{"accessibility":"METERED","authors":[{"coverUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F4e65599d-1305-4f59-923a-5b5b89448238.png&width=1024&stripmeta=true","description":{"fr":"Chroniqueur"},"email":"fbourque@lesoleil.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm-v2.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fcc0debe4-1fa4-43b3-af7a-005c0f91c5ed.png&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Québec","name":"François Bourque","source":"Le Soleil","twitter":"F_Bourque"}],"channel":"Chronique","chapters":[{"position":0,"text":"

Il faut saluer le civisme des manifestants et le professionnalisme du Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) qui a exécuté une partition presque sans faille, si ce n’est pendant quelques heures samedi après-midi.

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Il a tenu un point de presse dimanche en fin de journée, pour faire le bilan des événements survenus dans les derniers jours. Bruno Marchand a surtout fait part de sa grande reconnaissance envers le service de police de Québec.

«Le SPVQ s’était très bien préparé. [Les policiers] ont été à la fois patients, ils ont été fermes. Ç’a donné ce résultat-là qui est bon. […] Être là pendant plusieurs heures à entendre ce bruit-là, c’est vraiment difficile. Ça finit par peser sur la patience. Ça mérite notre reconnaissance», soutient-il.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Par le fait même, il souligne la contribution «dans l’ombre» des travailleurs de la Ville de Québec pendant toute la fin de semaine.

Le maire se réjouit surtout du respect démontré par les manifestants, envers les citoyens comme les commerçants. Il remercie aussi les citoyens du centre-ville, qui ont «enduré» le bruit des klaxons pendant quatre jours.

Le bilan complet du «convoi de la liberté» à Québec sera fait dans les prochains jours, voire demain. Les coûts engendrés par la surveillance accrue de la fin de semaine seront calculés, puis rendus publics éventuellement. Il n’y a pas eu de discussions entre le maire et le gouvernement provincial, à savoir qui payera la facture.

Pas de compétition avec Bonhomme

Même si les manifestants ont écorché Bonhomme et son événement à plusieurs reprises, M. Marchand maintient que les manifestants «ont fait preuve de respect».

«Ça s’est fait dans le calme et de manière pacifique», répète le maire de Québec.

«Quand on fait une concurrence à bonhomme… ça intéresse qui d’être plus populaire que Bonhomme? Ce n’est pas comparable. La popularité du Carnaval ne se compare pas avec la manifestation, ce n’est pas ça l’enjeu. Le carnaval a eu lieu et s’est déroulé dans de bonnes conditions. Les gens étaient heureux. Ça, ça me réjouit», conclut le maire.

Rappelons que pendant son discours, Bernard «Rambo» Gauthier a dit que son convoi «avait clanché» Bonhomme. Il a publié une photo d’achalandage sur Facebook pour monter qu’il y avait plus de monde autour de la fontaine de Tourny que dans le palais de glace.

Selon M. Marchand, le vrai défi de Bonhomme était «l’enjeu de post-pandémie», pas la présence de Rambo et ses troupes.

Il avoue qu’une minorité de gens n’ont pas eu un comportement adéquat, ils ont d’ailleurs quitté Québec avec des constats d’infraction.

Les manifestants menacent de revenir à Québec dans deux semaines si François Legault ne change pas son fusil d’épaule avec les mesures sanitaires toujours en vigueur.

«S’ils reviennent, s’ils le font avec autant de respect, le droit de manifester, il demeure. Tolérance zéro à l’égard de ce qui n’est pas tolérable», dit le maire, concernant l’intention de Rambo et ses troupes de revenir dans deux semaines pour «clôturer le Carnaval de la liberté».

Pour la suite, «on verra», soutient le maire. La police de Québec se préparera de nouveau dans le circonstances, note-t-il.

Même sans Carnaval, les policiers auront la possibilité de bloquer certaines rues, comme l’accès à la fontaine de Tourny.

État d’urgence à Ottawa

Après 10 jours de manifestations, le maire d’Ottawa a déclaré l’état d’urgence dimanche, en fin de soirée. Alors que Québec a son propre convoi, le maire Marchand évite les comparaisons et ne se prononcera pas sur la situation de la capitale fédérale.

«À distance, c’est facile de dire : “j’aurais fait ça”. C’est un autre contexte, dans un autre milieu, une autre culture policière. Je vais [éviter] de juger ce qui s’est fait là-bas.»

