avant-plan. Eux aussi sont très colorés et se veulent un « rappel du pixel, de la géométrie » que l’artiste se plaît à illustrer.
Au centre de la pièce, des constructions de Mega Bloks s’apparentent drôlement aux conteneurs colorés dont sont chargés les bateaux. C’est justement en utilisant ce matériau particulier lors d’une résidence à Montmagny que Josette Villeneuve avait vu passer un cargo et avait « flashé » sur ce lien à faire entre ces deux éléments pourtant éloignés, de prime abord.
L’eau est également très présente dans toute la salle du CNE. D’un côté, de façon plus géométrique, à travers les tableaux-collage, et de l’autre de façon plus « organique », à travers des dessins grand format et une vidéo projetée au mur.
Dans ces derniers, une autre dualité est instaurée. Cette fois entre des carcasses de navires échoués dans l’océan et les petits-enfants de l’artiste jouant dans un lac.
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« Il y a toujours deux côtés, ce n’est jamais tout blanc ou tout noir. Je présente les deux. En même temps pour moi, c’est des coups de cœur, c’est mes ‘‘eurêka’’. Quand j’ai flashé sur les cargos conteneurs, c’était vraiment un coup de cœur. Et mes petits-enfants, c’est un moment émouvant pour moi, où ils sont là, jouent dans l’eau, c’est l’insouciance en même temps. C’est ce contraste-là qui est intéressant. »
Josette Villeneuve, qui vit et travaille à Shawinigan, a reçu en 2021 le Prix Création en arts visuels de l’année et le Prix des arts visuels StelioSole pour Ligne de flottaison.
Avec cette exposition, elle veut toucher les visiteurs, mais aussi les amener à voir les choses autrement.
« Ce que je souhaite, quand les gens viennent dans la salle, c’est qu’ils soient attirés, séduits, qu’ils s’interrogent ou que ça les bouleverse. Je veux vraiment qu’il se passe quelque chose chez les visiteurs, […] je pense que c’est important. »
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