Nous faisons partie de l’équipe, mais...

OPINION / Imaginez la situation suivante : vous êtes en détresse psychologique pour une ou plusieurs raisons. À bout de ressources, vous prenez votre courage à deux mains et décidez de demander de l’aide professionnelle dans le réseau privé, car vous entendez partout dans les médias que le réseau public en santé mentale est saturé. Vous contactez différents professionnels et laissez des messages vocaux en espérant être pris en charge le plus rapidement possible. Lorsqu’enfin un psychoéducateur vous rappelle pour vous offrir un rendez-vous, il vous informe que quelques compagnies d’assurances couvrent ses services et vous recommande de vérifier auprès de la vôtre. Surprise ! Votre assureur vous informe que ce n’est pas le cas, comme il en va trop souvent pour la psychoéducation. Quel choix vous reste-t-il ? Retourner sur les listes d’attente ? Espacer les rencontres en fonction de votre budget et non votre besoin ?


Un des facteurs en cause dans la non-couverture de la psychoéducation est le manque de connaissance sur la profession. Rien de moins qu’une maîtrise universitaire et l’adhésion à l’Ordre des psychoéducateurs et psychoéducatrices du Québec (OPPQ) sont requis pour porter le titre. En gros, un psychoéducateur est un spécialiste des problèmes d’adaptation et peut intervenir auprès des personnes de tout âge. S’il y a bien une période qui nécessite que l’on doive s’adapter à des changements d’un jour à l’autre et qui ont des conséquences dans plusieurs sphères de nos vies, c’est maintenant ! La population a besoin plus que jamais d’outils pour surmonter le quotidien et rappelons-le, l’adaptation c’est notre expertise. Je fais souvent le parallèle suivant pour parler des différentes professions en santé mentale : vous avez un mal de dos ? Vous pouvez consulter un massothérapeute, un chiropraticien, un ostéopathe, etc. Vous avez un problème psychosocial ? Vous pouvez consulter un psychologue, un psychoéducateur, un travailleur social, un ergothérapeute, etc. Votre choix dépendra de l’approche qui vous convient le mieux. La psychoéducation vous conviendra certainement si vous avez besoin d’être accompagné, guidé, outillé. Après une évaluation rigoureuse, un psychoéducateur pourra vous proposer de nouvelles stratégies à appliquer dans votre quotidien pour vous aider à vous adapter et retrouver un équilibre de vie satisfaisant. Qui n’a pas envie de ça ?

Revenons maintenant au fait que beaucoup d’assurances ne couvrent pas la psychoéducation. C’est un problème qui persiste depuis des années et qui semble extrêmement difficile à faire évoluer. Attention, notre but ici n’est pas d’identifier des compagnies en particulier. Le message que nous souhaitons envoyer est le suivant: nous aussi, psychoéducateurs, faisons partie de l’équipe, mais…nous devons composer régulièrement avec l’impuissance de voir des clients vulnérables se faire couper l’herbe sous les pieds, car leurs assureurs ne couvrent pas nos services. C’est peut-être nous, les psychoéducateurs, qui sommes exclus des couvertures de nombreuses compagnies d’assurances, mais ceux qui souffrent le plus de ce problème sont des personnes en détresse.

Si la situation vous interpelle, je vous invite à aller chercher de l’information sur les différentes professions dans le domaine de la santé mentale. Vérifiez auprès de vos assurances quels titres professionnels sont couverts en cas de besoin ? Si vous souhaitez être couvert pour la psychoéducation, quand votre période de renouvellement arrive, exprimez-vous! Lorsque l’occasion s’y prête, faites les changements que vous estimez nécessaires.

Auteure : Valérie Roy, psychoéducatrice

Cosignataires :

1. Gilles Bergeron, psychoéducateur, consultant, superviseur;

2. David Côté-Dion, psychoéducateur;

3. Tamara Malinoff, psychoeducator;

4. Maude Grondin, psychoéducatrice;

5. Mia Lynn Cossette, psychoéducatrice;

6. Sandra Villeneuve, psychoéducatrice;

7. Elisabeth Lainé, psychoéducatrice propriétaire;

8. Catherine Béland, psychoéducatrice et médiatrice familiale;

9. Élisabeth Dion, psychoéducatrice;

10. Sonia Dubé, psychoéducatrice;

11. Julie Maillette, psychoéducatrice;

12. Marie-Claude Brochu, psychoéducatrice;

13. Audrey Caron, psychoéducatrice;

14. Véronique Nadon, psychoéducatrice;

15. Josée Poirier, psychoéducatrice;

16. Marie-Ève Royer, psychoéducatrice;

17. Natacha Condo, psychoéducatrice;

18. Caroline Boulé, psychoéducatrice;

19. Gabrielle D. Marchand, psychoéducatrice;

20. Chantal Legault, psychoéducatrice;

21. Sabrina Campeau, psychoéducatrice;

22. Karen Duguay, psychoéducatrice;

23. Sarah-Ursula Therrien, psychoéducatrice;

24. Julie Leduc, psychoéducatrice;

25. Caroline Boisjoly, psychoéducatrice;

26. Aurélie Plante, psychoéducatrice;

27. Mélissa Côté, psychoéducatrice, Ph.D.;

28. Marie-Andrée Dufour, psychoéducatrice;

29. Stéphanie Bouchard, psychoéducatrice;

30. Isabelle Cyr, psychoéducatrice;

31. Nadya Tremblay, psychoéducatrice;

32. Stéphanie Pehlemann, psychoéducatrice;

33. Anne-Laure Lamontagne, psychoéducatrice;

34. Jorge Trujillo-Castellanos, psychoéducateur;

35. Jade Ouellet, psychoéducatrice;

36. Janie-Claude St-Yves, psychoéducatrice;

37. Nancy Morin, psychoéducatrice;

38. Sandrine Grenon, psychoéducatrice;

39. Solène Bourque, psychoéducatrice;

40. Jessica Beaulé, psychoéducatrice;

41. Véronique Bouchard, psychoéducatrice;

42. Justine Lahaie, psychoéducatrice;

43. Karine Gagné, psychoéducatrice, Ph.D.