M. Marchand ne peut que se réjouir du bon déroulement des manifestations chez lui, à Québec.

"},"type":"paragraph"},{"html":{"fr":"

"},"position":3,"type":"html"},{"position":4,"text":{"fr":"

Le premier ministre n’a pas commenté la situation avant la fin de journée dimanche. Il a publié un message sur ses réseaux sociaux, soulignant «le travail exemplaire» des policiers de Québec depuis jeudi, ainsi que «le leadership» du maire Bruno Marchand et de sa vice-première ministre et ministre de la Sécurité publique, Geneviève Guilbault. Il a aussi salué le «caractère pacifique» des manifestations.

«Le travail du premier ministre, c’est aussi de laisser les corps policiers faire leur travail», souligne le maire, qui ne reproche rien à M. Legault, concernant son silence pendant les manifestations.

Les manifestants seront déçus, puisque le premier ministre n’a pas levé les mesures sanitaires. François Legault n’avait aucun mot pour le «convoi de la liberté» et ses revendications.

"},"type":"paragraph"}],"creationDate":"2022-02-07T01:52:06.315Z","externalIds":{"APPLE_NEWS":"76086536-2e6c-46b8-9a69-c4000693cd29 / AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAQ== / 2022-02-07T06:16:28+00:00"},"firstPublicationDate":"2022-02-07T01:54:46.496Z","free":false,"id":"bc56d113dcb3936512f387ef092eb3c6","lead":"Bruno Marchand termine la fin de semaine avec le sourire aux lèvres : les manifestations se sont bien déroulées et le Carnaval de Québec a eu lieu comme prévu. «Bonhomme n’était en compétition avec personne.»","locales":["fr"],"metadata":{},"modificationDate":"2022-02-07T06:15:59.370Z","publications":[{"canonical":false,"organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lavoixdelest","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"latribune","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lequotidien","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lenouvelliste","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"ledroit","sectionKey":"actualites/le-fil-groupe-capitales-medias"},{"canonical":false,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualite"},{"canonical":true,"editionKey":"site","organizationKey":"lesoleil","sectionKey":"actualite/la-capitale"}],"slug":"2022/02/07/marchand-et-bonhomme-satisfaits-du-deroulement-des-manifestations-bc56d113dcb3936512f387ef092eb3c6","tags":[],"templateName":"article1","title":"Marchand et Bonhomme satisfaits du déroulement des manifestations","type":"article","url":"global/contents/bc56d113dcb3936512f387ef092eb3c6.json","visual":{"caption":{"fr":"Bruno Marchand a fait part de sa grande reconnaissance envers le service de police de Québec."},"contentType":"image","credits":{"fr":"Le Soleil, Caroline Grégoire"},"position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F7544df1a-da92-42aa-a0b8-2ca302a463d8.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},"color":null,"mainVisual":{"caption":"Bruno Marchand a fait part de sa grande reconnaissance envers le service de police de Québec.","contentType":"image","credits":"Le Soleil, Caroline Grégoire","position":0,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F7544df1a-da92-42aa-a0b8-2ca302a463d8.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},"thumbnailVisual":{"url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F7544df1a-da92-42aa-a0b8-2ca302a463d8.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"}},{"accessibility":"METERED","authors":[{"description":{},"email":"jdesmeules@lesoleil.com","imageUrl":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Ffb7879e8-4821-4fab-b1f9-7a872cd4bfb8.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","location":"Québec","name":"Judith Desmeules","source":"Le Soleil","twitter":"judithdesmeules"}],"channel":"La Capitale","chapters":[{"position":0,"text":{"fr":"

«On se donne rendez-vous dans deux semaines pour la clôture du Carnaval, on va faire la même affaire, mais on va être beaucoup plus nombreux. On se revoit dans 15 jours! On va monter du monde la Côte-Nord, des régions, de la Gaspésie, du Saguenay, partout. On va doubler la présence je vous le garantis», a lancé Rambo Gauthier, lors de son discours devant la foule de gens rassemblée à la fontaine de Tourny.

Le «carnaval de la liberté» reviendra à Québec jusqu’à ce que François Legault lève les mesures sanitaires. Le Carnaval de Québec sera toutefois terminé, dans 15 jours. L'événement prend fin le 13 février prochain.

«S’il veut pas reculer, on va avancer d’aplomb», a ajouté Keven Bilodeau, organisateur du convoi de la Beauce.

"},"type":"paragraph"},{"position":2,"text":{"fr":"

Les manifestants contre l’état d’urgence sanitaire étaient encore bien installés devant le parlement, dimanche. Ils étaient toutefois moins nombreux que la veille. Il est difficile de savoir s’ils occuperont le centre-ville plus longtemps. Certains disent que non, d’autres prétendent le contraire. Chose certaine, Rambo et ses troupes reprendront la route après 19h dimanche.

«On veut pas écœurer personne. Ce qui s’est passé en fin de semaine, c’est unique. Le Québec s’est levé. C’est sûr que beaucoup de gens appréhendaient de la casse, parce que les médias nous avaient prêté des intentions avant qu’on arrive», a aussi lâché Rambo Gauthier.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Bernard «Rambo» Gauthier s'est adressé aux troupes après 13h. Il s'était pourtant annoncé pour 11h. "},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE SOLEIL, CAROLINE GRÉGOIRE"},"position":3,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F5b32a566-6d57-46d9-b798-2028eb443263.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":4,"text":{"fr":"

Le syndicaliste de la Côte-Nord reviendra «mieux préparé», assure-t-il. Les «pères et mères de famille doivent aller travailler» lundi.

Bernard «Rambo» Gauthier et Kevin «Big» Grenier avaient annoncé leur arrivée pour 11 h dimanche, comme des célébrités attendues sur un tapis rouge. Quelques centaines de personnes ont encore répondu à l’invitation, pour la quatrième fois en autant de jours.

Finalement, les leaders du mouvement se sont fait attendre. Ils se sont adressés à leurs troupes après 13h. Ils attendaient que la fontaine de Tourny soit bien entourée.

«On a démontré à papa Legault qu’on est pas des caves, on est des pères et mères de familles qui veulent protéger leurs enfants et leurs petits enfants», a-t-il dit, avant de terminer son discours en invitant tout le monde à se donner un câlin et «faire le party».

D’ailleurs, Rambo Gauthier s’est félicité d’avoir attiré plus de gens que le Carnaval samedi, et il a insulté tous les médias qui ont dit le contraire. «Le bonhomme Carnaval, on te l’a clanché.»

Plusieurs chansons bien choisies animaient la foule avant et après les discours. On reconnaissait de populaires titres québécois notamment, mais avec de nouvelles paroles : des messages contre l’existence de la COVID-19 et contre les mesures sanitaires.

La chanson «Stand Up» (Se tenir debout) de la bande sonore du film Harriet figurait dans les choix musicaux. Le film retrace l’histoire de Harriet Tubman, militante féministe contre le racisme, qui a permis l’évasion de nombreux esclaves noirs du Sud des États-Unis en 1849. La chanson a été composée en son honneur.

Moins de patience

«Les policiers ont distribué aux véhicules immobilisés en périphérie de l’Assemblée nationale des avis de courtoisie. Dans les prochaines heures, la tolérance de stationnement en lien avec la manifestation sera levée», a informé la police de Québec dimanche matin. On assurait que les remorqueuses étaient prêtes.

Si les manifestants se sont dirigés à l’hôtel pour passer la nuit, leurs camions et voitures ont dormi sur le boulevard René-Lévesque et ses environs.

La patience des policiers s'est finalement arrêtée à 17h, où «tout véhicule immobilisé à un endroit prohibé est passible d'une contravention et même d'un remorquage afin d'éviter la continuité de l'infraction». Finalement, la remorqueuse n'a pas été demandée sur le boulevard René-Lévesque : tous les camions avait quitté le centre-ville à 17h15, après un dernier avertissement. Cette écoute entre les policiers et les manifestants est à l'image des événements des derniers jours.

La police de Québec disait plus tôt cette semaine ne pas prévoir de manifestations après la journée de samedi. Finalement, le convoi ne retournait pas à la maison avant dimanche soir.

La bande de Rambo est arrivée jeudi, mais le vrai «party» s’est déroulé samedi. Depuis le début, la police parle d’une manifestation qui se déroule dans le bon ordre, sans débordement.

Toutefois, les agents ont remis 21 constats en vertu de la règlementation municipale sur la paix et le bon ordre et 54 constats en vertu du Code de la sécurité routière, entre jeudi et samedi. Le bilan complet sera transmis lundi.

Seul un homme de 31 ans a été arrêté pour entrave — il avait laissé son pick-up en plein milieu de la rue, refusant de le bouger. Il fait partie de «la minorité» de gens qui n'ont pas respectaient les consignes claires des policiers.

Il est vrai que tout s'est déroulé dans le bon ordre, sans désordre et sans grabuge, comme l’avait dit Rambo Gauthier. Toutefois, il est facile de voir l’intention différente de certains manifestants, qui voulaient — et veulent toujours — paralyser Québec pour obtenir une réaction de François Legault.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Les agents ont remis 21 constats en vertu de la règlementation municipale sur la paix et le bon ordre et 54 constats en vertu du Code de la sécurité routière, entre jeudi et samedi."},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE SOLEIL, CAROLINE GRÉGOIRE"},"position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F897cdead-7b9b-4f74-a304-9f902ac6b629.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":6,"text":{"fr":"

«Ç’a été une journée magique, magnifique. On voit que la vraie vie existe encore. Legault aura pas le choix de reculer. Assez c’est assez, il faut faire tomber ça sinon la pression va augmenter», a lâché Keven Bilodeau, dans une vidéo tournée du confort de sa chambre d’hôtel dimanche matin. L'homme de la Beauce a été impliqué dans l’organisation du Festival Gaulois, sous la loupe des autorités pour le non-respect des mesures sanitaires l’été dernier.

Dans la foule dimanche, certains manifestants indiquaient qu’ils reviendront manifester devant le parlement tous les jours, pour essayer d’obtenir une réaction du premier ministre. Cette menace vient surtout des gens qui habitent Québec ou tout près.

«Il n’aura pas le choix. Avez-vous vu ce qui se passe? C’est gros. Il va attendre la grogne du monde envers nous avant de parler», a dit un manifestant venu de Drummondville. Ce même homme a entre autres passé trois jours à Ottawa la semaine dernière. Il dit que l’ambiance était festive comme à Québec, que les médias «inventent» des problèmes.

«On n’est pas des barbares», a-t-il insisté.

Pour un groupe de Sept-Îles, le travail lundi est la seule chose qui les chassera de Québec dimanche. «Si on pouvait, on resterait icitte! D'autres vont le faire», ont-ils assuré.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"La fontaine de Tourny a été décorée de messages depuis jeudi. On retirera les pancartes lundi, assure la police. "},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE SOLEIL, CAROLINE GRÉGOIRE"},"position":7,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fa68cffac-f1d4-4f8e-8ba3-2f91a0aa212c.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"position":8,"text":{"fr":"

Des employés épuisés

Toute la fin de semaine, certains commerces servaient de point de ravitaillement pour les manifestants, qui commandent entre autres des cafés et des chocolats chauds pour se tenir au chaud. Le mercure affichait -14 °C dimanche, il faisait encore plus froid samedi.

Dès que les clients s’installent dans la salle à manger, il faut scanner le passeport vaccinal. La majorité des manifestants expriment haut et fort qu’ils n’ont pas reçu les deux piqûres, donc ils ne peuvent faire plus que de commander quelque chose pour emporter.

Il devenait par moments difficile pour les employés de faire respecter le port du masque. La majorité des manifestants ne fait que lever le cache-cou en dessous du nez. Certains employés préfèrent ne pas les confronter, pour éviter les problèmes. C’est déplaisant, mais ils ne sont que de passage, se disent notamment les employés du JAJA installé dans l’Hôtel le Concorde.

À la Brûlerie Saint-Jean, les baristas sont plus catégoriques : pas de masque, pas de café, tout simplement. Au Subway de la Grande Allée, on tolère aussi les manteaux ou vestes qui cachent la moitié du visage. «On ne s'obstinera pas avec eux-autres, ça ne sert à rien», disent les employés.

"},"type":"paragraph"},{"caption":{"fr":"Tous les camions avait quitté le centre-ville à 17h15 dimanche, après un dernier avertissement des policiers."},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE SOLEIL, CAROLINE GRÉGOIRE"},"position":9,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F6ec8d5ef-6357-4d7a-9370-30769b75fe77.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"caption":{"fr":"«Il n’aura pas le choix. Avez-vous vu ce qui se passe? C’est gros. Il va attendre la grogne du monde envers nous avant de parler», a dit un manifestant venu de Drummondville."},"contentType":"image","credits":{"fr":"LE SOLEIL, CAROLINE GRÉGOIRE"},"position":10,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2F1e85a9a3-656e-4714-9d3f-d31c9e187f6c.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true"},{"html":{"fr":"

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À la différence d’Ottawa, Québec savait à quoi s’attendre. Elle s’est préparée et a orchestré les meilleures pratiques qui soient en pareilles circonstances.

L’objectif n’est plus de mater les manifestations par la force, comme on l’a fait jadis, mais de permettre aux manifestants de s’exprimer.

La Belgique a une belle expression pour décrire la dynamique d’une manifestation. Ses policiers parlent d’une «gestion négociée de l’espace public». Je trouve que ces mots décrivent bien ce à quoi on a assisté à Québec en fin de semaine.

La recette est connue. Elle tient à quelques principes et tactiques de base.

1- Les manifestants cherchent de la visibilité, il faut la leur donner.

Les laisser s’approcher de leur cible, leur donner un espace significatif pour eux. Leur permettre d’interpeller l’autorité sur laquelle ils veulent faire pression.

Le SPVQ a ainsi laissé les camions se garer sur René-Lévesque à côté du Parlement. Le véhicule qui affichait les slogans les plus crus (Fuck Trudeau, Fuck Legault) a même pu tourner le coin et camper presque devant. Une sorte de trophée consenti aux manifestants.

Sans parler de la traditionnelle tribune devant l’édifice de l’Assemblée Nationale qui permettait d’interpeller «directement» les élus, même si on peut penser qu’aucun n’y était en fin de semaine.

2- Identifier à l’avance les «no man’s land», les territoires protégés où les manifestants ou camions ne pourront pas aller. Et s’assurer d’avoir les moyens pour en interdire l’accès.

Si tu ne protèges pas à l’avance tes positions, ça devient difficile de se rattraper ensuite, m’a expliqué un ancien spécialiste de la gestion des manifestations. C’est ce qui s’est produit à Ottawa.

Québec a ainsi fermé une partie de Grande-Allée et de Honoré-Mercier avec des véhicules lourds et des clôtures autour du Parlement.

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Cet interdit n’a pas fait débat, car les manifestants avaient leur espace ailleurs. Sans compter que le SPVQ avait un autre bon motif pour fermer des rues : protéger le palais de Bonhomme Carnaval et les autres sites de fête.

L’utilisation de véhicules lourds pour fermer des rues avait le double intérêt d’être dissuasif et de ne pas mobiliser de policiers, ce qui a permis de les déployer ailleurs. Le plan a fonctionné.

3- Maintenir la communication avec les leaders. Trouver au besoin des compromis pour baisser la tension. Annoncer à l’avance ses limites et les actions à venir.

Samedi soir, les camionneurs ont été prévenus que les klaxons ne seraient plus tolérés après 22h. Et dimanche après-midi, ils ont su qu’au-delà de 17h, ils risquaient amendes et remorquages.

La police et le maire de Québec avaient prévenu qu’on ne tolérerait pas de siège du centre-ville.

Les camionneurs ont pourtant pu passer la nuit de samedi sur René-Lévesque. Un compromis et une petite victoire qui leur a permis de «sauver la face» sans compromettre la sécurité publique.

4- Maintenir des corridors de circulation pour les véhicules d’urgence et les évacuations. La police de Québec nous y a habitués depuis plusieurs années déjà. Il y a des corridors sur les plaines les soirs de Festival d’été, sur Grande Allée à la St-Jean, etc.

J’ai parfois trouvé que c’était excessif ou que l’endroit était mal choisi, mais le principe reste valable.

Autre utilité, le corridor sur René-Lévesque permettait aux camionneurs de quitter s’ils le voulaient, ce qui était impossible à Ottawa avec le blocage de toutes les voies de circulation.

","type":"paragraph","contents":[],"photos":[]},{"caption":"Sur René-Lévesque, la police de Québec a maintenu des corridors de circulation pour les véhicules d’urgence et les évacuations. ","contentType":"image","credits":"Le Soleil, Yan Doublet","position":5,"type":"photo","url":"https://images.omerlocdn.com/resize?url=https%3A%2F%2Fgcm.omerlocdn.com%2Fproduction%2Fglobal%2Ffiles%2Fimage%2Fc6bbec22-eb94-434d-8de4-7200ac6ed495.jpg&width=1024&type=jpeg&stripmeta=true","contents":[],"photos":[]},{"position":6,"text":"

5- Imposer seulement les règles qu’on sera capable d’appliquer et les appliquer. Le premier qui déroge, on l’arrête. C’est ce qu’a fait la police lorsqu’un manifestant a voulu bloquer le corridor de René-Lévesque avec sa camionnette.

Il faut dès le départ montrer son sérieux à appliquer les règles, sans quoi on peut vite perdre le contrôle.

6- Il est parfois nécessaire d’exhiber sa force, mais idéalement, on y va de façon graduelle, sans excès d’effectifs qui pourrait être perçu comme de la provocation.

Peu avant le «couvre-feu» sur le bruit à 22h, samedi soir, j’ai vu une dizaine de policiers de l’antiémeute faire une courte sortie sur René-Lévesque, casque à la main et marchant sans rang.

Ils sont restés juste le temps d’être vus, avant de remonter dans un autobus et de disparaître. Le message était passé. Il ne fut pas nécessaire d’en mettre plus.

7- Ouvrir l’oeil et activer le «renseignement». Repérer les gens violents ou les éventuels fauteurs de troubles qui pourraient s’être infiltrés parmi les manifestants. Au besoin, les isoler du groupe avant de les neutraliser.

8- S’ajuster à la nature de la manifestation et des participants. Ceux de la fin de semaine étaient «parlables». Cela a facilité les choses.

***

Je suis allé sur le terrain samedi soir.

Le premier manifestant à qui j’ai parlé m’a payé le stationnement. Il ignorait que j’étais journaliste. L’avoir su, peut-être aurait-il fait autrement. Mais peut-être pas non plus.

Il s’apprêtait à repartir lorsque je me suis glissé dans l’espace de parcomètre derrière le sien. Il est sorti de sa voiture et s’est approché.

-Je m’en vais, le stationnement est payé jusqu’à 21h, vous pouvez le prendre.

Je l’ai remercié.

Il était à Ottawa la semaine dernière. Sympathique à la manifestation, mais pas de drapeaux sur sa voiture et un ton très sobre. Il était venu par curiosité et pour le Carnaval davantage que pour hurler «fuck Legault».

Le premier policier à qui j’ai parlé m’avait replacé avant que je m’identifie.

- Je vous ai vu à l’opéra, m’a-t-il dit. La Flûte enchantée. C’était il y a deux ans, croyait-il se souvenir.

J’ai vérifié. Le temps passe si vite. C’était l’été 2018, longtemps avant la Covid, au Grand Théâtre. Mise en scène de Robert Lepage.

- Vous êtes amateur d’opéra, je lui demande.

- J’aime la musique, me répond-il.

On a parlé d’art un moment, puis de la manif et de sa perception de l’épisode de novembre avec les vidéos d’arrestations musclées tournant en boucle.

Une quinzaine d’années de métier. Il a vu neiger. Pas toujours facile les fins de soirées sur Grande Allée, a-t-il rappelé. Je lui ai donné raison.

Le ton de ma soirée était donné. Un «parking gratis» et un policier qui aime Mozart.

***

Coin René-Lévesque et Honoré Mercier, le timbre des trompettes de carnaval se fond en harmonique dans celui des klaxons de camions.

Sur l’estrade devant le parlement, le D.J. pousse des rythmes festifs qui réchauffent. L’humeur autour de la fontaine de Tourny tranche avec le vent glacial de la contestation qui balaie le boulevard en contre-bas.

«Laissez respirer nos enfants», dit l’affiche politique accrochée au museau d’un poids lourd, pendant que devant et derrière, tournent les moteurs et s’incruste l’odeur des diesels.

Cette manif, comme les mesures sanitaires qu’elle dénonce, n’en était pas à une contradiction près.

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La plus criante étant de revendiquer une liberté au mépris de celle des autres. L’autre de vouloir, au nom de la démocratie, substituer leurs humeurs du moment à la légitimité de nos représentants élus.

Je me suis demandé quand l’heure viendra, l’automne prochain, si ces voix indignées auront la convenance d’aller voter ou préféreront se vautrer dans le mirage chaotique d’un 6 janvier américain.

***

Les Rambo, Big et autres leaders spirituels de la manifestation de la fin de semaine ont tenu parole. Ils ont respecté les résidents et l’esprit de la fête sans sacrifier leur liberté de s’exprimer. Cela mérite d’être souligné.

Cette bonne conduite ajoutera sans doute à leur crédibilité et à leur renommée. N’empêche que ces slogans sur les pancartes, réseaux sociaux et autres micros me font dire en empruntant les mots de Brassens que ces «trompettes de la renommée» sont «bien mal embouchées». On préfère celles du Carnaval.

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